Ceux qui croyaient que l'Omnium des États-Unis tournerait à la farce sur un parcours jugé trop court ont eu droit à une belle leçon, vendredi à Merion. Seulement deux golfeurs, les Américains Billy Horschel et Phil Mickelson, ont réussi de justesse à faire mieux que la normale (- 1) après les deux premières rondes.

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La vedette du jour a certes été le parcours Est de Merion, impitoyable, même pour les meilleurs, qui ont dû se battre tout au long d'une journée rendue encore plus longue par l'interruption de la première ronde, la veille, et la taille du peloton (156 joueurs). Tous les golfeurs n'ont d'ailleurs pu terminer la deuxième ronde, qui sera complétée ce matin.

«Sommes-nous surpris? Absolument pas», a assuré Tiger Woods, qui se retrouve à égalité en 18e place, à 4 coups du meneur. À moins d'avoir joué une ronde de pratique cette semaine, c'est difficile de réaliser à quel point ce parcours est difficile, à quel point il mérite le respect.»

Sur 5 trous (les 4e, 5e, 6e, 17e et 18e), on a enregistré moins d'oiselets que de doubles bogueys ou pire encore. «Plusieurs trous sont courts, mais si vous ratez l'allée, c'est impossible d'atteindre le vert», a poursuivi Woods.

«Les trous plus longs sont proprement monstrueux, et je ne crois pas avoir eu à affronter un groupe plus exigeant de trous à normale 3. Et si, en plus, on considère les positions des fanions, on commence à peine à comprendre l'ampleur des difficultés de Merion.»

Horschel, un joueur de 26 ans qui a remporté un premier tournoi de la PGA plus tôt cette saison, a atteint en coups réglementaires les 18 verts du redoutable parcours Est, un exploit qu'on n'avait plus vu à l'Omnium des États-Unis depuis 15 ans. Il a ainsi ajouté un 67 à son 72 de la veille.

«Contrairement à ce que vous croyez, je n'étais pas dans une "zone", a expliqué Horschel. Pour moi, ça correspond à un état où je ne ressens aucune nervosité, où je m'installe pour frapper sans avoir à penser à mon coup. Ce n'était sûrement pas le cas aujourd'hui [hier]!

«J'étais par contre très concentré et je n'ai réalisé que j'avais atteint tous les verts qu'en quittant celui du 18e. C'est flatteur. Je l'ai fait souvent sur le circuit, mais là, c'est l'Omnium des États-Unis! Les conditions de jeu m'ont peut-être aidé...»

Jouer dans la pénombre

Elles n'ont sûrement pas aidé les autres golfeurs! Mickelson, qui n'a pris le départ qu'un peu après 16h, a vite commis un boguey au premier trou, puis deux autres aux 12e et 13e pour céder le premier rang, mais il a réussi un oiselet au 18e, décidant de jouer le dernier trou alors que l'obscurité était pratiquement tombée.

«Les conditions étaient nettement plus difficiles qu'hier [jeudi], et je suis heureux de mon jeu», a insisté celui qui a terminé deuxième de l'omnium à cinq reprises sans jamais l'emporter. «À la fin, nous savions que nous n'avions que quelques minutes pour compléter le 18e trou, mais nous pensions tous [avec Steve Stricker et Keegan Bradley, ses partenaires de jeu] que ça valait le coup.

«Nous avons averti les joueurs qui nous devançaient dans l'allée que nous allions frapper et ils ont été compréhensifs... C'est évidemment bon pour ma confiance de dormir encore au premier rang! J'ai très bien fait sur les trous les plus difficiles. Si je profite davantage de mes chances sur les plus faciles, je serai en bonne position.»

Un groupe de cinq golfeurs partage le troisième rang, jouant exactement la normale. Ce sont les Anglais Luke Donald, Ian Poulter et Justin Rose, l'Américain Stricker et l'étonnant amateur Pan Cheng-Tsun, un joueur de Taiwan.

Woods se retrouve à portée des meneurs, à égalité avec son partenaire de jeu Rory McIlroy, les deux joueurs ayant signé des cartes de 73 et 70. L'Américain devra toutefois faire fi d'une blessure au coude subie il y a un mois, qui est revenue le déranger jeudi. Woods a assuré qu'il serait au départ de la troisième ronde avec l'espoir de progresser au classement.

McIlroy, champion du tournoi en 2011, a pour sa part insisté: «Je suis content de cette position à la veille du week-end. J'ai mieux joué aujourd'hui [hier] et je sens que je suis de plus en plus à l'aise sur ce parcours...»