À l'instar du dénouement des trois premiers tournois du Grand Chelem cette saison, le Championnat de la PGA transformera-t-il la vie d'un « néophyte » encore à la recherche d'un premier sacre majeur ? Survol des forces en présence.

À la recherche d'un premier titre majeur

Les champions des trois premiers tournois majeurs de la saison - Danny Willett, Dustin Johnson et Henrik Stenson - n'avaient encore jamais remporté un grand titre et quelques autres « néophytes » espèrent bien profiter du dernier, le Championnat de la PGA, pour les imiter.

Disputé pour la deuxième fois sur le réputé parcours du club Baltusrol, au New Jersey, tout près de New York, le tournoi réunit encore cette année le plateau le plus relevé de la saison.

Rory McIlroy, vainqueur de deux des quatre dernières présentations du tournoi, notait d'ailleurs cette semaine : « Le niveau de la compétition n'a sans doute jamais été aussi élevé, comme en témoignent les records établis récemment en tournoi majeur.

« Henrik [Stenson] a joué -20 il y a deux semaines à Troon lors de l'Omnium Britannique ; Jason [Day] l'avait aussi fait l'an dernier au Championnat de la PGA, à Whistling Straits. Henrik et Phil [Mickelson] ont aussi égalé la marque de 63 pour une ronde en tournoi majeur...

Photo Tony Gutierrez, Associated Press

Vainqueur de deux des quatre dernières présentations du Championnat de la PGA, Rory McIlroy découvre Baltusrol cette semaine. Le Nord-Irlandais estime que plusieurs de ses adversaires pourraient signer des exploits… à la lumière des récents résultats en tournois majeurs.

Le Nord-Irlandais découvre Baltusrol cette semaine, mais il en connaît déjà les difficultés. « C'est vraiment l'un de ces parcours classiques où il faut être précis des tertres de départ, puis solide sur les verts. Ceux-ci sont assez grands et ce sera important d'éviter les situations de trois ou même quatre coups roulés.

« Je frappe la balle avec puissance [il a réussi un coup de 345 verges, mardi, lors du concours organisé sur le tertre du 1er trou] et je pense que cela pourra m'avantager. Il y a bien sûr les deux normales cinq à la fin du parcours, mais aussi plusieurs longues normales quatre. »

L'une des particularités du parcours conçu en 1922 par l'architecte A.W. Tillinghast est de se terminer avec deux normales cinq. Les deux trous sont toutefois très différents. Le 17e, un « monstre » de 649 verges, n'a concédé qu'un aigle en 2005 lors de la 87e édition du tournoi. Le 18e, par contre, ne mesure que 554 verges et on y a réussi 20 aigles en 2005. On pourrait donc y assister à plusieurs coups spectaculaires dimanche en ronde finale.

GARCIA, KUCHAR, ENFIN ?

On parlait plus tôt des joueurs qui étaient à la recherche d'un premier titre majeur et deux d'entre eux, l'Espagnol Sergio Garcia et l'Américain Matt Kuchar, sont actuellement parmi les joueurs les plus performants sur le circuit masculin.

Garcia a remporté la Classique Byron Nelson il y a quelques semaines, avant d'aligner trois tops 5, dont deux en tournois majeurs. Il semble avoir finalement acquis une certaine maturité à 36 ans, mais devra se méfier de son caractère face à un public qui ne manquera pas de le provoquer.

Photo Eric Sucar, USA TODAY Sports

L’Espagnol Sergio Garcia n’a qu’une chose en tête à l’aube du 98e Championnat de la PGA : signer une première victoire en carrière lors d’un tournoi majeur.

L'Espagnol est en effet peu apprécié aux États-Unis en raison notamment de ses commentaires acerbes et de ses succès en Coupe Ryder.

Tout au contraire, Kuchar est l'un des joueurs les plus placides (« drabes ! ») du circuit, même si le public apprécie sa bonhommie. Très constant lui aussi cette saison, l'Américain n'est pas le plus long cogneur, mais il est précis et se débrouille fort bien sur les verts.

On pourrait ajouter les noms du Sud-Africain Branden Grace, des Américains Rickie Fowler, Patrick Reed ou J.B. Holmes, du Japonais Hideki Matsuyama et sans doute aussi d'une bonne douzaine de prétendants à ce fameux « premier » titre majeur qui transforme la vie de tous ceux qui réussissent à l'arracher.

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> Découvrez le parcours du club Baltusrol (en anglais)

Cinq favoris, quand même

Dustin Johnson, États-Unis, 32 ans, 2e mondial

Joueur le plus constant en tournois majeurs depuis deux ans, Johnson a finalement remporté son premier grand titre le mois dernier à l'Omnium des États-Unis. Deuxième dimanche à l'Omnium canadien, il trouve un parcours à sa mesure cette semaine à Baltusrol et semble prêt pour un autre grand titre.

Photo Mark Blinch, La Presse Canadienne

Dustin Johnson

Jason Day, Australie, 28 ans, 1er mondial

L'Australien a déjà remporté trois titres cette saison, dont le Championnat des joueurs, mais il s'est contenté des 8e, 10e et 22e places dans les trois derniers tournois majeurs, bien en deçà de ses ambitions. Vainqueur du Championnat de la PGA l'an dernier, il découvre le parcours de Baltusrol cette semaine.

AFP, Drew Hallowell

Depuis sa victoire au Championnat PGA 2015, l'Australien Jason Day s'est imposé comme le numéro un incontesté en remportant sept victoires en 19 tournois, dont trois en 2016.

Rory McIlroy, Irlande du Nord, 27 ans, 4e mondial

Vainqueur de quatre tournois majeurs, dont les deux derniers Championnats de la PGA disputés une année paire, l'Irlandais du Nord semble avoir retrouvé sa forme des grands jours, avec notamment la meilleure ronde finale de l'Omnium britannique... derrière les duellistes Henrik Stenson et Phil Mickelson.

Photo Jim Watson, AFP

Rory McIlroy

Phil Mickelson, États-Unis, 46 ans, 13e mondial

Phénoménal lors de l'Omnium britannique, même s'il s'est incliné devant Henrik Stenson, Mickelson joue aussi bien à 46 ans que lors de ses meilleures saisons. Il avait remporté le Championnat de la PGA en 2005, la première fois que le tournoi avait eu lieu à Baltusrol, et maîtrise bien les difficultés du parcours.

PHOTO BEN CURTIS, AP

Phil Mickelson

Jordan Spieth, États-Unis, 22 ans, 3e mondial

Très constant sur le circuit de la PGA, l'Américain a plus de difficultés cette saison en tournois majeurs, principalement en raison d'un jeu erratique sur les tertres de départ. C'est surtout sur le plan mental qu'il en arrache, tentant sans doute d'en faire un peu trop dans les grands tournois. Une seule bonne ronde suffirait à le relancer.

PHOTO TONY GUTIERREZ, AP

Jordan Spieth

EN BREF

LA TRISTE ORIGINE D'UN NOM MYTHIQUE

Le club de Baltusrol est connu mondialement de tous les amateurs de golf, mais l'origine de son nom l'est beaucoup moins, sans doute parce qu'elle implique une sordide histoire de meurtre. Un colon hollandais, Baltus Roll, s'était établi dans cette région du New Jersey au début du XIXsiècle et il y vivait avec sa femme Susanna. En 1831, un soir, deux étrangers se sont présentés à la porte en proférant des menaces.

Susanna a tout juste eu le temps de s'enfuir pour aller chercher du secours. Quand elle est revenue, son mari gisait mort devant la maison... Avec le temps, on a donné à la montagne voisine le nom de « Baltusrol » et quand Louis Keller y a fondé un club de golf, en 1895, le nom a vite été trouvé.

TRIOS DE CHOC

Avec un peloton de 156 joueurs triés sur le volet, les officiels du 98Championnat de la PGA ont la partie belle pour former quelques groupes de choc lors des deux premières rondes. Voici trois trios qui seront sûrement parmi les plus suivis à Baltusrol aujourd'hui et demain : 

Jason Day, Rory McIlroy et Phil Mickelson (8h30, du 10e) ; Sergio Garcia, Jordan Spieth et Bubba Watson (13h25, du 1er) ; Dustin Johnson, Henrik Stenson et Danny Willett (13h45, du 1er).

> Consultez les trios et les heures des départs (en anglais)

UNE MÉTÉO À REDOUTER

Les orages sont fréquents en cette période de l'année dans le nord du New Jersey et les organisateurs croisent les doigts en espérant compléter le tournoi comme prévu dimanche. En 2005, la ronde finale avait été longuement retardée et six joueurs avaient dû compléter la compétition le lundi.

Tiger Woods était le meneur de tous ceux qui avaient complété leurs quatre rondes, le dimanche soir, à -2 et seulement deux coups du meneur Phil Mickelson, mais il avait quand même décidé de rentrer chez lui, en Floride.

Heureusement pour lui, Mickelson (-4) n'avait pas tremblé le lendemain sur les cinq derniers trous et Woods s'était finalement contenté du quatrième rang.