Ensemble, ces trois hommes ont soulevé la Coupe Stanley en 21 occasions. Ils ont réussi l'exploit 16 fois à la barre du Canadien. Ils totalisent 2436 victoires derrière le banc d'une équipe de la LNH et 1350 avec le Canadien.

Il était donc normal que la direction du Canadien, en cette année du centenaire, honore les trois plus célèbres entraîneurs de son histoire en leur offrant une place dans l'allée des bâtisseurs.

Dick Irvin (692 victoires, dont 431 gains à la barre du Canadien, quatre fois gagnant de la Coupe Stanley, dont trois avec le Canadien); Hector «Toe» Blake (500 victoires et huit fois gagnant de la Coupe Stanley avec le Canadien) et Scotty Bowman (1244 victoires, dont 419 avec le Canadien et neuf fois gagnant de la Coupe Stanley, dont les cinq premières à Montréal) méritaient pleinement cet honneur.

Irvin et Blake sont décédés et ils ont été représentés par des membres de leur famille. Bowman, maintenant à l'emploi des Blackhawks de Chicago, ne voulait surtout pas rater ce rendez-vous.

«Dans ces occasions, la direction du Canadien a toujours su faire les choses», a admis Bowman qu'on a rencontré, hier matin, lors de la séance d'entraînement matinale des deux équipes.

Et, comme toujours, Bowman, même à 75 ans, a été une source d'information intarissable, lui qui continue d'arpenter les arénas pour voir évoluer autant les joueurs juniors que les professionnels de la Ligue américaine et de la Ligue nationale.

«Je dois aller prochainement à Peterborough et à Ottawa pour assister à des retrouvailles. Je vais en profiter pour surveiller certains juniors. Vous savez que j'ai fait mes débuts derrière un banc avec le Canadien junior de Hull-Ottawa à titre d'adjoint de Sam Pollock? Nous avions alors des joueurs tels que Robert Rousseau, Jean-Claude et Gilles Tremblay, ainsi que Ralph Backstrom. Puis, j'ai dirigé les Petes de Peterborough, qui appartenaient alors au Canadien», a rappelé Bowman.

«À Detroit, je voyais moins de matchs de la Ligue américaine, mais avec Chicago, Dale Tallon veut que je surveille certains de nos jeunes joueurs, des gars comme l'attaquant Jack Skille et le gardien Antti Niemi, qui s'est mérité des étoiles lors des cinq derniers matchs de son équipe.

«Ce Niemi évoluait en Finlande il y a quelques années au même niveau que Niklas Backstrom, l'excellent jeune gardien du Wild du Minnesota. Or, à cette époque-là, il était classé devant Backstrom», a rappelé Bowman.

Et, l'homme est également en verve lorsqu'il est question de la LNH!

«Pour le moment aucune équipe ne peut rivaliser avec les Red Wings dans l'Association de l'Ouest. Dans l'Est, j'aime bien les Capitals de Washington, les Rangers de New York et le Canadien chacun dans sa division. Le secret est d'avoir un gardien supérieur. C'est le cas pour les Rangers avec Henrik Lundqvist et le Canadien avec Carey Price», a analysé Bowman.

Et à Chicago, que s'est-il passé avec Denis Savard?

«Il y a quelques années, sous l'ancienne direction, les Blackhawks avaient laissé passer Ken Hitchcock et Andy Murray pour confier le poste à Denis Savard à la suite du congédiement de Trent Yawney. Cette fois-ci, même si Denis est un homme très populaire à Chicago, les dirigeants ont voulu confier le poste à un gars d'expérience, Joël Quenneville.

«Ça n'a pas été facile pour les jeunes Patrick Kane et Jonathan Toews, puisque Denis leur a fait confiance la saison dernière. De fait, Savard est en grande partie responsable du trophée Calder remporté par Kane. Le jeune homme est un ami de mon fils et il était très déçu en apprenant la nouvelle du congédiement de Savard. D'ailleurs, les Hawks ont promis un job à vie à Savard. J'espère qu'il restera dans le giron de l'équipe», a conclu Bowman.