Les joueurs de l'équipe perdante se présentent généralement les premiers dans la zone mixte d'interviews après les matchs.

Dans ce cas-ci, les Américains ont eu le temps de festoyer sur la glace et de rencontrer les médias avant les Canadiens, sans doute affairés à lécher leurs plaies dans le vestiaire.

Le grand leader de cette équipe malgré ses 18 ans, Clayton Keller, auteur d'une passe en finale, était encore tout feu tout flamme, on s'en doute bien.

« C'était notre année, a lancé Keller, qui a aussi remporté le Championnat mondial des moins de 18 ans contre le Canada en finale au printemps. Troy (Terry) a encore réussi les gros buts en fusillade. Il est incroyable. C'est mon co-chambreur et nous sommes très proches. Il ne semble jamais nerveux. Il a un sang-froid extraordinaire. Aussi, « Pars » (le gardien Tyler Parsons) a fait les gros arrêts à la fin. Deux victoires de suite en fusillade, ça en dit beaucoup sur notre caractère et notre leadership. »

Un autre attaquant, Jack Roslovic, choix de première ronde des Jets de Winnipeg en 2015 qui joue dans la Ligue américaine pour Pascal Vincent et Éric Dubois... père de l'attaquant canadien Pierre-Luc, contenait mal sa joie lui aussi.

« Nous n'avons jamais craqué sous la pression. Même à 2-4 en troisième. Tous les joueurs de cette équipe s'appuient et connaissent leur tâche. Nous nous sommes battus avec cette équipe de championnat. Et une fois de plus, Troy (Terry) a été incroyable en fusillade. »

Roslovic manquait de qualificatifs pour vanter Terry, un espoir des Ducks d'Anaheim.

« Il a confiance en lui. Il a réussi à faire ce type de jeu depuis que je l'ai croisé pour la première fois au sein du programme des moins de 18 ans. Il vise toujours entre les jambes du gardien et il sait trouver l'ouverture. Il n'a pas réagi au mouvement du gardien Carter Hart, c'est plutôt « l'effet Troy ». Le gardien peut s'agenouiller en papillon, rester droit, il va trouver l'ouverture au milieu. »

Roslovic se souviendra de cette soirée toute sa vie, comme le reste de ses coéquipiers. « C'est incroyable comme ambiance. La foule était contre nous. C'était plaisant à gagner dans les circonstances, pour tous ceux qui nous suivaient à la télé de la maison. Je ne dormirai pas cette nuit c'est certain ! »