Le duel tant attendu devra attendre : Rory McIlroy ne croisera pas Tiger Woods en coupe Ryder cette année.

Numéro un mondial, Rory McIlroy affrontera plutôt Keegan Bradley dans le cadre du troisième des 12 matchs individuels qui seront disputés dimanche pour clore la 39e coupe Ryder.

Parce que son équipe ne peut se permettre le moindre faux pas en début séance en raison de l'avance américaine de 10-6, le capitaine européen José Maria Olazabal jouera le tout pour le tout. Il amorcera la ronde finale avec ses meilleurs éléments.

Luke Donald ouvrira le bal. L'Anglais qui a élu domicile à Chicago il y a 15 ans et qui profite d'un appui évident de la part des amateurs de golf présents à Medinah depuis le début de la semaine, affrontera un autre favori de la foule : Bubba Watson.

Le premier coup de départ de ce duel sera frappé à 11 h 03 heure centrale, une heure plus tard à l'heure du Québec.

Il sera intéressant de voir si Watson invitera la foule à célébrer bruyamment ce premier coup de départ comme il l'a fait vendredi après-midi et encore samedi. Deuxième à s'élancer samedi matin, Watson s'est fait damer le pion par l'Anglais Ian Poulter qui s'est permis de réclamer le même traitement de la part de la foule avant de s'élancer.

Grand responsable du sixième point acquis par l'équipe européenne en début de soirée hier grâce à sa poussée de cinq oiselets sur les cinq derniers trous, Ian Poulter suivra Donald sur le premier tertre.

Il affrontera Webb Simpson qui a été sensationnel dans les manches de vendredi et de samedi après-midi.

Tout juste derrière Keegan Bradley et Rory McIlroy, viendront le vétéran Phil Mickelson, qui affiche trois victoires en trois sorties cette année, et Justin Rose.

Tiger dernier

Où est Tiger Woods?

Victime de trois revers consécutifs en compétitions part équipe, partira au tout dernier rang dans le camp américain. Il sera devancé par son coéquipier d'infortune Steve Stricker.

Avec ces trois nouvelles défaites, Woods présente un dossier en carrière de 13 victoires, 17 revers et deux verdicts nuls en coupe Ryder. Ces 17 revers représentent un nouveau record pour l'équipe américaine. Raymond Floyd, avec 16, détenait l'ancien.

Phil Mickleson est troisième avec 14.

Capitaine de l'équipe américaine, Davis Love III s'est porté à la défense de Tiger Woods en minimisant la décision de le faire partir dernier.

«Nous aurions ou défiler les noms dans n'importe quel ordre que cela n'aurait rien changé quant à la qualité de nos joueurs. Il y a cependant des gars qui sont plus à l'aise en début de journée que d'autres. Tiger à l'habitude de jouer parmi les derniers. Nous l'avons donc inscrit dans une case où il est plus à l'aise», a plaidé Love III.

Que le capitaine américain dise vrai ou non ne change rien au fait qu'à titre de tout dernier joueur, Woods aura un duel plus facile sur les mains. Car au lieu d'affronter un joueur européen de premier plan, Tiger croisera l'Italien Francesco Molinari.

Olazabal garde espoir

Les traits tirés, visiblement fatigué après une journée longue et émotive, José Maria Olazabal a puisé dans ses réserves de confiance lorsqu'il s'est présenté au centre de presse.

«Il n'y a pas de secret pour personne. Nous sommes sans une position délicate. C'est pour cette raison que nous avons décidé d'y aller avec nos joueurs qui ont connu le plus de succès tôt en séance. Nous ne pouvons nous permettre d'échapper des matchs en début de journée, mais je garde espoir», a lancé José Maria Olazabal.

Lorsqu'on lui a demandé s'il avait de bonnes sensations en vue des matchs de dimanche, comme l'avait déclaré Ben Crenshaw, capitaine de l'équipe américaine qui avait justement surmonté un déficit de 10-6 en 1999 pour gagner la coupe Ryder à Brookline au Massachusetts, Olazabal a commencé par sourire.

«Ce n'est pas fini. C'est tout ce que je dirai. Nous avons amorcé quelque chose lors des deux derniers matchs cet après-midi. Comme me l'a appris un gars qui n'est malheureusement plus avec nous, il ne faut jamais lâcher. C'est ce message que je vais transmettre à mes joueurs», a indiqué José Maria Olazabal en faisant référence à Seve Ballasteros.

En plus de se servir de l'héritage que lui a légué son mentor, le capitaine européen a confirmé que les membres de son équipe porteront les couleurs de Seve dimanche. «Oui c'est vrai. Nos joueurs seront habillés en blanc et bleu marin et leurs chandails seront ornés de la même silhouette de Seve que l'on retrouve sur nos sacs.»

José Maria Olazabal a ensuite rappelé aux journalistes qu'il est possible de combler un recul de 10-6 pour gagner la coupe Ryder.

Membre de l'équipe européenne en 1999 à titre de joueur, le golfeur espagnol a été victime de la remontée historique des Américains à Brookline. La remontée la plus importante de l'histoire de la coupe Ryder.

«Ils avaient gagné les six premiers matchs et nous avions été incapables de réagir. Je me souviens aussi de l'état de choc dans lequel nous nous trouvions après la journée. La moitié des joueurs pleuraient dans notre vestiaire et je peux vous dire que je faisais partie de ce groupe», a convenu Olazabal.

«Nous avons vu en fin de journée toute l'intensité qui est reliée aux matchs disputés en coupe Ryder. Ce que Ian Poulter a accompli aujourd'hui n'est rien de moins que phénoménal. Il a démontré une force de caractère nécessaire pour se distinguer dans ce genre de compétition. Ian me fait penser à un ancien coéquipier - Olazabal a regardé le ciel sans nommer Seve Ballasteros - il est fait pour la coupe Ryder», a poursuivi Olazabal avant de défendre sa décision de lui donner congé vendredi après-midi.

«Il était reposé aujourd'hui et cela lui a permis de nous donner un point dans son deuxième match. Et il sera moins fatigué demain. En 1999, à Brookline, trois joueurs sont sortis du vestiaire pour les matchs individuels seulement. Ils n'étaient pas prêts et ceux qui avaient joué tous les matchs à leur place étaient fatigués. Je ne voulais pas revivre cette même situation cette année», a plaidé le capitaine européen.

Si les Européens n'arrivent pas à secouer les Américains en début de manche, leurs chances de victoires passeront rapidement de minces à nulles.

Car une fois les joueurs de tête passés, viendront ensuite des golfeurs qui ont été incapables de tenir tête à leurs adversaires américains depuis le début des compétitions.

Bien qu'Olazabal soit convaincu qu'un changement de momentum pourrait favoriser son équipe, il y a des limites à ce qu'un changement de momentum peut réaliser.

Horaire des compétitions (heure centrale)

11 h 03 : Bubba Watson vs Luke Donald

11 h 14 : Webb Simpson vs Ian Poulter

11 h 25 : Keegan Bradley vs Rory McIlroy

11 h 36 : Phil Mickelson vs Justin Rose

11 h 47 : Brandt Snedeker vs Paul Lawrie

11 h 58 : Dustin Johnson vs Nicolas Colsaerts

12 h 09 : Zach Johnson vs Graeme McDowell

12 h 20 : Jim Furyk vs Sergio Garcia

12 h 31 : Jason Dufner vs Peter Hanson

12 h 42 : Matt Kuchar vs Lee Westwood

12 h 53 : Steve Stricker vs Martin Kaymer

13 h 04 : Tiger Woods vs Francesco Molinari

Pour d'autres nouvelles et commentaires sur la coupe Ryder, rendez-vous sur le blogue de François Gagnon.