L'affection vouée au terrain était réelle, et doublée d'un gain contre Jack Nicklaus, alors quand Lee Trevino a remporté l'Omnium des États-Unis, en 1971, le golfeur reconnu pour son esprit vif a dit «J'aime Merion et je ne connais même pas son nom de famille.»

Pour la génération actuelle, le club de la banlieue de Philadelphie s'apparente aussi à un rendez-vous à l'aveuglette, si on peut dire.

Parmi les terrains ayant accueilli l'Omnium quatre fois, nul autre parcours n'a dû attendre aussi longtemps (32 ans) avant de recevoir à nouveau l'élite du golf. On l'a longtemps vu comme trop petit pour un tel événement et pour les gros cogneurs, qui ont maintenant des bâtons encore plus puissants.

Et avec des verts ramollis par les pluies fréquentes depuis le début de la semaine, on peut se demander si les scores vont contraster avec ceux qu'on voit d'habitude, à ce prestigieux tournoi. La réponse s'ébauchera à compter de jeudi.

«Quelqu'un m'a demandé cette semaine si on pourrait voir un 62 et j'avais le goût de lui dire qu'il était fou, mais on ne sait jamais, a dit Steve Stricker. Et ça aide à rendre les choses intéressantes, je vous dirais.»

Ce qui est moins plaisant, ce sont les prévisions de la météo pour la première ronde.

Vendredi dernier le club a reçu plus de trois pouces de pluie, avec comme résultat de l'eau aux abords de certaines fosses de sable, ainsi que de petits ruisseaux sur les verts et les allées. La pluie a fait des siennes à nouveau lundi, et les prévisions pour jeudi annoncent un mélange de vent et de précipitations, avec un risque d'orages en milieu de journée.

Merion est un club atypique - avec ses 6996 verges, c'est le plus «court» de tous les parcours ayant accueilli des tournois majeurs depuis neuf ans. En milieu de ronde, il y a sept trous qui étaient déjà considérés de courtes distances à une autre époque.

Le meilleur score de l'histoire en tournoi majeur est 63. Il a été réussi quatre fois à l'Omnium des États-Unis: en 1973 par Johnny Miller, en 1980 par Jack Nicklaus et Tom Weiskopf, et en 2003 par Vijay Singh.

«J'en suis à mon 21e Omnium, et je n'ai jamais vu autant de trous qui peuvent vous donner des oiselets que sur ce terrain-là, a dit Ernie Els. Vous pouvez vous retrouver sérieusement dans le pétrin, mais vous pouvez aussi réussir toute une séquence. Mais si vous commencez à rater des coups, l'herbe longue est particulièrement pénible.»