Alex Kovalev a pris tous les moyens possibles pour que tout le monde parle de lui ce matin: non seulement s'est-il fait voir autour de la table de Guy A. Lepage, hier, mais il a aussi propulsé le Canadien vers une victoire de 3-2 en fusillade aux dépens des Panthers de la Floride.

Après que Carey Price eut stoppé les trois tirs des Panthers et que Tomas Vokoun eut fait de même aux dépens de David Desharnais et Andrei Kostitsyn, Kovalev s'est élancé.

 

«Je voulais tirer, mais de la façon dont le gardien s'est imposé, il m'a obligé à faire une feinte», a expliqué Kovalev.

Jusque-là, Kovalev semblait avoir la tête bien plus à la télé qu'au hockey. Il a bien eu quelques élans individuels intéressants, mais ses poussées s'étaient surtout soldées par des revirements ou des rondelles perdues.

«Je ne sais pas si mes compagnons de trio sont prêts à entreprendre la saison, mais je sais que moi, je ne le suis pas, a analysé Kovalev. Mon jeu n'est pas à point. Je suis un peu nonchalant. En tant qu'équipe, nous avons mal entrepris le match en les laissant marquer les deux premiers buts, mais nous avons su nous améliorer au fil du match et nous imposer en fin de rencontre.»

Price tel un mur

Si les partisans parleront surtout d'Alex Kovalev aujourd'hui, le grand responsable de la victoire du Canadien est Carey Price.

Non, le jeune gardien n'a pas marqué son premier but en carrière. Diable! Il n'a pas même récolté une mention d'aide.

Mais c'est à Price que le Canadien et ses partisans doivent la poussée de deux buts qui a permis du Tricolore de niveler les chances en période médiane.

Qu'a fait Price?

Il s'est dressé devant Nathan Horton sur un tir de pénalité.

Les Panthers menaient alors 2-0 grâce à un but d'Anthony Stewart en début de rencontre et un autre marqué en début de deuxième par ce même Horton.

Les Panthers avaient fait boire aux joueurs du Tricolore un cocktail qui semblait les ankyloser à défaut de les endormir complètement.

L'arrêt de Price a servi d'antidote.

Car dès la reprise du jeu, on a enfin senti un peu de vigueur dans le jeu du Canadien.

Pendant une attaque massive, attaque amorcée par des tirs de la pointe d'Andrei Markov et Yannick Weber, Andrei Kostitsyn a sauté sur une rondelle libre dans le demi-cercle du gardien Tomas Vokoun.

Envoyé dans la mêlée à chacune des neuf attaques massives accordées au Tricolore, Weber s'est encore signalé sur le deuxième but.

Doté d'une bonne vision du jeu et surtout d'un très bon sens d'anticipation, Weber a accepté une belle passe de Plekanec pour déjouer Vokoun à l'aide d'un tir dans la lucarne.

Un très beau jeu. Le genre de jeu qui permet de prolonger le camp d'entraînement avec le grand club et placer ton nom tout en haut de la liste de rappel.

«Je ne sais pas ce que l'avenir me réserve, mais je suis super satisfait de mon camp. J'ai gagné en maturité et en confiance. Je sens que je suis un membre de l'équipe. Kovi (Alex Kovalev) me parle beaucoup afin que je puisse être efficace en avantage numérique. Tout va vraiment bien pour moi», a dit un Yannick Weber tout sourire.

Parfait en fusillade

Parfait sur les quatre tirs de pénalité auxquels il a fait face (celui de Horton en temps réglementaire et ceux en fusillade), Price a aussi volé les Panthers d'une victoire en prolongation lorsqu'il s'est dressé devant Horton (encore lui) et Ville Peltonen.

«Je n'étais pas vraiment content de ma première période. J'ai retrouvé mon aplomb et je suis vraiment content de la façon dont ça s'est terminé», a indiqué Price, qui a fait face à 38 tirs.

Les 30 joueurs qui survivront aux coupes annoncées ce matin s'entraîneront en après-midi. Les deux prochains matchs opposeront le Canadien aux Red Wings de Detroit, demain, et aux Bruins de Boston, mercredi. Ils seront présentés tous deux au Centre Bell.