Il y aura du rouge dimanche, mais il ne sera certainement pas revêtu de vert en début de soirée. L’espoir de voir Tiger Woods parmi les prétendants au titre au Tournoi des Maîtres après les deux premières rondes était bien vivant, mais une journée catastrophique samedi a mis fin à toutes les chances du quintuple champion.

Contre toute attente, Woods est arrivé au club de golf du Augusta National samedi matin avec une place au sein du top-20. À +1 après deux jours, il était permis de croire que le tigre était capable de grimper au classement. D’autant plus que les conditions, plus fermes, étaient censées l’avantager.

Toutefois, rien ne s’est passé comme prévu.

Dès le premier trou, Woods a commis un boguey. Le problème ? Sa mauvaise lecture du vert.

Il s’est bien repris au deuxième trou. Il a profité d’une belle sortie de la fosse de sable et de l’ondulation du vert pour mettre sa balle à quelques centimètres de la coupe. Après tout, le premier trou n’était peut-être qu’un accident de parcours. Or, non.

Ses ennuis sur les verts l’ont suivi tout au long de la journée. La lecture, la puissance, la précision, rien n’allait pour le tigre lorsqu’il avait son fer droit en main.

Pourtant, ses coups de départ ont été à la hauteur. Il n’avait jamais aussi bien frappé depuis le début du tournoi.

Entre les trous 3 et 11, il a réalisé deux bogueys et un double boguey, au cinquième, où quatre roulés ont été nécessaires pour passer au trou suivant.

C’est davantage l’aspect mental de Woods qui a été mis à l’épreuve samedi, plutôt que son état physique. Son corps a semblé tenir le coup, plus que la veille du moins.

Cependant, il a paru frustré, déconcentré et à fleur de peau à quelques reprises, notamment sur les verts.

Au 12e, à la normale 3 du Amen Corner, il a réussi un coup de départ très précis. Il a pu enregistrer un oiselet, un premier depuis le deuxième trou.

Idem au 13e trou, où il a placé son deuxième coup directement sur le vert, grâce à une superbe maîtrise de son fer. Il a raté son roulé pour l’aigle, mais l’oiselet a été une formalité.

Sauf qu’à l’image de son début de ronde, il a connu beaucoup de difficulté sur les verts à la fin du parcours.

Même s’il s’est présenté sur chacun des verts sous un tonnerre d’applaudissements, qu’il ne s’est pas gêné d’acquiescer, il a commis un boguey au 16e, un autre au 17e et un double boguey pour terminer sa journée au 18e.

Expéditif, Woods s’est dirigé en direction du chalet pour faire valider sa carte de pointage et en finir avec cette troisième ronde.

Il a remis un pointage de 78 (+6), pour un cumulatif de +7. Il s’agit de son plus haut pointage en 93 rondes au Tournoi des Maîtres.

Cinq fois il a eu besoin de trois roulés pour compléter un trou, en plus de son aventure de quatre roulés au cinquième. C’est la première fois de sa carrière qu’il compte autant de verts de trois roulés. Il a conclu avec 36 coups sur les verts.

Woods pense déjà à dimanche

« Au moins j’ai pu pratiquer mes coups roulés ! Combien j’en ai fait ? 1000 ? », a demandé Woods en rigolant en entrevue après sa journée de travail.

Il a aussi mentionné que de sa perspective, il n’avait pas si mal joué. « Il n’y a que sur les verts que je n’avais aucune sensation », a-t-il ajouté.

Même s’il admet que son pointage de +6 est bien en deçà de ses attentes, il est prêt à tourner la page rapidement et à attaquer la journée de dimanche, qui s’annonce plus chaude.

Samedi, les joueurs ont goûté à la médecine de dame nature. La température a oscillé entre cinq et six degrés Celsius. Les golfeurs ont aussi dû négocier avec de forts vents. Plusieurs joueurs, comme Collin Morikawa et Kevin Kisner, n’ont pas hésité à sortir la tuque et le cache-cou. Plusieurs joueurs, comme Scottie Scheffler, ont aussi choisi de se vêtir en pelures d’oignon, avec plusieurs couches de vêtements.

Scottie Scheffler mène la charge

Au cours de la troisième ronde, Scottie Scheffler a souri, souvent. Avec raison.

Le numéro un mondial a survolé la journée de samedi, sans jamais être véritablement inquiété. Sa domination s’approchait drôlement de celle de Dustin Johnson en 2020. Il est évidemment trop tôt pour avancer que sa victoire est assurée, parce que le véritable tournoi commence sur le neuf de retour lors de la journée de dimanche. Somme toute, sa confiance semble inébranlable.

PHOTO MIKE SEGAR, REUTERS

Scottie Scheffler

Comme la veille, son jeu n’a révélé aucune faille. Son jeu court, sur les verts et autour, a prouvé pourquoi il détenait le titre de meilleur joueur au monde.

Contrairement à vendredi, il a bien entamé sa ronde, avec quatre oiselets à ses neuf premiers trous. Sa précision sur les verts a fait la différence pendant la première moitié de sa ronde.

Ça s’est compliqué toutefois à partir du douzième pour l’Américain. Trois bogueys et un oiselet lors des quatre trous suivants. Des erreurs de précision sur les verts, entre autres, expliquent ce léger creux de vague.

Pendant ce temps, l’Australien Cameron Smith connaissait lui aussi une ronde du tonnerre. Meneur après la première journée, l’homme à la coupe Longueuil a connu une brillante journée de travail avec six oiselets. Il a remis une carte de 68 (-4). La précision de ses fers a été la clé de son succès. Il est présentement en deuxième position.

Pendant que Smith était en train de faire valider sa carte de pointage, Scheffler était occupé à chercher sa balle, qu’il avait envoyée dans le boisé, à l’extrême gauche de l’allée du 18e trou. Un rare coup de départ défaillant pour le golfeur de 25 ans. Après plusieurs minutes à discuter avec les officiels, il a frappé un coup énorme depuis les aiguilles de pins. La balle est tombée quelques mètres devant le trou et s’est retrouvée derrière le vert, dans l’herbe longue.

À son arrivée sur le vert, Scheffler a reçu une ovation debout de la part des spectateurs.

Il termine avec un boguey et un pointage cumulatif de -9. Il détient trois coups d’avance sur Smith.

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