JC Lipon a forcé la main des entraîneurs d'Équipe Canada junior, pourtant renforcée par la présence de nombreux premiers choix au repêchage de la LNH.

L'ailier de 19 ans natif de Regina, en Saskatchewan, n'a pas été repêché au cours des deux derniers encans de la LNH. Mais il est là, prêt à en découdre avec les meilleurs espoirs de la planète.

Étonnamment, Lipon a obtenu son poste au sein de la formation canadienne en dépit du lock-out dans la LNH - qui permet aux meilleurs espoirs de 19 ans du pays de participer au championnat mondial junior.

«C'est la chose la plus impressionnante qui me soit arrivée de ma vie», a admis Lipon. «En raison du lock-out, c'était assez incroyable de réussir à forcer la main des entraîneurs et de me tailler un poste dans l'équipe.

«Je suis excité parce que c'est ma dernière année d'admissibilité. J'ai la chance de participer à un tournoi dont plusieurs rêvent.»

Lipon concrétisera son rêve lorsque le Canada entreprendra son tournoi dans le groupe B mercredi contre l'Allemagne, à l'aréna d'Oufa.

C'est inhabituel, mais pas invraisemblable, qu'un joueur d'Équipe Canada junior n'ait jamais été repêché par un club de la LNH. Wayne Gretzky (1978) fait partie de ce groupe, même s'il a été sélectionné à l'époque par les Racers d'Indianapolis, de la défunte Association mondiale de hockey (AMH).

On compte également dans ce groupe Pierre Rioux (1982), Bob Bassen (1985), Al Conroy (1986), Mike Keane (1987), Andy Schneider (1992), Olivier Michaud (2002), Josh Gorges (2004) et Martin Jones (2010). Certains d'entre eux se sont entendus avec des formations de la LNH à titre de joueurs autonomes et ont connu de brillantes carrières professionnelles.

Il n'en reste pas moins que l'équipe canadienne est renforcée par la présence de 10 choix de première ronde, dont le centre des Oilers d'Edmonton Ryan Nugent-Hopkins - le tout premier choix de la cuvée 2011.

Aucun joueur non-repêché de 19 ans ne s'était taillé un poste avec Équipe Canada junior en 1995 ou 2005, des équipes qui avaient été bonifiées par les lockout dans la LNH.

Lipon dispute sa quatrième saison avec les Blazers de Kamloops. «JC» est son véritable prénom, et non une version raccourcie ou un surnom.

L'ailier de cinq pieds, 11 pouces et 180 livres reconnaît qu'il a tardé à éclore, et il est confortable avec cette étiquette.

«Je crois que j'ai éprouvé quelques difficultés à m'adapter au cours des deux premières années, surtout à trouver ma place, a-t-il admis. Certains gars prennent plus de temps que d'autres à éclore, et c'est ce qui m'est arrivé et c'est la voie que j'ai empruntée.

«L'an dernier fut une bonne année et j'ai développé une certaine chimie avec mes partenaires de trio - Colin Smith et Tim Bozon - à Kamloops, et je joue encore avec eux cette saison, a ajouté Lipon. C'est vraiment amusant de jouer avec eux.»

Ces trois joueurs des Blazers ont inscrit ensemble un total de 66 buts jusqu'ici cette saison. Lipon menait la Ligue de l'Ouest (WHL) avec 22 filets et 35 mentions d'aide en 34 parties lorsqu'il est arrivé au camp d'Équipe Canada junior.

Il a raté quatre matchs de la WHL depuis qu'il s'est joint à la formation canadienne, et Smith l'a dépassé dans la course au titre de meilleur marqueur du circuit.

Mais Lipon a obtenu son poste au sein de la formation nationale en raison de sa polyvalence et de sa capacité à remplir certains rôles précis.

«On doit le donner au jeune. Il s'est amené ici dans le rôle du négligé en espérant faire l'équipe, a confié le dépisteur en chef de Hockey Canada Kevin Prendergast. C'est le genre de jeune qui s'était présenté au camp l'an dernier et qui avait joué un rôle d'agitateur. Aujourd'hui, il a ajouté un certain flair offensif à son jeu.

«En alliant l'attaque et la robustesse, nous estimons qu'il pourra autant jouer sur notre premier que notre quatrième trio.»