Questionné de part et d'autre sur un sujet qui refuse de disparaître, Billy Payne n'a pas bronché.

Devant les questions à savoir quand une femme deviendrait membre au terrain où se déroule le Tournoi des Maîtres, le chef de la direction du Augusta National a continué de répéter à peu près la même chose: ce ne sont pas de vos affaires.

Le sujet était à l'avant-scène une fois de plus, mercredi, une journée avant le début du premier tournoi majeur de l'année. L'un des commanditaires de longue date de l'événement, IBM, est maintenant dirigé par une femme, Virginia Rometty. Les quatre derniers chefs de la direction d'IBM, tous des hommes, ont été invités à devenir membres.

Polies mais fermes, les réponses de Payne faisaient contraste avec celles de son prédécesseur, Hootie Johnson. Confronté au même dossier il y a 10 ans, Johnson avait dit que la question des femmes serait ajoutée à l'agenda du club, et «pas à la pointe d'une baïonnette».

«Comme c'est toujours le cas, toutes questions concernant qui peut être membre ont été et feront l'objet de discussions privées entre les membres,» a mentionné Payne, mercredi.

En 2002 Martha Burk, alors numéro 1 du National Council of Women's Organizations, a fait campagne pour que le club Augusta National mette fin à l'exclusion des femmes, menaçant de boycotter les compagnies dont les dirigeants étaient membres.

La réponse de Johnson a été de laisser tomber des commanditaires, et le Tournoi a été diffusé sans pauses commerciales pour les deux années suivantes. Une protestation avant le tournoi de 2003 est tombée à l'eau, et la question est peu à peu retombée dans l'oubli.

Quand Payne a remplacé Johnson en 2006, il a dit qu'il n'y avait pas d'échéancier pour faire une place aux femmes. La question a été soulevée en 2007 et 2010 et à chaque fois, Payne a dit que les dossiers de membership étaient de nature privée.

Aujourd'hui, le tournoi est soutenu par IBM, Exxon Mobile et AT&T.

Contactée après la conférence de presse de Payne, Burk a dit ne pas y avoir prêté attention. Elle ne comptait pas protester cette année, disant avoir constaté que ça ne fonctionnait pas. Elle fait valoir que ce n'est pas elle qui devrait mettre de la pression sur le club, mais bien IBM.

«S'ils veulent heurter l'image de la compagnie, et d'une certaine façon discréditer leur nouvelle dirigeante, c'est un message clair, a t-elle dit. Je trouverais ça vraiment très dommage. Je trouve ça renversant que l'une des plus grandes corportations au monde se laisse manipuler par quelques vieux bonhommes à Augusta.»