À voir la mine d'Andrei Kostitsyn après la mise en échec de Kurt Sauer, le temps qu'il a mis à se relever et les petits oiseaux qui tournaient autour de sa tête alors qu'il chancelait vers le banc, on a tous cru que le jeune ailier était victime d'une sévère commotion cérébrale.

Mais les premiers commentaires de Guy Carbonneau ont été moins dramatiques.

«Je l'ai vu après le match et il va mieux, a dit le coach. Il a été ébranlé pendant un bon bout de temps et il faudra voir dans les prochains jours.

 

«C'est certain qu'il va devoir subir des tests.»

Carbo n'a pas voulu qualifier de salaud le geste de Sauer, mais il remettait en question sa légalité.

«On parle d'éliminer les coups à la tête mais, selon moi, c'était bel et bien un coup à la tête, a-t-il affirmé. Que ce soit intentionnel ou non, tu voyais très bien le mouvement des bras.»

Le Canadien jouait un match inspiré jusqu'à ce que Kostitsyn soit envoyé au pays des rêves. Il a par la suite paru déconcentré.

«Le match n'a plus été pareil par la suite, a reconnu Guillaume Latendresse. C'est sûr qu'il y a une certaine frustration qui s'est installée.»

Selon Alex Kovalev, c'est dans le camp des Coyotes que la frustration se faisait sentir jusque-là.

«Quand tu prends les devants et que l'autre équipe ne pense qu'à te blesser, ce n'est pas la meilleure chose, a suggéré Kovalev. Mais on a su répliquer. Et même si ce coup nous a un peu sortis de notre match en deuxième période, on est revenus en force en troisième.»

Laraque devenait fou

La foule a réclamé Georges Laraque pour que ce dernier vienne redresser les torts de Sauer. Les cris des partisans l'ont gonflé à bloc.

«J'étais en train de devenir fou sur le banc, a confié Laraque. Maxim Lapierre me donnait des petits coups sur le bras, et tout ce que voulais, c'était sauter sur la glace et arracher la tête à tout le monde.

«Mais une fois sur la patinoire, je n'arrêtais pas de me dire: «Calme-toi, calme-toi; si tu écopes de cinq minutes et que l'autre équipe marque trois buts, les gens vont te huer.»»

C'est finalement Tom Kostopoulos, et non Laraque, qui a remis à Sauer la monnaie de sa pièce.

Kostopoulos continue de s'attirer la sympathie à l'intérieur du vestiaire.

«Un gars d'équipe comme lui, j'en ai rarement vu dans ma carrière», a admis Latendresse.

Koivu au maximum

Carbonneau a évidemment eu de bons mots pour le trio de Saku Koivu, qui en a mis plein la vue, hier.

«La chimie s'est créée assez rapidement entre ces trois-là», a convenu Carbo, en admettant que l'utilisation réduite de Koivu n'était pas tout à fait étrangère à la qualité de son jeu.

«Saku n'a plus 20 ans, il a été affecté par de nombreuses blessures et par le cancer. Il ne peut plus jouer 23 ou 24 minutes à chaque match - même s'il peut le faire à l'occasion. En maintenant son temps de jeu entre 15 et 19 minutes, il est capable de donner son maximum. Et le fait que plusieurs joueurs sont maintenant capables de jouer en désavantage numérique, ça le garde plus frais pour l'attaque massive et le cinq contre cinq.»

Tradition familiale

Devant le filet, Carey Price a encore été étincelant.

«On a profité d'un bon début de match et le fait de prendre les devants 2-0 m'a facilité la vie», a souligné le jeune gardien, qui n'a cédé qu'une fois, soit devant son cousin Shane Doan.

Il lui aura livré en quelque sorte un match nul car en première, il a privé Doan d'un but en avantage numérique grâce à une belle glissade à sa gauche.

«C'est comme l'an dernier à Phoenix, quand il a marqué un but contre moi et que je l'ai stoppé en échappée, a rappelé Price. C'est en train de devenir un truc annuel!»