De nombreux partisans du Canadien sont allés rendre hommage à Guy Lafleur devant la statue qui le représente au Centre Bell, quelques heures à peine après l’annonce de sa mort. Ceux qui se sont confiés à La Presse n’avaient que du bon à dire de lui : il était un homme généreux, une fierté québécoise, une force de la nature, une légende du hockey.

Un véritable symbole

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Éric Forest est demeuré ainsi, devant la statue de l’un de ses héros, pendant une trentaine de minutes.

« Je serais prêt à porter son cercueil si on me le demandait. » Éric Forest, 45 ans, s’est longuement recueilli au pied de la statue de Guy Lafleur. Déjà secoué depuis le départ de Mike Bossy la semaine dernière, il était visiblement ébranlé. « C’était une légende, c’est une grosse perte », a-t-il affirmé. M. Forest dit avoir eu la chance de discuter avec l’ancienne étoile sur l’avenue des Canadiens lors du match inaugural du Tricolore, en 2014. « Je vais me souvenir de son charisme. C’était une personne vraie. »

« Plus grand que son sport »

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Carol Tremblay avait beaucoup d’admiration pour Guy Lafleur, mort vendredi matin.

Pour Carol Tremblay, 64 ans, « Guy était plus grand que son sport ». Le partisan savait bien que son état de santé n’était plus très bon, mais refuse toujours de croire qu’il est parti. Dans sa jeunesse, à Amqui dans le Bas-Saint-Laurent, il se rappelle que tous les garçons fréquentaient la patinoire extérieure. « On se prenait tous pour Guy », a-t-il lancé avec un sourire. M. Tremblay se rappelle lui avoir serré la main au Forum à la fin des années 1970. « J’étais comme un enfant, sa main, c’était comme une force de la nature ! », s’est-il exclamé.

Toujours généreux

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Pour Luc Bélanger, Guy Lafleur était « le meilleur des meilleurs ».

Luc Bélanger, lui, explique avoir rencontré Guy Lafleur en mai 2010, lors d’un tournoi de golf caritatif. Lafleur était venu visiter son ami surnommé Ti-Coq, qui était atteint de la maladie de Lou Gehrig. « Il était son idole », a-t-il souri. Natif de Gatineau en Outaouais, M. Bélanger portait le numéro 10 lorsqu’il jouait au hockey mineur. « J’imagine qu’il souffrait beaucoup, alors il doit être délivré maintenant, pense-t-il. Je revenais de voyage, mais c’était quand même important pour moi de faire un arrêt ici aujourd’hui. »

Emblématique Québécois

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Martin Lavoie garde de bons souvenirs des légendes du Canadien.

Martin Lavoie est originaire d’un petit village du Saguenay. « Quand on était jeunes, le Canadien jouait tard le soir. On était déjà couchés, mais on se levait sans faire de bruit pour aller ouvrir la porte du sous-sol et écouter le match, raconte-t-il. On entendait toujours les mêmes noms ! Maurice Richard, Jean Béliveau, Guy Lafleur… » M. Lavoie a décidé de porter sa casquette du CH pour souligner le départ du Démon blond. « Il jouait avec son cœur. L’un de nos héros est parti aujourd’hui », s’est-il attristé.

Funérailles nationales

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Guy Dubé vit difficilement le départ de Guy Lafleur.

Guy Dubé avait les yeux rougis par l’émotion, près de la statue de Guy Lafleur. « Quand on était jeunes, c’est tout ce qu’on avait, nos parties de hockey », souligne-t-il. Selon l’homme de 60 ans, la légende du hockey mérite d’avoir des funérailles nationales, comme Maurice Richard en 2000 et Jean Béliveau en 2014. Le gouvernement Legault s’est d’ailleurs dit ouvert à l’idée, vendredi. « J’avais mes billets de saison quand j’étais enfant. À cet âge-là, tu ne te rends pas encore compte qu’il va devenir spécial, confie-t-il. Guy veut dire beaucoup pour moi, il a tellement donné dans sa vie ! »