Parce qu'il a remporté quatre tournois cette année, dont le Championnat de la PGA, son deuxième titre majeur en carrière, parce qu'il a terminé au deuxième rang de la Coupe FedEx et, surtout, parce qu'il occupe le premier rang mondial, Rory McIlroy est considéré comme le leader de l'équipe européenne à Medinah.

Mais parce qu'il n'a que 23 ans et qu'il en sera, demain, à sa deuxième présence seulement en Coupe Ryder, McIlroy affichera un leadership discret.

«À cause de mon rang mondial et de la façon dont je joue présentement, je considère que c'est sur le terrain que je devrai afficher mon leadership. Dans le vestiaire, je suis entouré d'excellents joueurs qui ont aussi beaucoup plus d'expérience que moi. Ils seront plus en mesure que moi de prendre la parole et d'offrir les conseils appropriés selon les différentes situations qui nous attendent», a expliqué McIlroy lors d'un point de presse très couru, hier matin.

L'annonce de l'arrivée imminente du meilleur joueur mondial dans la salle d'entrevue a d'ailleurs entraîné un mouvement de masse dans la grande salle de presse: les journalistes présents ont arrêté net ce qu'ils faisaient pour aller rejoindre McIlroy.

L'homme à abattre

Avec une victoire, un revers et deux verdicts nuls à sa première participation en 2010 - à Celtic Manor, en Écosse -, Rory McIlroy présente un bilan bien timide comparativement à ceux de plusieurs coéquipiers. Sergio Garcia (14-6-4), Lee Westwood (16-11-6), Luke Donald (8-2-1) et Ian Poulter (8-3-0) ont des fiches impressionnantes.

Malgré tout, Rory débarque à Medinah avec le titre d'«homme à abattre» dans le camp européen.

«Si un adversaire veut m'affronter, qu'il vienne: je suis prêt», a vite répliqué McIlroy.

«À la Coupe Ryder, tous les joueurs ont des cibles dans le dos, a fait remarquer Ian Poulter. Chaque point est crucial, et nous voulons tous mettre la main sur le trophée. Malgré les rivalités normales qui nous opposent, nous sommes tous des amis.

«Mais en Coupe Ryder, même si nos adversaires demeurent des amis, tu veux les achever! C'est comme ça. Tout est différent en Coupe Ryder», a ajouté Poulter lorsqu'on lui a demandé d'analyser la position inconfortable de son jeune coéquipier.

«Je ne sais pas si je veux achever mes adversaires, mais je veux certainement les battre», a précisé Rory McIlroy en souriant lorsqu'on lui a rapporté la déclaration de Poulter.

Prêt à jouer le plus possible

Même s'il se pliera aux décisions de son capitaine José Maria Olazábal, le numéro un mondial espère jouer le plus possible. Et rapporter le plus de points possible.

«Je suis prêt à disputer les cinq matchs si José le désire. Et je compte bien les gagner tous les cinq. Mais, cette semaine, je ne suis pas le numéro un mondial. Je suis un des 12 joueurs d'une équipe. Je ne joue pas pour moi. Je joue pour mes coéquipiers, mon capitaine, ses adjoints, mon pays, mon continent. C'est énorme. Je l'ai réalisé il y a deux ans lors de ma première présence. Je me sens donc mieux préparé à faire face à la compétition et à tout ce qui l'entourera», a assuré McIlroy.

Quand un journaliste lui a demandé comment il réagirait si on lui lançait des injures le long du parcours - un traitement qu'il n'a encore jamais connu -, McIlroy s'est contenté de sourire. «Il n'y a pas grand-chose que je puisse faire. J'ai toujours profité d'une bonne relation avec les amateurs américains. J'espère ne pas être trop insulté. Si cela arrive, je tenterai de garder mon calme et de rester bien concentré sur mon jeu. La meilleure façon de faire taire la foule, c'est de bien jouer et de réussir mes coups roulés. Et il faudra le faire dès vendredi matin. C'est mon objectif et celui de toute l'équipe.»

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