«Cela n'a certes pas été un match facile, mais je voyais bien la rondelle et j'étais en grande forme», a dit Jean-Sébastien Giguère, qui a repoussé 47 des 51 tirs dirigés vers son filet et surtout 30 des 31 derniers lancers du Canadien.

Il a d'ailleurs fallu attendre au 20e tir du Canadien en troisième période pour le voir céder. Et après ce but d'Alex Tanguay, son deuxième de la soirée, Giguère a réagi en lançant la rondelle hors de son filet. «Je suis toujours fâché lorsqu'on marque contre moi. Plus de 50 lancers, c'est une bonne manière de se sentir dans le match. Il faut cependant noter qu'il s'agissait pour nous d'un deuxième match en deux soirs.»

 

Giguère a pleinement mérité cette quatrième victoire en carrière contre le Canadien et sa troisième consécutive. «C'est toujours plaisant de gagner à Montréal où j'ai plusieurs parents et amis dans les estrades.»

Pour lui, le tournant du match est survenu lorsque Travis Moen a inscrit un but en désavantage numérique en deuxième période, donnant ainsi une avance de 5-3 aux Ducks. «Le Canadien venait d'inscrire deux buts en avantage numérique. De plus, il venait d'effectuer un changement de gardien, ce qui a souvent pour effet de changer le rythme d'un match. C'était un but très important.»

Outre ce but, on parlait du réveil du premier trio des Ducks, celui de Chris Kunitz (1-1-2), Ryan Getzlaf (1-1-2) et Corey Perry (1-2-3).

«C'est le meilleur match offert par ce trio depuis le début de la saison. On a d'ailleurs besoin de leur contribution pour remonter au classement, Or, depuis le match à Toronto suivi de la rencontre à Ottawa, ces trois gars-là jouaient de mieux en mieux», a noté l'entraîneur Randy Carlyle.

«C'était toutefois un match un peu fou où on a été malgré tout en mesure de respecter notre plan même si le Canadien a pris une avance de 3-2 après avoir encaissé les deux premiers buts de la rencontre, a ajouté Carlyle, qui a vanté les mérites de son gardien. Il n'est pas facile de gagner dans la LNH et les victoires, on les prend toutes. »

Carbo avait bien raison

Au cours de la dernière semaine, Guy Carbonneau a mentionné que son équipe devait resserrer son jeu défensif. Pour certains cela semblait loufoque puisque le Canadien n'avait pas encore perdu en temps réglementaire. De plus, ses hommes avaient concédé seulement 11 buts en six matchs. Un entraîneur peut prévenir ses joueurs, mais le message passe difficilement lorsque l'équipe accumule les victoires. On a toutefois eu la preuve, hier soir, que Carbo avait bien raison de se faire du souci puisque, pour la première fois de la saison, les gardiens du Canadien n'ont pas corrigé les erreurs de leurs coéquipiers. On dira que Jaroslav Halak n'a pas été fort en accordant quatre buts sur 12 lancers, tandis que Carey Price cédait dès le deuxième tir. Ce serait toutefois se mettre la tête dans le sable de prétendre que les gardiens ont été à l'origine de ce revers. La cause de la défaite se situe dans la mauvaise couverture des joueurs du Canadien en territoire défensif. Le gardien et le talent en attaque n'ont pas pu pallier cette carence.

La couverture en zone défensive

> Pour la première fois de la saison, le Canadien a concédé le premier but, voire les deux premiers, à ses adversaires. Chez les Ducks, on parlera avec justesse de la qualité des passes de George Parros sur le but de Kent Huskins et de Corey Perry sur celui de Ryan Getzlaf. Mais Carbonneau retiendra surtout la mauvaise couverture en zone défensive de Maxim Lapierre et Robert Lang qui aura permis aux deux marqueurs de se découvrir. Cela dit, il faut souligner que le trio de Lapierre, Steve Bégin et Georges Laraque a fait amende honorable en forçant les Ducks à écoper de deux punitions qui ont pavé la voie aux buts d'Alex Tanguay et Saku Koivu. Sur ces deux buts, c'était au tour des joueurs du Canadien de dénicher le joueur libre en zone offensive. Les passes précises d'Alex Kovalev et Chris Higgins ont préparé les buts de Tanguay et Koivu.

Les Ducks chassent Halak

> Le Canadien semblait avoir le vent dans les voiles lorsqu'il a comblé un déficit de deux buts pour finalement prendre une avance. Mais une pénalité en zone offensive de Kovalev a valu un jeu de puissance productif aux Ducks. Sur ce but égalisateur de Perry, on aurait bien aimé un premier gros arrêt de Halak, qui a ensuite été chassé du match après le but de Chris Kunitz. Celui-ci a profité d'une autre attaque en surnombre. Puis, les Ducks ont signé l'arrêt de mort du Canadien en marquant en désavantage numérique, un but de Travis Moen. Avec un recul de deux buts, le Canadien devait espérer que les Ducks ressentiraient, en troisième période, les effets d'un deuxième match en deux soirs.

Giguère ferme la porte

> Et en effet, les vieilles jambes de certains joueurs des Ducks ont valu plusieurs attaques aux joueurs du Canadien en troisième période. Mais un des Ducks qui n'avait pas joué la veille à Ottawa, le gardien Jean-Sébastien Giguère, a confirmé par son jeu la victoire des siens, même s'il a cédé devant Tanguay sur le 20e tir de la période.