Une chanson accrocheuse du rappeur Pitbull est probablement demeurée imprégnée dans la tête de plusieurs Canadiens après qu'elle eut été diffusée 14 fois lors de la première victoire d'Équipe Canada junior au Championnat mondial de hockey junior mercredi.

Toutefois, l'entraîneur-chef Tim Hunter ne pense pas que Don't Stop the Party sera entendue aussi fréquemment pendant le reste du tournoi.

Au lendemain de la victoire de 14-0 contre le Danemark, Hunter ne s'attend pas à une répétition d'un tel scénario.

« (Mercredi soir) est une anomalie dans ce tournoi, c'est certain. Nous ne reverrons pas ça de nouveau », a déclaré Hunter avant que le Canada n'affronte la Suisse en soirée au Rogers Arena.

« Je ne veux pas en faire une trop grosse histoire, 14 buts, ces joueurs qui récoltent des points. »

Quant à Don't Stop the Party, les porte-couleurs d'Équipe Canada ont opté pour cette chanson dans le but de survolter la foule partisane, a expliqué le capitaine Maxime Comtois.

L'an dernier à Buffalo, la formation canadienne s'était tournée vers Hey Baby, de DJ Otzi.

« Nous voulions provoquer de l'engouement parmi les spectateurs et générer une ambiance de fête dans les estrades. C'est la raison pour laquelle nous avons l'avons choisie », a précisé Comtois.

L'espoir des Ducks d'Anaheim, auteur de quatre buts dans la victoire, s'est fait demander s'il n'était pas déjà las d'entendre la chanson.

« Pas vraiment », a rétorqué l'ailier gauche.

L'importance de tirer au but

La victoire du Canada a permis de rappeler un élément de base du hockey, a noté de son côté l'ailier droit Owen Tippett, auteur d'un doublé.

« Nous avons compris hier soir ce qu'il peut arriver lorsque vous tirez la rondelle au filet, qu'il s'agisse d'une bonne chance de marquer ou non. »

Tippett et Comtois sont deux des 19 joueurs ayant noirci la feuille de marque mercredi soir. La formation canadienne compte 22 joueurs.

En 1996, le Championnat mondial de hockey junior est passé de huit à dix équipes. Cette décision a donné la chance à des nations moins prestigieuses d'affronter quelques-uns des plus grands noms du sport.

Pendant que le Canada se dirigeait vers la médaille d'or l'année dernière à Buffalo, le Danemark n'a gagné aucun match lors du volet préliminaire. Il a dû battre le Belarus lors de la ronde de relégation pour demeurer dans la section principale du tournoi.

Ce gain à sens unique du Canada lors de la soirée d'ouverture du Championnat mondial junior a incité plusieurs internautes à réclamer une réduction du nombre d'équipes. Mais bien que le match de mercredi n'ait pas été serré, on ne s'est jamais approché de la dégelée de 47-0 que le Canada a fait subir au Danemark lors du Championnat mondial de hockey de 1949.

Par ailleurs, bien que le Canada demeure une puissance perpétuelle au hockey junior, l'édition de cette année ne tient rien pour acquis.

« Nous devons être à notre mieux, a affirmé Comtois. Dans ce tournoi, si vous perdez un match, vous ne pouvez aller très loin. Et nous en sommes conscients. »

Le triomphe de mercredi contre les Danois pourrait accroître la confiance des joueurs et faire réaliser aux Canadiens qu'ils peuvent tirer au but adverse avec efficacité. Toutefois, a noté Hunter, il y a d'autres défis à surmonter.

Le calendrier serré du tournoi ne donne peu de temps aux équipes de savourer une victoire - ou de s'apitoyer sur leur sort après une défaite.

Les entraîneurs ont déjà dit aux joueurs ce qu'ils doivent faire pour continuer d'améliorer leur jeu et de connaître du succès pendant le tournoi, a confié Hunter.

« Ils comprennent. Ils savent tous qu'ils ne sont pas aussi bons que ce que leurs amis et leurs parents leur ont dit hier soir, a commenté Hunter. J'ai confiance que la maturité et le leadership au sein de notre équipe nous éviteront de vivre un effet d'entraînement, comme si nous avions marqué trop de buts (mercredi) soir. »