Un peu plus d'une vingtaine de photographes se sont retrouvés au Congressional, mardi, rappelant à tous que le golf est bien différent quand Tiger Woods est dans les parages.

Et ça, c'était avant que Woods ne se présente pour frapper des balles pendant environ 35 minutes.

La dernière fois qu'on l'a vu chaussé de crampons, c'était le 9 mars dernier, quand il a quitté avec difficulté le Doral en raison des maux de dos qui l'ennuyaient de façon intermittente depuis août 2012 et qui avaient atteint un point tel que la chirurgie était maintenant nécessaire.

En choisissant l'opération, il a dû faire l'impasse sur deux tournois majeurs. Woods sera de retour ce week-end, au tournoi Quicken Loans National, avec des grands espoirs et des attentes réalistes. Mais surtout, sans douleur.

«Ça a été une rééducation particulière, a déclaré Woods. Ça a été plutôt fastidieux, mais c'est ce qui m'a permis de revenir au golf de compétition. Ça, c'est très excitant.»

Woods, qui a été opéré au dos le 31 mars, a dit qu'il a toujours visé l'Omnium britannique pour effectuer son retour. Il a même admis qu'il aurait probablement sauté le tournoi de ce week-end s'il ne servait pas à amasser des fonds pour sa fondation.

Mais Woods ne revient pas au jeu trop hâtivement. Il dit avoir été constamment en contact avec ses médecins au cours de sa rééducation minutieuse: des coups roulés et des coups d'approche, il est passé aux fers avant de frapper tous les bâtons de son sac. Il a commencé à frapper son bois no 1 il y a quelques semaines seulement, tentant d'ajouter 10 verges de distance chaque jour et prenant une pause pour subir des traitements les jours au cours desquels il se sentait moins bien.

Woods a toujours dit qu'il ne jouait pas s'il ne pensait pas pouvoir l'emporter. C'est toujours le cas, mais il est un peu plus réaliste. Cela fera 109 jours qu'il n'aura pas joué sur le circuit de la PGA quand il prendra le départ, jeudi, en compagnie de Jordan Spieth et Jason Day.

«Les attentes ne changent pas. C'est le but ultime. C'est juste que ce sera un petit peu plus difficile cette fois-ci. Je n'ai tout simplement pas eu tout le temps d'entraînement dont j'aurais voulu profiter. Mais je suis suffisamment en forme pour jouer, alors je vais tenter ma chance.»

L'Omnium britannique sera disputé du 17 au 20 juillet au Royal Liverpool, où Woods l'a emporté en 2006 après avoir raté la coupure pour la première fois de sa carrière en tournoi majeur à l'Omnium des États-Unis, quelques semaines auparavant. Il a remporté son 14e titre du Grand Chelem sur une jambe, deux ans plus tard, à Torrey Pines. Depuis, il n'a pas gagné de tournoi majeur. Comme il ne peut pas gagner s'il ne joue pas, le tournoi de ce week-end représente un important premier pas.

Woods souffrait terriblement avant de subir son opération en mars dernier. Au cours des semaines la précédant, Woods dit avoir mis sa vie en veilleuse.

«Quiconque a déjà souffert d'un nerf coincé sait que ce n'est pas une blague. Toute la douleur que je ressentais jusque dans les jambes a disparu comme par magie dès que j'ai été opéré. Plusieurs personnes à qui j'ai pu parler m'ont dit qu'après avoir subi cette intervention, ils ont retrouvé leur vie. C'est ce qui s'est passé pour moi: j'étais de nouveau capable de faire des trucs que je tenais autrefois pour acquis.»

Il dit maintenant devoir apprendre comment jauger son entraînement. Il se rappelle comment il courait près de 50 km par semaine dans le passé, même s'il était blessé, insouciant de l'effet que cela pouvait avoir sur son corps.

«Je dois maintenant choisir les moments où je peux pousser la machine ou non, a admis le golfeur de 38 ans. Avant, quand j'étais plus jeune, je la poussais tout le temps. Je dois être davantage à l'écoute de mon corps. Quand j'étais plus jeune, je n'avais pas besoin de faire cela.»