L'incertitude, Jonathan Huberdeau s'y connaît. Après tout, c'est le lot de tout hockeyeur qui, comme lui, s'aventure jusqu'au seuil de la LNH.

En principe, l'attaquant des Sea Dogs de Saint-Jean prendra l'avion en direction de Calgary, lundi matin, afin d'aller se joindre aux six autres joueurs de la LHJMQ qui ont été invités au camp de sélection de l'équipe canadienne junior. Ils seront alors 37 hockeyeurs à patiner là-bas, dans l'espoir de décrocher l'un des 23 postes qui seront attribués le 13 décembre en vue du championnat mondial de hockey qui sera disputé à Ufa, en Russie.

Si Huberdeau est retenu, il se dirigera vers la Finlande, le 15 décembre, en vue d'un camp d'entraînement d'avant-tournoi. Le championnat mondial s'amorcera le 26 décembre.

Mais si la LNH devait s'entendre d'ici là avec l'Association des joueurs de la LNH sur les termes d'une nouvelle convention collective, Huberdeau pourrait être convoqué d'urgence au camp d'entraînement des Panthers de la Floride, l'équipe qui l'a repêché au premier tour - troisième au total - en 2011.

«D'après moi, s'il n'y a plus de lock-out, je devrais aller là-bas au camp. Mais je n'en ai aucune idée, (les dirigeants des Panthers) n'ont pas communiqué avec moi depuis le début de la saison», a indiqué Huberdeau au cours d'un entretien téléphonique depuis Saint-Jean.

L'athlète de 19 ans n'ose pas avancer qu'il aurait joué dans la LNH cette saison n'eut été du lock-out, mais il a certes mis toutes les chances de son côté, cet été, pendant son entraînement estival.

«Je me suis entraîné fort tout l'été, surtout hors-glace, et j'étais fin prêt pour le camp cette année, a indiqué l'athlète originaire de Saint-Jérôme. C'est sûr que j'aurais fait tout ce qu'il est possible de faire pour rester avec l'équipe.»

Huberdeau pourrait donc se retrouver en Russie à la fin du mois de décembre, tout comme il pourrait aller faire un détour en Floride. Mais comme tout bon hockeyeur, il ne s'en fait pas avec ce contexte d'incertitude.

«C'est la vie, a-t-il lancé. Tu ne peux pas vraiment y faire grand-chose. Je me préoccupe juste de jouer mon hockey et d'être prêt... Pour l'instant, c'est le championnat mondial qui se trouve devant moi, alors je veux aller là-bas, et je vais travailler fort pour être retenu dans l'équipe.»

Le camp de sélection de la semaine prochaine revêtera moins d'incertitude pour Huberdeau que les autres joueurs québécois puisqu'il faisait partie de l'équipe canadienne à l'occasion du championnat mondial junior de 2012. Le Canada s'est contenté de la troisième place à l'occasion du tournoi disputé à Calgary et Edmonton.

«On a perdu en demi-finale l'an dernier, ce n'était pas le résultat souhaité, alors je le vois comme une deuxième chance pour moi de faire partie de l'équipe et de rapporter une médaille d'or pour le Canada», a dit Huberdeau.

L'attaquant de six pieds un pouce sait aussi qu'obtenir un poste au sein de l'équipe canadienne ne sera pas une chose facile à accomplir, même s'il est l'un des six vétérans de l'hiver dernier à avoir reçu une nouvelle invitation.

«C'est difficile de prédire ce qui va arriver. On devrait avoir une bonne équipe, surtout si tous les joueurs vont être là. Tout va dépendre du lock-out», a-t-il noté.

«Je dois jouer comme j'en suis capable. Il faudra entre autres que je m'intègre bien à l'équipe offensivement, mais aussi que je joue bien dans les deux sens de la patinoire, a ajouté Huberdeau en décrivant l'approche qu'il prendra, la semaine prochaine. La clé, c'est de travailler fort à chaque présence sur la patinoire. Si je fais ça, ça devrait bien aller.»