À bien des points de vue, l'Omnium des États-Unis marque le retour de Tiger Woods. Le plus exigeant des tournois majeurs débute aujourd'hui sur le parcours Noir du club Bethpage State Park, à Farmingdale, près de New York.

L'élite du golf masculin est sur place, mais tout le monde sait que l'issue du tournoi est entre les mains de Woods.

Déjà trois fois vainqueur de l'Omnium des États-Unis, Woods s'est imposé la dernière fois à Torrey Pines, l'an dernier. Il avait alors joué en dépit d'une grave blessure au genou gauche, qui l'avait forcé à subir quelques jours plus tard une chirurgie complexe pour reconstruire l'articulation. Tiger n'est de retour à la compétition que depuis quelques semaines et, en six tournois, il a déjà signé deux victoires et quatre autres top 10.

Il y a deux semaines, Woods a montré qu'il était tout près de sa meilleure forme en remportant de façon magistrale le Tournoi Memorial avec une dernière ronde de 65 et des oiselets aux deux derniers trous. Alors qu'il avait été chancelant avec ses coups de départ depuis son retour, Woods a atteint toutes les allées du parcours (14 en 14) lors de cette magnifique dernière ronde.

«Nous (avec Hank Haney, son entraîneur) avons beaucoup travaillé là-dessus, parce que c'est directement lié à la réadaptation de mon genou, a expliqué Woods, mardi en conférence de presse, après une ronde d'entraînement. J'ai aussi modifié mon décocheur, revenant à une inclinaison plus prononcée de 10,5 degrés. Cela me permet d'être plus à l'aise, sans perdre ma puissance.»

Tout autant que la précision, la puissance reste essentielle sur le parcours Noir. Trois normales quatre mesurent plus de 500 verges. À l'entraînement, mardi et hier, plusieurs professionnels n'ont pu atteindre le vert du septième trou (525 verges) en deux coups...

«Il y a eu beaucoup de pluie récemment, ce qui rend le parcours encore plus long, a noté Woods. Par rapport à 2002, ils ont reculé plusieurs tertres de départ, modifié les allées. Je ne crois pas avoir perdu de la distance depuis sept ans, mais je constate que j'utilise beaucoup mes fers longs cette semaine.

«Mais les conditions sont les mêmes pour tout le monde, les trous ont la même longueur, peu importe qui se trouve sur le tertre de départ. Ce ne sont que des chiffres.»

Une foule incroyable

Woods retrouve donc cette semaine un parcours où il avait signé en 2002 l'une de ses victoires les plus mémorables en tournois majeurs. Évoluant devant les foules bruyantes de New-Yorkais, quelques mois seulement après les attentats du 11 septembre 2001, Tiger avait pris un vif plaisir à manifester sa joie durant toute la compétition.

«C'était vraiment incroyable, s'est souvenu Woods, mardi. Le niveau d'énergie était phénoménal, même en début de semaine pour les journées d'entraînement. Pendant le tournoi, il y avait de l'électricité dans l'air. J'avais l'impression que toute cette énergie me nourrissait et m'amenait à donner le meilleur de moi-même. C'est indéniablement quelque chose que j'ai envie de revivre cette année.»

Cette visite à Farmingdale est aussi une sorte de retour aux sources pour Tiger. On l'a oublié, maintenant qu'il est l'athlète le mieux payé de l'histoire du sport, mais Woods a appris le golf sur des parcours publics, comme ceux du Bethpage State Park.

«Quand je vois des gens dormir dans leur voiture pour avoir la chance de jouer ici, ça me rappelle les nuits que nous avons passées, mon père et moi, dans sa voiture, avec l'espoir de découvrir l'un ou l'autre des grands parcours publics où j'ai amélioré mon jeu et découvert ce merveilleux sport. C'est très émouvant pour moi de jouer ici.»

Earl Woods, le père de Tiger, est décédé en 2006, mais il est lui-même maintenant père de deux enfants. La plus âgée, Sam Alexis, fête son deuxième anniversaire aujourd'hui, et son père espère lui offrir, entre autres, une victoire dimanche.

«Ce serait également un beau cadeau de fête des Pères pour moi, et aussi pour mon père, qui doit bien suivre ça quelque part...»