Le Club Royal Lytham & St Annes, près de Blackpool, accueillera ce week-end l'Omnium britannique pour la 11e fois de son histoire de 126 ans. Même s'il n'a pas le charme de St Andrews, de Troon ou des autres links britanniques de bord de mer, le parcours dessiné en 1897, 11 ans après la fondation du club, a souvent su désigner des champions d'exception.

David Duval était encore l'un des meilleurs golfeurs de la PGA quand il a remporté l'Omnium de 2001 et personne n'aurait pu prédire que ce serait son dernier titre en carrière. Tom Lehman, vainqueur en 1996, a été couronné joueur de la saison sur le circuit de la PGA cette année-là.

Mais ce sont encore plus les deux victoires de Seve Ballesteros, en 1979 et en 1988, la première et la dernière de sa carrière en tournois majeurs, qui témoignent de la difficulté du parcours du club Royal Lytham&St Annes. Véritable magicien autour des verts, jouant avec toute l'audace de ses 22 ans (en 1979), l'Espagnol n'avait pas hésité à frapper un coup d'un stationnement en bordure du 16e trou en ronde finale, pour ensuite réussir un oiselet et assurer sa victoire.

Si on ajoute la victoire de Gary Player en 1974 - sa troisième dans l'Omnium sur trois décennies différentes -, celle de Tony Jacklin en 1969, ou encore celles de Bob Charles (1963), Bobby Locke (1958), Peter Thomson (1952) et Bobby Jones (1926), on réalise que ce parcours en apparence anodin est en fait un monstre qui ne se laisse conquérir que par les plus valeureux.

Quand l'histoire est remise au goût du jour

Et ce sera sans doute encore le cas cette année puisque les officiels du Royal&Ancient, organisateurs de l'Omnium, ont fait allonger le parcours de près de 200 verges, tout en abaissant la normale habituelle de 71 à 70. Le sixième trou, une normale cinq de 494 verges pour les amateurs, deviendra encore une normale quatre pour le championnat, comme cela avait été le cas en 2001.

Peter Dawson, le très influent directeur du R&A, a expliqué le mois dernier en conférence de presse que «la beauté de l'Omnium est qu'il se dispute sur des parcours centenaires, mais nous ne devons pas pour autant vivre dans le passé. C'est pourquoi nous avons beaucoup investi (près de 16 millions) dans chacun des neuf parcours historiques qui reçoivent le tournoi.

«Au Royal Lytham, tous les trous ont été retouchés, sauf les 4e et 12e. Des retouches ont déjà été apportées au parcours de Muirfield, où aura lieu l'Omnium en 2013. L'idée n'est pas de ridiculiser les golfeurs [ce dont les organisateurs de l'Omnium des États-Unis sont souvent accusés...], mais bien de ramener tous nos parcours en conformité avec les standards modernes du golf professionnel.

«Et cela devrait permettre aux meilleurs golfeurs de se distinguer, a ajouté Dawson. C'est ce que Seve [Ballesteros] a réussi au Royal Lytham, ce que Gary [Player] a réussi aussi, et nous ne doutons pas qu'un autre grand champion va tirer profit des conditions exigeantes de ce parcours pour se distinguer à son tour cette année.»

Autre signe de cette volonté de ''moderniser'' l'Omnium, le R&A est revenu sur son interdiction des téléphones portables sur le parcours. «Nos sondages ont montré que nos spectateurs étaient très attachés à leurs portables, que ceux-ci complétaient leur expérience du tournoi en leur fournissant des informations et en leur permettant de rester en contact avec leurs proches», a déclaré Dawson.

Avec leur connaissance et leur respect des règles et de l'étiquette du golf, les spectateurs britanniques sauront certes utiliser leurs précieux téléphones sans déranger les joueurs...