Le retour au jeu de Christopher Higgins samedi et celui, prochain, d'Andrei Kostitsyn représentent de très bonnes nouvelles pour le Canadien et ses partisans.

Comme tout le monde, Guy Carbonneau est lui aussi heureux. L'entraîneur-chef aura toutefois à composer avec l'envers de la médaille de ce regroupement important de joueurs de talent: satisfaire ses leaders offensifs en leur accordant un temps d'utilisation à la hauteur de leurs attentes.

Un défi pas toujours évident à relever.

Contre les Ducks d'Anaheim, samedi, Carbonneau a donné les grandes lignes du plan qu'il adoptera pour y arriver. Il utilisera les unités spéciales pour satisfaire tout le monde. Ou pour récompenser les plus méritants.

On a relevé quatre combinaisons d'attaquants lors des six avantages numériques du Canadien: Saku Koivu flanqué de Chris Higgins et Robert Lang; Tomas Plekanec aidé d'Alex Tanguay et Alex Kovalev - ils ont marqué un but de toute beauté pour resserrer la marque à 2-1 en première; Tomas Plekanec accompagné de Guillaume Latendresse et Alex Kovalev; Plekanec cette fois flanqué de Sergei Kostitsyn et Kovalev.

Exception faite de Latendresse (2:53) et Kostitsyn (4:13), tous les autres attaquants ont obtenu entre cinq et six minutes d'utilisation en avantage numérique.

En utilisant des attaquants à la pointe, Carbonneau s'est aussi offert d'autres opportunités de garder ses attaquants heureux.

«Vers la fin de la deuxième période, j'ai remis Sergei à la pointe et ça m'a permis d'utiliser Guillaume sur l'une des deux unités», a fait remarquer Carbonneau. Alex Tanguay a aussi effectué des présences à la pointe.

«Il ne faut pas oublier cependant qu'Andrei Kostitsyn n'était pas encore là ce soir et qu'il représente un gros morceau de notre attaque à cinq. C'est évident que j'essaie d'équilibrer le temps de glace en avantage numérique, mais je peux aussi le faire à court d'un homme. À part deux joueurs, je peux utiliser tout mon monde en désavantage, ce qui me permet de jongler avec le temps de glace.»

Si Carbonneau n'a pas identifié les deux joueurs gardés au banc lorsque vient le temps d'écouler les pénalités, il est facile de placer les noms de George Laraque et de Guillaume Latendresse sur cette liste.

La rançon de la gloire

Comme tous ses coéquipiers des trois premiers trios, Alex Tanguay est conscient que le temps de glace disponible est limité et que plusieurs joueurs peuvent en revendiquer.

«C'est le contrecoup de vouloir jouer au sein d'une bonne équipe. Ça prend des bons joueurs pour faire partie du groupe des clubs qui aspirent à gagner la Coupe. Il faut donc accepter les conséquences qui viennent avec ça», a philosophé l'attaquant québécois.

«Quand je suis arrivé au Colorado, Joe (Sakic) passait presque deux minutes sur la glace en attaque massive à la pointe. Peter (Forsberg) y restait 90 secondes et les autres alternaient autour d'eux. Avec les forces sur lesquelles on compte cette année au sein des trois premiers trios, c'est clair que le coach peut composer plusieurs unités. Il faudra changer d'attitude et y aller à fond de train pendant des courtes périodes au lieu de s'installer et de prendre tout notre temps pendant deux minutes. C'est différent, mais c'est un beau défi. Surtout que c'est bon d'avoir de la compétition dans le vestiaire», a assuré Tanguay.

Sans doute. Mais lorsque la compétition mène à des dissensions, c'est toute l'équipe qui en paye le prix.

«On veut tous jouer le plus possible. C'est normal. Mais en même temps, nous sommes tous des professionnels. Tu es capable de te rendre compte comme joueur qu'un soir un gars l'a plus que l'autre et que, le match suivant, c'est le contraire. C'est le travail du coach de maximiser l'utilisation des gars qui marchent. Et c'est à nous de nous assurer de faire partie de ce groupe», a conclu Tanguay.