La formidable aventure des Huskies de Rouyn-Noranda a pris fin à un cheveu de la conquête de la Coupe Memorial, battus en prolongation par l'immense espoir Matthew Tkachuk. Voici le portrait de cinq de ses principales vedettes et de leur potentiel, analysé par un recruteur de la LNH qui, tenu par le secret professionnel, a préféré garder l'anonymat.

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TIMO MEIER

- Ailier gauche, 6 pi 1 po, 212 lb

- Choix de 1re ronde, au 9e rang, par San Jose (2015)

- 87 points, dont 34 buts, en 52 matchs cette saison à Rouyn et Halifax, +29

Meier a fait sensation à son premier camp d'entraînement à San Jose, en septembre, et l'entraîneur Peter DeBoer n'avait pas tari d'éloges à son égard et parlé d'un brillant joueur d'avenir pour les Sharks. Notre recruteur sondé pour les besoins de la cause est du même avis. «Il va jouer dans la LNH et produire. Il n'a pas les habiletés naturelles d'un Tomas Hertl, mais il pourra se distinguer. Il a les atouts pour jouer au sein d'un deuxième trio, mais si son effort varie comme son caractère semble l'indiquer depuis qu'on le connaît, ce sera le troisième trio. Il me rappelle Max Pacioretty. Les deux ont de bonnes habiletés, un bon physique, une bonne vitesse en ligne droite, mais ils ont leurs limites, ce qui n'empêche pas Pacioretty de produire 30, 35 buts par saison.»

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JERÉMY LAUZON

- Défenseur, 6 pi 2 po, 207 lb

- Choix de 2e ronde, au 52e rang, par Boston (2015)

- 50 points, dont 40 aides, en 46 matchs, +40

Après leur coup d'éclat en première ronde et trois choix successifs entre le 14e et le 16e rang, les Bruins de Boston et leur recruteur en chef Keith Gretzky ont opté pour Lauzon en deuxième ronde. Ce défenseur gaucher originaire de Val-d'Or est passé d'une production de 36 points en 60 matchs l'an dernier à 50 points en 46 rencontres cette année. «Il devra passer deux ans dans la Ligue américaine pour gagner en force musculaire et travailler son coup de patin, indique notre recruteur. Il va sûrement atteindre la LNH parce qu'il a du caractère, mais son sens du jeu est moyen. On verra jusqu'à quel point sa blessure au cou le ralentira dans son adaptation au prochain niveau. C'est un sixième ou septième défenseur à mes yeux.»

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FRANCIS PERRON

- Ailier gauche, 6 pi, 170 lb

- Choix de 7e ronde, au 190e rang, par Ottawa (2014)

- 108 points, dont 41 buts, en 62 matchs, +41

Les Sénateurs doivent se frotter les mains de satisfaction d'avoir pu repêcher ce petit joyau en septième et dernière ronde l'an dernier. L'aréna était presque vide lorsque le nom de Perron, le joueur par excellence de la Ligue de hockey junior majeur du Québec cette saison, a retenti. «Francis Perron possède tous les outils pour réussir, affirme notre dépisteur. Il devrait éventuellement se retrouver dans un top 6 dans la Ligue nationale. Je l'aimerais plus robuste, mais bien entouré, il pourra produire à sa juste valeur. Guy Boucher s'arrange bien avec ce type de joueur. Son meilleur atout demeure son tir, qu'il décoche rapidement. Il cherche encore ses espaces pour ne pas se faire frapper, mais il s'est beaucoup amélioré à ce chapitre cet hiver. Il devra accepter de se sacrifier s'il veut percer.»

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JEAN-CHRISTOPHE BEAUDIN

- Centre, 6 pi 1 po, 191 lb

- Choix de 3e ronde, au 71e rang, par Colorado (2015).

- 82 points, dont 33 buts, en 58 matchs, + 46.

Un autre joueur dont la production a augmenté de façon significative au cours de l'hiver, de 53 à 82 points, malgré 10 matchs de moins cette année au sein d'un trio avec Perron. Ce centre droitier originaire de Saint-Bruno-de-Montarville a été repêché en quatrième ronde seulement par les Huskies en 2013, mais il a progressé rapidement. Aucun joueur recrue provenant du Midget AAA n'a obtenu plus de points que lui en 2014-2015, soit 53. «C'est un éventuel joueur de troisième trio qui me rappelle Lars Eller, dit notre recruteur. Il doit néanmoins gagner en force physique et améliorer la vitesse de ses pieds. Sa vitesse générale est bonne en vertu d'une bonne extension lors de ses enjambées.»

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NIKOLAS BROUILLARD

- Défenseur, 5 pi 10 po, 170 lb

- Boudé au repêchage, trois invitations à des camps de la LNH

- 59 points, dont 42 aides, en 54 matchs avec Québec et Rouyn

Les défenseurs du gabarit de Nikolas Brouillard ne sont pas populaires auprès des équipes de la LNH. Brouillard n'a jamais été repêché, mais il a néanmoins obtenu trois invitations à des camps de la Ligue nationale depuis trois ans, à San Jose, Winnipeg et Toronto. Les Leafs viennent finalement de lui donner une première chance ces derniers jours en lui accordant un contrat de la Ligue américaine. À lui de faire ses preuves comme Francis Bouillon. On ne lui donne pas beaucoup de chances de percer malgré son potentiel offensif extraordinaire. «Je doute qu'il puisse atteindre la LNH, dit le recruteur. Mais en 2016, on ne peut plus écarter d'emblée un joueur. Il suffit parfois qu'une organisation croie en toi. Il patine assez bien pour réussir et il est habile avec la rondelle. Mais en dépit des points qu'il a amassés ces dernières années, ce n'est pas le type de joueur qui change le cours d'un match. Défensivement, il va toujours avoir de la difficulté en raison de son gabarit. Ian White est un joueur au profil semblable qui a réussi à percer. On verra.»