(Mamaroneck) Un jeune « loup » nommé Matthew Wolff, 21 ans et dans sa deuxième saison professionnelle, a surpris son monde au 3e jour de l’Omnium des États-Unis, pour s’échapper en tête (-5) et seul Bryson DeChambeau le suit à deux coups, samedi à Mamaroneck (New York).

Wolff a rendu une carte de 65. Il n’a commis qu’un boguey au trou N.16 après cinq oiselets réussis sur ses neuf premiers trous. Et au 18e, il a ajouté un dernier oiselet, en bénéficiant d’un rebond heureux de sa balle sur la bordure de l'herbe haute qui l’a renvoyée sur du plat.  

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« C’est vraiment un parcours difficile, mais je m’en suis bien sorti, je me suis senti bien dans mon jeu, dans tous ses aspects. J’ai pourtant touché que deux allées [sur 14], mais à chaque fois quand j’étais dans l’herbe haute, j’ai eu la chance d’être dans la zone graduée donc j’ai pu bien taper la balle ».  

« Je vais devoir atteindre l'allée plus souvent dimanche si je veux espérer gagner », a néanmoins concédé le 36e mondial, champion universitaire l’an passé pour Oklahoma State, qui dispute seulement son deuxième Majeur sur le versatile parcours de Winged Foot un peu moins balayé par le vent que la veille.

DeChambeau « résilient »

Lors de son premier Grand Chelem, l’USPGA disputé il y a un mois à San Francisco, il s’était déjà distingué en finissant quatrième d’un tournoi enlevé à la surprise générale par un autre jeune, Collin Morikawa, 23 ans.

C’est aux dépens de ce dernier et de DeChambeau que Wolff s’était adjugé pour un coup d’avance son premier titre au 3M Open en juillet 2019.

Le plus dur reste évidemment à faire, ne serait-ce qu’en termes de pression sur cet Omnium des États-Unis, pour l’Américain qui devra tenir la distance lors du 4e et dernier tour dominical. Mais ce qu’il a montré samedi est remarquable et prometteur.

Derrière, Bryson DeChambeau a été le seul à s’accrocher à la caravane de son adversaire. Après deux bogueys aux deux premiers trous, il a compensé avec trois oiselets aux N.7, 16 et 17, avant de manquer le par d’un rien au 18e, là où justement Wolff a fini fort.  

« Ce n’était pas gagné aujourd’hui, j’ai montré de la persévérance, j’ai été résilient malgré pas mal d’allées manquées. Dimanche, je vais essayer de ne pas trop me presser, mais de jouer serré », a dit l’Américain encore bien en course pour lui aussi goûter à une première victoire en Majeur.

À quatre coups du leader, le Sud-Africain Louis Oosthuizen, qui a rendu une bonne carte de 68 (-1) grâce à quatre oiselets venus effacer deux bogueys, ferme lui le podium.

Rory y croit

« N’importe quel tour fini sous la normale, vous prenez », s’est-il réjoui s’estimant « vraiment chanceux que le vent a baissé ».

À la quatrième place se trouve un trio composé du Japonais Hideki Matsuyama et des Américains Xander Schauffele et Harris English (0).

Ils sont suivis par Rory McIlroy (+1), auteur d’une meilleure journée que la veille (76) en rendant une carte de 68, après trois oiselets et un boguey.

Le Nord-Irlandais n’en reste pas moins à six longueurs de la tête, ce qui risque d’être juste pour espérer venir jouer les trouble-fête, même si Winged Foot se prête aux retournements de situation.

« J’ai une bonne chance. Six coups ce n’est pas tant que ça sur ce parcours, j’ai la sensation que je peux le faire », s’est persuadé le Nord-Irlandais en quête d’un cinquième majeur depuis 2014.

Et preuve que tout est possible : Patrick Reed qui dominait les débats jusque-là, a lui totalement dévissé. Il a commis six de ses huit bogueys, plus un double-boguey, lors de ses neuf derniers trous et se retrouve 11e, à huit coups de Wolff qui en comptait quatre de plus que lui au matin.