Dave Lévesque est depuis plusieurs années le meilleur golfeur professionnel québécois avec de nombreux succès sur le circuit provincial, mais aussi de bons résultats à l'extérieur. Le joueur de 40 ans vient d'ailleurs de remporter deux titres d'envergure - le Championnat de la PGA du Canada et l'Omnium du Québec -, ce qui lui a valu une exemption pour l'Omnium canadien RBC, cette semaine, au club Royal Montréal.

Lévesque, qui a un peu fait le tour du jardin au Québec, avait fait de cette participation à l'Omnium canadien son principal objectif de la saison. «Je pouvais gagner ma place de trois façons: en passant par les qualifications, en dominant le classement canadien (Ordre du mérite) ou en obtenant une exemption grâce à mes performances. J'y suis arrivé grâce à la dernière option alors que, pourtant, c'était celle qui me paraissait le plus improbable.»

En fait, Lévesque est venu à un cheveu d'atteindre le premier rang de l'Ordre du mérite au Championnat de la PGA, n'étant devancé que par l'Ontarien Bill Walsh, son rival en finale.

«Ma victoire au Championnat de la PGA du Canada est la plus grosse de ma carrière, a estimé Lévesque. C'est un tournoi qui se joue en "match-play", et j'ai dû vaincre plusieurs adversaires de très bon calibre, dont Bill Walsh, pour remporter le titre. C'est curieux, parce que je n'aimais pas beaucoup cette formule de compétition jusqu'à tout récemment. Des victoires au Québec, en simple ou en duo, puis ce titre national ont complètement changé mon appréciation!»

Une nouvelle confiance

L'expérience y est certes pour beaucoup dans les succès de Lévesque, et il aura l'occasion de démontrer ses progrès, cette semaine, au Royal Montréal. Ce sera sa deuxième participation à l'Omnium canadien. En 2000, à Glen Abbey, il avait raté sa qualification par six coups. «Je suis un joueur bien différent aujourd'hui, a-t-il assuré. À l'époque, j'avais encore tout à apprendre et j'avais été impressionné par la rapidité des verts et la longueur de l'herbe longue.

«Cette fois, je sais à quoi m'attendre, d'autant plus que je connais bien le terrain. Et même si j'ai beaucoup de respect pour des joueurs comme Ernie Els et les autres gros noms qui seront du tournoi, ils ne m'impressionnent plus comme quand j'étais jeune.»

Lévesque est aussi plus solide face à la pression. Le golfeur a été diagnostiqué d'un cancer il y a quelques années et y a gagné une formidable force mentale. «Après ma maladie, les traitements m'avaient affaibli et j'avais eu besoin de plus d'un an pour retrouver mon aplomb, mais je suis présentement au sommet de ma forme, aussi bien physiquement que mentalement.»

Le golfeur québécois entend bien défendre ses chances. «Je suis ici pour compétitionner, pas question de simplement viser ma qualification pour la fin de semaine. Je joue toujours pour gagner et c'est ce que je veux faire ici cette semaine.

«Cela dit, je sais que ce ne sera pas facile, que la compétition sera très vive avec un peloton d'un tel niveau. Et c'est aussi certain que je serai nerveux avec la foule, les médias et tout ce qui entoure un tournoi d'une telle envergure.»

À 40 ans, Lévesque a mis une croix sur son rêve de jeunesse de joindre le circuit de la PGA. Malgré l'appui précieux de plusieurs personnes autour de lui, ses ressources financières n'étaient pas suffisantes pour traverser dans de bonnes conditions le long processus de qualification.

Aujourd'hui père de famille, ses priorités ont changé. Et 14 ans après sa première participation, le retour de Lévesque à l'Omnium canadien permettra au public québécois de découvrir un de nos athlètes les plus sous-estimés.