La seule chose étonnante dans la victoire des États-Unis contre la Slovaquie, hier après-midi au Centre Bell, c'est que les Américains n'aient pas conclu la rencontre avec davantage de buts au tableau principal.

L'ineptie offensive et le manque criant de contrôle de la rondelle des Slovaques ont ouvert la porte toute grande pour ce troisième triomphe étatsunien en autant de matchs, cette fois par la marque de 3-0. À la lumière de sa performance, on n'a aucune difficulté à comprendre pourquoi la formation européenne n'a inscrit que deux buts en trois rencontres jusqu'ici.

Sauf qu'à défaut d'être redoutable en attaque, la Slovaquie peut compter sur un certain Denis Godla dans le filet. Le gardien de 19 ans, qui fait de plus en plus parler de lui dans ce Championnat mondial junior, a de nouveau été solide, hier. Ses prouesses auront au moins permis à ses coéquipiers de ne pas être complètement déclassés.

«[Godla] a joué de façon incroyable et il a réalisé quelques arrêts importants pour son équipe, a convenu l'attaquant américain Auston Matthews. Mais au bout du compte, nous avions confiance en notre jeu. Nous avons joué 60 minutes et nous causions des revirements. Nous n'étions donc pas trop inquiets, mais il faut que nous lui levions notre chapeau. Il a disputé tout un match.»

Le problème, c'est qu'à part quelques belles séquences mettant la plupart du temps en vedette l'espoir du Canadien Martin Reway, les Slovaques ne sont jamais parvenus à menacer sérieusement le gardien américain Thatcher Demko, qui a repoussé les 17 tirs dirigés vers lui pour signer le blanchissage.

«Je n'ai rien à redire sur la performance de notre gardien. Mais nos attaquants n'ont pas été en mesure de réussir quoi que ce soit», a d'ailleurs laissé tomber l'entraîneur-chef de la Slovaquie, Ernest Bokros, par l'entremise d'un interprète.

Milano résout l'énigme



Il aura néanmoins fallu attendre à 17:42 de la deuxième période pour voir les Américains réussir à résoudre l'énigme Godla. Sonny Milano, choix de première ronde des Blue Jackets de Columbus au dernier repêchage de la LNH, a facilement débordé le défenseur slovaque Christian Jaros avant de déjouer le gardien d'un tir vif dans la lucarne - le 29e lancer américain dans ce match - pour ouvrir la marque dans cette rencontre.

«Plusieurs de nos tirs, jusque-là, étaient en périphérie de la glace. L'un de nos objectifs était d'en diriger davantage au filet. Une fois que nous avons commencé à faire ça, les rondelles se sont mises à aller dans le filet.» Dylan Larkin, auteur de deux buts la veille contre l'Allemagne, a ensuite doublé l'avance des siens au début du troisième engagement en marquant un but chanceux d'un angle impossible. John Hayden a complété la marque alors qu'il restait moins d'une minute à jouer.

Certains diront que Godla a paru faible sur les trois buts qu'il a accordés, particulièrement celui de Larkin. Mais Ernest Bokros a tenu à défendre son portier. «Un bon gardien sera parfois victime de buts bizarres, et c'est ce qui est arrivé [hier]. C'était clairement des malchances», a-t-il insisté.

La Slovaquie sera de retour en action dès ce soir pour affronter l'Allemagne. De leur côté, les États-Unis auront une journée de congé avant de disputer leur duel fort attendu contre le Canada, la veille du jour de l'An. Les joueurs parviendront-ils à résister à l'excitation et à la fébrilité entourant ce choc?

«Nous nous contentons de parler de nous-mêmes et nous essayons d'éliminer toutes les influences extérieures. Je pense que nos jeunes ont fait du bon travail à cet égard», assure l'entraîneur-chef des Américains, Mark Osiecki.