Saviez-vous que Steve Bégin possède sa propre collection de vêtements? C'est d'ailleurs habillé de l'un de ses kangourous Grinder qu'il s'est présenté devant les médias, hier, au Centre Bell.

Le logo de la marque Grinder évoque deux mots chers à Bégin: honneur et sacrifice.Quand on cause avec lui de son début de saison, et surtout de la zone grise dans laquelle il se trouve en ce moment, ce sont vraiment les deux valeurs que Bégin met de l'avant.

«C'est sûr que je suis déçu, mais c'est encore tôt dans la saison, l'équipe gagne et je ne veux pas faire de vagues», a confié Bégin.

Bégin a été rayé de la formation lors du premier match à domicile avant de déclarer forfait lors du suivant en raison de la grippe.

Lundi dernier, face aux Panthers de la Floride, il s'attendait à renouer avec l'action puisqu'il avait participé à la période d'échauffement.

Il a été retiré de l'alignement à la dernière minute.

«Je pensais bien participer au match, a avoué l'attaquant de 30 ans. Peut-être qu'ils ont préféré ne pas prendre de chance et me donner le temps de me reposer un peu plus.»

Pourtant, Bégin assure qu'il est remis de sa grippe et qu'il est prêt à reprendre le collier.

Mais visiblement, il s'est passé quelque chose dans les dernières semaines pour qu'il se retrouve sur la voie de garage.

Lui a-t-on préféré Georges Laraque, même si ce dernier n'était pas au sommet de sa forme?

Cherche-t-on à «montrer» Mathieu Dandenault à d'autres équipes?

Reproche-t-on à Bégin un manque d'intensité dans les trois premiers matchs?

Si le principal intéressé se pose des questions, il préfère ne pas sauter aux conclusions.

«Je pense avoir bien fait lors de mes trois matchs, estime Bégin. Mais pour l'instant, je dois juste me concentrer à faire ce qu'il faut pour revenir au sein de la formation. Je ne veux pas être une distraction.»

Bégin est un joueur qui a besoin de donner sa pleine mesure pour être efficace. Il doit être intense et affamé.

Mais il n'adhère pas pour autant à la théorie selon laquelle Guy Carbonneau garderait la bride serrée à son égard, de façon à s'assurer qu'il explose lorsqu'il sautera à nouveau sur la patinoire.

«C'est un couteau à double tranchant, a-t-il observé. Car si tu reviens au jeu et que tu te lances partout comme un chien enragé, ce n'est pas plus utile.»

Bégin est l'un des 10 joueurs du Canadien qui écoule la dernière année de son contrat avant de devenir joueur autonome sans compensation.

Même si l'horizon s'est obscurci pour lui, il espère que son rêve ne s'achève pas avec le Canadien.

«Ça fait six ans que je suis avec le Canadien et j'adore ça ici, a plaidé Bégin. En plus, on a une très bonne équipe. Je dois juste trouver le moyen de me relancer...»