Quand un franc-tireur comme Julien Gauthier effectue la passe de trop lors d'une descente à deux joueurs contre le gardien, c'est qu'il commence à perdre confiance en ses moyens... ou bien que Samuel Montembeault a semé le doute dans son esprit.

En signant coup sur coup trois performances fumantes, le cerbère de l'Armada de Blainville-Boisbriand a permis aux siens d'espérer réaliser ce que personne ne croyait possible: acculer les puissants Foreurs de Val-d'Or au pied du mur en prenant une avance de 3-1 dans la série.

«Peut-être qu'ils sont hésitants, je ne le sais pas, ça reste de leur côté, a déclaré Montembeault après la victoire de 3-2 des siens, mercredi. Moi, j'ai juste à faire mon travail quand les rondelles arrivent vers moi. J'ai confiance et je suis très calme devant mon filet, donc ça m'aide.»

Même s'il n'a pas eu à se surpasser comme lors des trois premiers matchs de la série, Montembeault a fermé la porte à quelques reprises mercredi, alors que l'Armada ne menait que par un but contre la deuxième meilleure offensive du circuit Courteau. Une offensive qui se fait bien discrète par les temps qui courent.

Gauthier, qui a inscrit 41 buts en saison régulière, a été limité à seulement deux aides depuis le début de la série, tandis que le meilleur pointeur de l'équipe, Anthony Beauregard, a marqué un seul but et récolté trois aides.

Montembeault, lui, n'a cédé que sept fois sur 128 lancers, ce qui lui vaut un taux d'efficacité de ,945.

«En ce moment, c'est le meilleur gardien au Canada, a lancé le capitaine de l'Armada, Philippe Sanche. C'est ce qui fait la différence dans les matchs. On a entièrement confiance en lui. Avec les arrêts qu'il fait, ça nous donne un regain d'énergie et on est capables d'en profiter à l'attaque.»

Les gros canons des Foreurs devront trouver le moyen de résoudre cette énigme, sans quoi ils pourraient subir une élimination surprise dès vendredi, alors que la série se transporte à nouveau à Val-d'Or.

La même recette

Malgré la position difficile dans laquelle les Foreurs se retrouvent, il ne faut pas compter sur l'entraîneur-chef Mario Durocher pour changer la recette qui leur a permis de terminer la saison avec le deuxième plus haut total de points dans la ligue.

«C'est Montembeault qui a fait la différence, a-t-il commenté après le quatrième affrontement. J'ai de la misère à me dire de chambarder notre système de jeu parce qu'on a des chances de marquer. Le retour est difficile à avoir, mais il va falloir bûcher encore plus.»

Les Foreurs n'ont pas besoin de chercher bien loin pour trouver de la motivation. Au deuxième tour l'an dernier, ils ont réussi à combler un retard de 0-3 dans leur série face au Drakkar de Baie-Comeau pour finalement accéder à la demi-finale en sept rencontres.

«Je pense qu'on a beaucoup appris de ce qui est arrivé l'an dernier, a expliqué l'attaquant Anthony Richard. Les gars restent confiants. On joue des bons matchs et la chance va finir par tourner de notre côté. Il faut respecter le plan de match, et je pense qu'on va être corrects pour le reste des séries.»

Lors de son point de presse, Durocher a tenté de détourner un peu l'attention de sur sa troupe en accusant les patineurs de l'Armada de plonger et en remettant en question certaines décisions des officiels. Une tactique qui n'a nullement impressionné son homologue, Joël Bouchard.

«C'est n'importe quoi, a-t-il répliqué. Mario, c'est un des meilleurs entraîneurs de la ligue. C'est un fin renard et il fait un bon travail pour enlever la pression de sur ses joueurs.»