(New York) Dustin Johnson, vainqueur de la FedEx Cup et N.1 mondial, est le golfeur en forme de la fin d’été et aborde l’Omnium des États-Unis à partir de jeudi en grand favori, sous le menace toutefois de la nouvelle star Collin Morikawa ou de l’Espagnol Jon Rahm, sans oublier Tiger Woods.

Sur le parcours extrêmement exigeant du Winged Foot Club de Mamaroneck (New York), où l’Omnium des États-Unis s’invite pour la 6e fois, Johnson espère ajouter un 2e titre majeur à son palmarès après celui de 2016.

Un aigle mémorable

Passé tout près de décrocher le Championnat PGA il y a un mois à San Francisco, il n’a pu conserver son avance du troisième tour, doublé le dimanche par Morikawa, auteur d’un aigle resté dans les mémoires au 16e trou pour remporter à 23 ans son premier titre du Grand Chelem.

Cette deuxième place, la troisième sur ses cinq derniers Grands Chelems, n’a toutefois pas coupé l’élan de Johnson qui a ensuite survolé les débats lors du triptyque des séries éliminatoires, vainqueur du Northern Trust, deuxième du BMW Championship et lauréat du Tour Championship, avec un chèque de 15 millions de dollars à la clé.

Je joue sans aucun doute le meilleur golf de toute ma vie. J’ai vraiment l’impression que tout se passe à merveille. J’ai une grande confiance dans chaque aspect de mon jeu en ce moment.

Dustin Johnson

« Remporter un Majeur est si difficile. Le premier est le plus dur, on se dit que ça ne va jamais se produire. J’en ai été si proche si souvent », a ajouté l’Américain de 36 ans, qui a fini 2e de l’Omnium britannique (2011), 2e (2015) et 3e (2018) de l’Omnium des États-Unis, 2e du Championnat PGA (2019) et du Masters (2019).

Comme Johnson, Collin Morikawa, 23 ans, n’a encore jamais joué sur le parcours de Winged Foot, qui, coronavirus oblige, n’accueillera aucun spectateur et seulement 144 engagés, plus faible participation pour un Omnium des États-Unis depuis 1932.  

Mais le vainqueur du dernier USPGA ne s’était pas plus escrimé à Harding Park avant de s’y imposer brillamment. Et c’est avec une grande confiance et une faim de victoires qu’il s’avance.

« Arriver ici dans la peau d’un lauréat de Majeur me donne l’impression de savoir comment faire avancer les choses. Alors oui, je ne l’ai fait qu’une fois, mais je l’ai fait. Et après cela on en veut plus. Je ne me lève pas en me disant “Ouais, j’ai remporté un Grand Chelem”. Je me dis plutôt que je suis à l’Omnium des États-Unis et qu’il y a un autre titre à aller chercher », a-t-il expliqué.

Jon Rahm n’en est pas encore là, lui qui cherche sa première consécration, à 25 ans, après avoir été N.1 mondial pendant quelques semaines cet été.

« Comme boxer contre Tyson »

« Je ne vais pas mentir, c’est quelque chose de particulier d’imaginer que je puisse devenir le premier Espagnol à remporter l’Omnium des États-Unis, cela me donne même une motivation supplémentaire », a confié celui qui termina 3e l’an passé à Pebble Beach.

Mais le vainqueur du dernier BMW Championship sait que la difficulté du tournoi réside dans sa nature imprévisible.

C’est un peu comme boxer face à Mike Tyson. Chacun a un plan, jusqu’au moment où on prend un coup en plein visage.

Jon Rahm

Pour sa part, Tiger Woods a déjà dompté trois fois l’Omnium des États-Unis (2000, 2002, 2008) et un quatrième titre, qui serait son 16e Majeur, lui permettrait d’égaler à 44 ans Jack Nicklaus, tout en se rapprochant du total de 18 de son glorieux aîné en Grand Chelem.

Mais lui aussi, qui fait partie des 15 golfeurs en lice à avoir joué à Mamaroneck en 2006, redoute le parcours de Winged Foot.  

« En termes de difficulté, je le place au même niveau qu’Oakmont (Pennsylvanie) et Carnoustie (Écosse). Les scores gagnants ici n’ont jamais été traditionnellement très bas. Je ne vois pas cela changer cette semaine », a prévenu le « Tigre ».