En terminant la saison régulière avec 14 victoires consécutives, les Huskies de Rouyn-Noranda ont envoyé un sérieux message au reste de la ligue: la meilleure formation du circuit Courteau est fin prête pour les séries éliminatoires. Une question demeure cependant en suspens... Qui pourra freiner les favoris?

Lorsque la rondelle tombera à l'Aréna Iamgold, vendredi, pour le premier match de sa série de premier tour face aux Voltigeurs de Drummondville (27-39-2), la troupe de Gilles Bouchard n'aura pas perdu en un peu plus d'un mois. Et personne ne s'attend à ce que les Voltigeurs, 16es au classement général, soient en mesure de freiner cette séquence.

«On est tous conscients qu'on a un groupe spécial et qu'on peut se rendre loin, mais on ne peut prendre aucune équipe à la légère, a déclaré le capitaine de la formation, Francis Perron, en entrevue avec La Presse Canadienne. On veut y aller match par match, ronde par ronde. Il ne faut pas penser trop loin, c'est ça l'important.»

Difficile à croire, mais les Huskies (54-9-5) ont affiché leur meilleure forme de la saison dans les deux derniers mois du calendrier régulier. Leur offensive fonctionne à plein régime, leur défensive se dresse et leurs deux gardiens font le travail devant le filet.

En remportant le championnat de la saison, les Huskies se sont aussi assurés de l'avantage de la patinoire tout au long des séries, ce qui pourrait causer davantage de maux de tête à leurs adversaires. Les Huskies n'ont encaissé que quatre revers - deux en temps réglementaire - en 34 matchs devant leurs partisans.

«C'est sûr que c'est une très, très lourde commande de vaincre les Huskies à quatre reprises dans une série de sept matchs compte tenu de la manière dont ils ont joué cette saison, a déclaré un observateur qui désire garder l'anonymat. Mais ce n'est pas impossible, les revirements de situation peuvent se produire en séries. C'est une nouvelle saison.»

La seule chose qui reste à voir, note l'observateur, c'est la manière dont la formation abitibienne fera face à l'adversité et à la pression en séries, des éléments auxquels elle n'a pas été réellement confrontée cette saison.

«On n'a pas nécessairement eu de périodes difficiles, mais c'était ça la beauté cette année, a rappelé Perron. Dès qu'on avait une petite baisse de régime, on rebondissait tout de suite et on retrouvait nos repères. Je n'aimerais pas affronter notre équipe.»

De potentiels trouble-fête

Des 15 autres équipes en lice pour l'obtention de la Coupe du Président, aucune n'a conservé une fiche positive face aux Huskies en saison régulière. Neuf d'entre elles n'ont d'ailleurs jamais réussi à les vaincre. Seuls les Olympiques de Gatineau (3-3) et les Foreurs de Val-d'Or (5-5) ont maintenu une fiche de ,500 contre les favoris.

«Une équipe qui peut donner du fil à retordre aux Huskies, ce sont les Olympiques, a avancé l'observateur. Les équipes dirigées par Benoit Groulx sont difficiles à vaincre, ce n'est pas facile de jouer au Centre Robert-Guertin.»

Les Olympiques (46-19-3) ont terminé la saison au cinquième rang avec une récolte de 95 points, sept derrière les Foreurs (49-15-4) en quatrième place.

Une série entre les deux rivaux de l'Abitibi serait d'autant plus intéressante que les Foreurs ont gagné deux fois sur la patinoire de l'Aréna Iamgold et que certains joueurs ont l'expérience d'avoir remporté la coupe du Président il y a deux ans, une chose qui manque aux Huskies.

«L'expérience peut faire la différence dans les séries, a soulevé l'informateur. Pour aider à gérer la pression, c'est important d'avoir des vétérans qui ont veillé longtemps au printemps. Nikolas Brouillard, qui a atteint la finale et participé à la Coupe Memorial l'an dernier avec les Remparts, pourrait être très important si l'équipe connaît des difficultés.»

Ces deux scénarios ne pourraient toutefois pas se réaliser avant la demi-finale étant donné la position des équipes au classement.