(Nassau) Tiger Woods a refusé de discuter de l’accident de la route dont il a été victime en février dernier et qui lui a causé de graves blessures à une jambe, et il est demeuré vague sur son avenir sportif — sauf pour dire qu’il ignore s’il sera en mesure de jouer au même niveau qu’auparavant.

« Je peux me présenter ici et je peux être l’hôte de ce tournoi, je peux jouer les normales-3, je peux frapper quelques coups, je peux effectuer des coups d’approche et des coups roulés, a-t-il énuméré mardi. Mais nous parlons ici d’affronter les meilleurs joueurs au monde, sur les parcours les plus difficiles, dans les pires conditions de jeu envisageables.

PHOTO MARCIO JOSE SANCHEZ, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Woods s’est adressé aux médias pour la première fois depuis son accident du 23 février sur une route sinueuse de la banlieue de Los Angeles. La police a déclaré qu’il roulait à au moins 135 km/h lorsqu’il a traversé un terre-plein et que son VUS a dévalé une colline.

« Je suis très loin de pouvoir faire ça », a-t-il ajouté.

Woods a discuté avec les médias pour la première fois depuis son accident du 26 février survenu sur une route côtière en banlieue de Los Angeles. Les policiers ont déjà indiqué qu’il roulait au moins à 135 km/h lorsqu’il a franchi la ligne médiane et effectué une série de tonneaux à bord de son VUS jusqu’au bas d’une côte.

Il a confié que ses amis s’étaient organisés pour qu’il ne soit pas exposé aux reportages à son sujet, et il a ajouté qu’il refusait de regarder la télé, sauf pour des évènements sportifs.

« Je ne voulais pas vivre ça. Je n’étais pas prêt à vivre ça, a-t-il dit. Je souffrais beaucoup à ce moment-là, et que je prenne des médicaments ou non, je souffrais beaucoup… Je n’étais pas prêt à vivre ça. Je n’étais pas prêt. »

Questionné sur le fil des évènements, Woods a rapidement dit : « Toutes les réponses ont été offertes pendant l’enquête, donc vous pouvez tous les obtenir en lisant le rapport ». On l’a relancé en lui demandant s’il avait des souvenirs de l’accident, et il a rétorqué : « Je ne sais pas, non. J’ai été très chanceux ».

Il s’est également dit très chanceux d’être toujours en vie et d’avoir encore sa jambe droite, et d’être en mesure de se rendre au centre des médias du club de golf Albany sans boiter.

Woods est l’hôte du Défi mondial Hero, un évènement non officiel qu’il organise depuis 20 ans et qui réunira 20 golfeurs à compter de jeudi.

Woods a déjà dit qu’il ne disputera plus une saison complète sur le circuit de la PGA, mais qu’il pourrait encore choisir de participer à certains évènements. Il a ajouté que le Tournoi des Maîtres, qu’il a gagné en 2019 après avoir subi une intervention chirurgicale au bas du dos, était encore trop loin pour qu’il puisse envisager d’y participer.

« Je ne crois pas que ma jambe reviendra comme avant, et c’est le cas aussi pour mon dos, et il ne faut pas oublier que le cadran tourne », a souligné Woods, qui aura 46 ans le 30 décembre.

« J’ai récupéré de nombreuses opérations déjà, j’ai surmonté de nombreuses périodes d’inactivité, et j’ai déjà gagné, ou je suis passé près d’y parvenir, auparavant. Je connais la recette, a-t-il mentionné. Je dois simplement atteindre un point où je me sens assez à l’aise pour recommencer à le faire ».

Il a indiqué avoir passé trois mois totalement immobilisé — un lit d’hôpital a été improvisé chez lui en Floride —, avant de devoir se déplacer avec des béquilles, et finalement sans aucune aide. Il y a deux semaines, il a publié une vidéo le montrant en train d’effectuer un élan avec un cocheur.

Plusieurs ont alors cru qu’il s’approchait d’un retour à la compétition. Mardi, l’Américain s’est assuré que l’on comprenne que ce n’était pas envisageable pour le moment. Et il ignore toujours s’il est prêt à se soumettre de nouveau au processus de remise en forme afin d’affronter les meilleurs golfeurs de la planète.

« Il me reste beaucoup de chemin à parcourir avant d’atteindre ce point, a-t-il évoqué. Je n’ai toujours pas décidé si je suis prêt, ou non, à atteindre ce point. Je dois d’abord m’assurer que ma jambe atteigne ce point avant de songer à prendre une décision, et nous verrons alors ce qui se produira. »

Alors, peut-il encore gagner ?

« Je dois être assez bon pour y parvenir, OK ? Je dois donc me prouver, à moi-même, que je suis assez bon », a-t-il expliqué.

Entre-temps, le Masters aura lieu dans quatre mois, et en écoutant Woods parler du long parcours qui l’attend, il semble peu probable qu’il y participe — sauf, peut-être, au traditionnel souper des champions. Woods a rappelé que tous ses objectifs étaient à court terme présentement.

« Cette année, j’aimerais bien pouvoir la mettre derrière moi », a-t-il conclu.