La doctrine Carbonneau - «Les chances en attaque commencent par une bonne défense» - revient en force, ces jours-ci, dans le discours des joueurs.

Il faut dire que le système mis de l'avant par Carbo a été éprouvé depuis son arrivée à la barre de l'équipe. Vous rappelez-vous à quel point, il y a deux ans, l'équipe s'en remettait à Sheldon Souray et à l'avantage numérique pour l'emporter?

Ou encore d'Alex Kovalev qui, malgré les succès de son trio l'an dernier, souhaitait marquer moins en supériorité numérique et davantage à cinq contre cinq?

Graduellement, le resserrement de la défense ouvre des portes en attaque.

Et les statistiques à forces égales sont là pour le prouver.

C'est le système

Depuis le début de la saison, le Canadien marque exactement deux buts par match lorsqu'il joue à cinq contre cinq.

Il n'y a que cinq équipes dans la ligue qui font mieux. Les Blackhawks de Chicago sont loin devant avec une moyenne de 2,38 buts par rencontre (voir le tableau 1).

L'an dernier, le Canadien marquait en moyenne 1,80 but à forces égales à chaque rencontre.

Et en 2006-2007, le rendement s'établissait à 1,49 but, ce qui plaçait le Tricolore au 27e rang de la ligue à l'époque.

Comment expliquer cette progression?

«La venue de Robert Lang et d'Alex Tanguay améliore nos chances, estime Carbonneau. On a de bons trios capables de bien jouer défensivement et capables de marquer.

«On a assez de talent pour profiter de nos chances.»

Mais le fait que la majorité de l'équipe soit issue de l'organisation a aussi quelque chose à y voir, croit Saku Koivu.

«On a le même noyau depuis trois ou quatre ans et nos jeunes ont plus d'expérience, rappelle le capitaine.

«On se fie à un système qui est axé sur la défensive. Collectivement, je dirais qu'on est plus responsables et plus fiers de contenir les attaques adverses.

«Mais comme on l'a vu à Toronto, il y a des moments au cours d'une saison de 82 matchs où l'on s'éloigne de ce système.»

Désormais, croit Koivu, les entraîneurs sont plus en mesure de ramener les joueurs à l'ordre lorsque l'équipe commence à errer.

«À une certaine époque, on n'avait pas une équipe compétitive et c'était difficile d'en demander plus.

«Maintenant qu'on est compétitifs, on doit sans cesse être poussés.»

Cela peut être taxant, reconnaît Carbonneau. «Ce qu'il y a de plus difficile dans le métier d'entraîneur, c'est de répéter. C'est toujours à recommencer.

«Mais à force de répéter les bonnes choses, l'espace entre nos mauvaises performances s'agrandit.»

Réduire sa dépendance

Un peu comme les États-Unis qui veulent réduire leur dépendance au pétrole étranger, le Canadien veut réduire sa dépendance à l'avantage numérique.

En 2006-2007, les buts à cinq contre cinq ne comptaient que pour 51% des buts du Canadien.

Or, depuis l'an dernier, le Tricolore a haussé à 58% sa production à forces égales.

Mais il n'y a pas que cela. L'équipe se fait également moins généreuse!

Il y a deux ans, elle avait donné 162 buts à cinq contre cinq. Le nombre a chuté à 140 l'an dernier. Et s'il continue à ce rythme, le Canadien n'en concédera que 107 au terme de la présente campagne.

Tout cela démontre que le Tricolore tient le haut du pavé lorsqu'il évolue à forces égales.

Regardez le ratio «buts pour/buts contre» à cinq contre cinq: (voir le tableau 2).

L'an dernier, ce ratio s'établissait à 1,06, ce qui valait au Canadien le 13e rang dans la ligue.

Et en 2006-2007, le ratio du Canadien était de 0,75 (28e rang). Ouache.

Et les unités spéciales?

Si le jeu du Canadien à forces égales prend du mieux, les unités spéciales ont l'air de se ressaisir après un début de saison difficile.

Le CH a réussi à ramener à plus de 100% l'efficacité combinée de la supériorité numérique et de l'infériorité numérique - ce qui est en quelque sorte un seuil psychologique.

Un gros merci à l'indiscipline de l'équipe (hum hum), qui a donné à l'infériorité numérique l'occasion de se faire valoir récemment!

«Quant à l'avantage numérique, a conclu Koivu, on a terminé premiers de la ligue lors des deux dernières saisons.

«Le fait qu'on soit 14es en ce moment constitue peut-être un problème pour certaines personnes, mais nous, on ne s'en fait pas.»

 

La moyenne de buts à cinq contre cinq marqués par match, et le pourcentage que ces buts représentent dans la production totale d'une équipe.

1. Chicago / 2,38 / 66%

2. Dallas / 2,13 / 74%

3. Boston / 2,07 / 69%

4. Washington / 2,07 / 69%

5. Toronto / 2,06 / 67%

6. MONTRÉAL / 2,00 buts / 58%

(ex-aequo avec Detroit, Nashville et Anaheim)

 



RATIO BUTS POUR/BUTS CONTRE À 5 CONTRE 5


1. Boston / 1,71

2. New Jersey / 1,59

3. Canadien / 1,53

4. Chicago / 1,29

5. Vancouver / 1,27