Le golf canadien connaît une belle période avec les exploits de Brooke Henderson et la percée de plusieurs joueurs sur les circuits de la PGA, qu’on pense à Adam Hadwin, Mackenzie Hughes ou Corey Conners.

Si quelques Québécoises ont accédé au plus haut échelon du golf féminin, on attend toujours le golfeur québécois qui fera sa place parmi les meilleurs. Chaque génération a eu ses espoirs, mais le groupe actuel est particulièrement prometteur, avec notamment Hugo Bernard et Joey Savoie, mais aussi plusieurs joueurs juniors qui brûlent les étapes et rivalisent déjà avec les plus vieux.

Jusqu’ici, le plus brillant a certes été Christopher Vandette. Fils d’un professionnel — Jimmy Vandette, de Summerlea —, Christopher a été initié très tôt au golf et s’est vite imposé en compétition.

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Christopher Vandette a été initié très tôt au golf et s’est vite imposé en compétition.

C’est en 2017 qu’il s’est fait connaître des amateurs en remportant, à 15 ans, le 100e Championnat amateur du Québec, un formidable exploit devant tous les meilleurs joueurs amateurs de la province. Il n’a pas vraiment ralenti depuis, avec notamment une double victoire (garçon et junior) au Championnat canadien junior l’été dernier et aussi une spectaculaire victoire au tournoi du duc d’York, en septembre dernier en Écosse, où il a comblé un écart de sept coups en ronde finale avant de s’imposer en prolongation.

Coupe du monde junior par équipes

Membre de l’équipe nationale, il a pris part la semaine dernière à la Coupe du monde junior par équipes, à Toyota, au Japon. C’est là que nous l’avons joint, après qu’il eut signé une troisième place au classement individuel pour aider le Canada à prendre la sixième place.

C’était la première fois qu’il allait au Japon, une expérience souvent dépaysante. « Les gens sont très polis et il faut toujours s’adresser à eux en s’inclinant un peu par respect, a-t-il noté. Et tout est plus petit que chez nous ! Il y a un gars de 6 pi 5 po dans l’équipe et les lits n’étaient pas faits pour lui dans nos chambres d’hôtel ! »

Pas de problème pour le golf, par contre. Les parcours japonais sont au niveau des nôtres. 

Les conditions de jeu étaient incroyables. Ils ont organisé un tournoi de la LPGA sur ce très beau parcours qui accorde la priorité à la stratégie. Ce n’était pas nécessaire de toujours frapper de longs coups de départ, il fallait vraiment réfléchir sur les tertres.

Christopher Vandette

Malgré sa bonne performance individuelle, ponctuée par des rondes finales de 63 et 68, Christopher était un peu déçu. « Ça reste un tournoi par équipes [il n’y avait pas de médailles individuelles] et même si je suis satisfait de mon jeu, nous aurions aimé obtenir un meilleur classement. Toute la semaine, je me suis d’ailleurs moins concentré sur mon classement personnel, sur mon jeu individuel, et je crois que cela m’a un peu aidé. »

Soutenu par Golf Canada

Membre de l’équipe nationale junior depuis deux ans, Christopher Vandette bénéficie d’un soutien de Golf Canada. « Nous sommes regroupés sur la côte Ouest, à Victoria, pendant quatre mois, ce qui nous permet de jouer au golf à longueur d’année. C’est vraiment un gros avantage, car nous pouvons jouer avec de très bons joueurs et nous nous poussons continuellement à nous améliorer. »

Pas le plus gros, pas le plus puissant, Vandette se démarque surtout par sa constance. « Je suis le genre de joueur qui évite le trouble », résume-t-il dans une formule que comprendront tous les golfeurs. « Normalement, je reste sur le parcours et je me débrouille plutôt bien sur les verts. »

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Christopher Vandette se démarque surtout par sa constance et sa capacité à bien gérer les hauts et les bas : « Je pense que je me contrôle assez bien sur un parcours, je gère bien mes émotions, je reste positif. »

« Je sais que je dois travailler sur mes coups de fer et je suis content de constater que ç’a été l’un de mes points forts cette semaine au Japon. J’aimerais aussi améliorer mon jeu autour des verts. »

« Par ailleurs, je pense que je me contrôle assez bien sur un parcours, je gère bien mes émotions, je reste positif. Cela fait déjà longtemps que je travaille là-dessus avec mon entraîneur. Le mental est tellement important au golf. Souvent, dans le feu de l’action, on ne réalise pas que nos émotions prennent le dessus ; ce n’est qu’après, quand on y repense, qu’on réalise que ça ne donnait rien de se fâcher. »

Pas étonnant que, de tous les champions actuels, c’est le vétéran Jim Furyk qui inspire le plus Christopher. L’Américain n’a pas le plus bel élan, loin de là, mais il a le tour de briller dans les grands tournois. 

Ça m’impressionne beaucoup de voir tout ce qu’il a pu réaliser avec les moyens qu’il a. C’est sûrement l’un des joueurs les plus forts mentalement et, même si mon jeu est très différent du sien, j’aime m’inspirer de lui.

Christopher Vandette, au sujet de Jim Furyk

Le Québécois suit aussi les traces des autres golfeurs canadiens qui brillent maintenant sur le circuit de la PGA, comme on l’a vu récemment à l’Omnium canadien. Il fréquentera d’ailleurs à l’automne l’Université Kent State, en Ohio, là où Hughes et Conners ont aussi fait partie du programme de golf.

« Je suis un peu leurs pas et c’est très motivant de voir que ces joueurs connaissent déjà du succès sur les plus grandes scènes. C’est évidemment ce à quoi on aspire, même si je sais que j’ai encore beaucoup de chemin à parcourir. »

Encore d’âge junior, Christopher dispute déjà des tournois amateurs ouverts et son programme est relativement chargé cet été, avec quelques compétitions aux États-Unis, puis les championnats canadiens junior et amateur.

Il partira ensuite pour l’Ohio. « Le plan est de continuer mon développement de joueur, sans oublier que la priorité reste avant tout d’obtenir mon diplôme. Une bonne éducation est très importante, mon père me rappelait d’ailleurs ce matin que je devais faire des travaux scolaires ! À Kent State, la première année d’études est assez générale, mais je pense m’inscrire en management. »

Christopher passera encore quelques jours en Colombie-Britannique, afin d’achever ses études secondaires, puis il rentrera à la maison quelques semaines pour préparer son entrée à l’université.

C’est évidemment impossible de prédire si Christopher Vandette réalisera son rêve de jouer sur le grand circuit un jour, mais on peut déjà dire qu’il a la bonne attitude pour réussir dans la vie.