La Coupe Stanley ne se gagne pas au mois d'octobre. Les dirigeants du Canadien le savent bien puisque Bob Gainey avait rappelé ce fait aux Sénateurs d'Ottawa, il y a quelques années, à la suite d'une victoire facile de ces derniers. Mais on a tout de même le droit de rêver lorsqu'une équipe connaît un excellent début de saison alors que tous les éléments semblent vouloir fonctionner à plein régime.

Pour ce premier bulletin, les notes sont excellentes et on ne sera pas étonné de voir 17 joueurs avec un rendement de 7,0 et plus. Parmi ces joueurs, on retrouve les deux gardiens, quatre arrières et 11 attaquants.

Je sais très bien que les gens sont impressionnés par l'attaque et l'élément robustesse, mais la clé du succès se situe à la défense. Quand les choses partent bien dans son territoire, une équipe possède de bonnes chances de gagner.

Or, les deux gardiens ont été en mesure de faire les arrêts importants dans les moments clés lors des cinq matches. Carey Price, qui impressionne au plus haut point avec son contrôle des retours, a permis seulement un but, celui de Thomas Vanek à Buffalo, lors des premières périodes. Quant à Jaroslav Halak, même dans une victoire de 6-1 à Toronto, il avait été alerte en première période en blanchissant les Maple Leafs.

Le travail des gardiens a donc permis au Canadien de prendre les devants dans tous ses matches. Or, on sait très bien que, dans la LNH, l'équipe qui ouvre la marque gagne la majorité de ses matches.

Mais un gardien ne peut pas tout faire. Et, la brigade défensive du Canadien a été à la hauteur avec Andrei Markov comme chef de file. Markov domine la LNH avec Saku Koivu, fort d'un rendement de "7. De plus, il est également le meilleur marqueur des siens, aucun but et huit passes, à égalité avec Koivu (2-6=8). De plus, en 18:13 minutes de travail en désavantage numérique, il a été sur la patinoire pour un seul but de ses adversaires. Cela explique en partie le taux de réussite (88,5%) du Canadien en désavantage.

Markov forme d'ailleurs l'un des meilleurs duos d'arrières de la LNH avec Mike Komisarek, un gars qui frappe (27 mises en échec, un sommet chez le Canadien) et qui bloque des tirs (20, un autre sommet dans l'équipe).

Quant à Roman Hamrlik qui doit jouer les professeurs avec le jeune Ryan O'Byrne, il s'est impliqué en attaque (deux buts et une passe) tout en restant solide en défense où il a bloqué 17 tirs.

Josh Gorges, pour sa part, a également fait du bon travail, lui qui excelle à gagner les batailles pour les rondelles libres dans son territoire. Avec des gars qui connaissent autant de succès, on pourrait oublier facilement qu'O'Byrne a fait des progrès depuis l'an dernier. Et, en l'absence de Francis Bouillon, Patrice Brisebois se veut un vétéran qui dépanne son entraîneur.

Trois bons trios

Maintenant, parlons de cette attaque qui ne se fie plus uniquement au jeu de puissance pour marquer des buts. De fait, le jeu de puissance a surtout fonctionné avec une récolte de trois buts lors de la victoire à Toronto.

Le trio de Koivu, Alex Tanguay (3-3=6 et "6) et Guillaume Latendresse (1-5=6 et "5) remporte la palme pour ce premier bulletin. Mais c'est justement à cause des deux autres trios offensifs que ces derniers ont connu autant de succès. L'adversaire ne peut pas employer ses meilleurs éléments défensifs contre les trois trios du Canadien. De plus, Guy Carbonneau peut maintenant réduire le temps de glace de Koivu (14:44), ce qui lui permet d'avoir plus d'énergie lors de ses présences sur la patinoire.

De fait, le premier trio de l'an dernier, celui de Tomas Plekanec (0-2=2), Alex Kovalev (2-1=3) et Andrei Kostitsyn (1-1=2) se retrouve au troisième rang puisque la ligne de Robert Lang (3-0=3), Serguei Kostitsyn (2-2=4) et Tom Kostopoulos (0-1=1) a été légèrement plus productive en attaque.

Malgré la présence de ces trois trios, Carbo n'a pas hésité à faire appel régulièrement à son quatrième trio où Maxim Lapierre a été une source d'énergie, se permettant un but important en désavantage numérique contre les Bruins. Mathieu Dandenault a apporté une touche de vitesse sur cette ligne tandis que Steve Bégin et Georges Laraque ont fait du bon travail.

Dans le cas de Laraque, l'homme fort, on retient surtout sa capacité de contrôler ses émotions. Un policier moins aguerri aurait pu mettre son équipe dans l'eau chaude. Au contraire, Georges a semé la confusion dans la tête de ses adversaires.