Frédéric Bergeron n'a pas eu besoin de réfléchir bien longtemps. Le but inscrit à 5:38 de la prolongation dimanche, qui a envoyé les Saguenéens en vacances, est le plus important de la jeune carrière de l'attaquant de 18 ans, qui avait été rétrogradé dans le junior AAA au terme du dernier camp d'entraînement des Remparts.

«C'est le plus gros de ma carrière et c'est celui dont je suis le plus fier. On se l'était dit sur la mise au jeu, ce qu'on voulait faire. Etchegary poussait la rondelle dans le coin et Duclair trouvait quelqu'un à qui la passer. Ç'a été moi. Je suis été content que ça ait été moi !» a lancé Bergeron, coiffé de la casquette du joueur du match, dimanche.

Avant la prolongation, le message de l'entraîneur Patrick Roy à ses ouailles avait été clair. Il ne fallait pas que les Remparts cherchent à faire le jeu parfait. Et c'est exactement ce que l'énergique trio a tenté de mettre en pratique.

«Ce que je leur ai dit après la troisième, c'est que la prolongation, ce n'est pas toujours le plus beau but qui sont ceux de la victoire. Il fallait mettre le plus de rondelles possible au filet. Ç'a été tout un jeu d'Anthony Duclair derrière le filet, qui a ramené la rondelle à Bergeron. Et Etchegary était devant le filet, ce qui a permis de marquer le but», a félicité Roy.

Initiateur du jeu, Etchegary était heureux de constater que ses coéquipiers et lui étaient sortis avec l'oeil du tigre dimanche, après avoir joué dans l'émotion nécessaire vendredi, au Colisée Pepsi.

«Nous avions cette peur nécessaire de perdre, avec la prolongation. Ç'a été une grosse série par les deux équipes. Quand on regarde les buts en prolongation, ce n'est pas toujours très beaux, mais Bergeron a fait une bonne job de rediriger la rondelle dans le but. On espérait un but comme celui-là et on l'a eu !» a soutenu le centre, visiblement heureux.

«Ça n'a pas été une série vicieuse, les deux équipes ont tout donné. De notre côté, nous sommes sur un nuage en ce moment... mais seulement jusqu'à minuit.»

En attendant leurs adversaires de deuxième tour, les Remparts devront faire en sorte de trouver des solutions pour être  meilleurs à domicile, eux qui bénéficieront une fois de plus de l'avantage de la glace.

«On a été bons dans le deuxième match, mais dans les matchs 1 et 5, on n'a pas joué le type de hockey qu'on aurait été capables de faire. Dans une prochaine série, ça ne veut pas dire qu'on va être capables de gagner sur la route. Il va falloir être de loin meilleurs à domicile, surtout qu'avec l'élimination de Rimouski, on va avoir l'avantage de la glace. C'est un peu une surprise pour nous, mais en même temps, ça va être important de jouer du gros hockey à domicile», a noté Patrick Roy.

L'avantage de la glace n'aura finalement pas été un facteur déterminant dans la série opposant les deux rivaux de la 175, puisque les Remparts auront remporté trois victoires en territoire ennemi, dont celle de dimanche. Les hommes de Marc-Étienne Hubert, eux, en auront fait de même deux fois au Colisée Pepsi.

«C'est une très grosse victoire pour nous. Si quelqu'un  m'avait dit que l'on remporterait trois victoires au Centre Georges-Vézina et qu'eux remporteraient deux victoires au Colisée Pepsi, j'aurais eu beaucoup de misère à le croire. Mais des fois, c'est ça, les séries éliminatoires. Je dirais qu'on joue du très bon hockey sur la route. Sans dire qu'on était confiants, on a eu des bonnes discussions, on a très bien approché ce match-là», a félicité l'entraîneur Patrick Roy, après la rencontre.

«Le fait de marquer le premier but a donné des ailes à toute l'équipe. On a aussi pris des mauvaises pénalités. Ça, c'est certain. [...] On leur a donné une chance de revenir, alors c'est une chose dont il faut jaser entre nous et qu'on s'assure de ne pas répéter dans les prochaines séries», a indiqué Roy, dont les troupiers ont néanmoins dominé 42-26 au chapitre des lancers.