Depuis quelques années déjà, Hunter Mahan est l'un des golfeurs de pointe sur le circuit de la PGA. Sa victoire, dimanche dernier, dans le Championnat WGC Accenture Match Play, n'est donc pas vraiment une surprise.

Le joueur de 29 ans a déjà remporté quatre victoires sur le circuit de la PGA, dont deux de la série WGC (World Golf Championship) qui réunit les meilleurs joueurs du monde. Il a amassé près de 20 millions en bourses et a bien failli remporter le Championnat du circuit l'année dernière, s'inclinant en prolongation devant Bill Haas.

Plusieurs avaient alors été surpris par sa réaction après qu'il eut vu un boni de 10 millions lui échapper de justesse. «J'avais l'impression d'avoir très bien joué toute la semaine», a-t-il expliqué dimanche dernier en conférence de presse. «Je ne voyais donc aucune raison d'être déçu. Il faut être positif au golf et je crois qu'il y a toujours quelque chose de positif à retenir de notre journée de travail, qu'on ait bien joué ou pas. C'est ce que je fais maintenant...»

Jusqu'à sa victoire de dimanche, le moment le plus important de la carrière de Mahan avait sûrement été sa défaite devant Graeme McDowell, en septembre 2010, dans le match décisif de la Coupe Ryder, à Celtic Manor. On l'avait vu éclater en larmes en concédant la victoire, puis quelques minutes plus tard en conférence de presse.

Mahan jure avoir appris sa leçon. «Je me mettais beaucoup de pression sur les épaules, a-t-il reconnu. Je devais apprendre à prendre les choses plus à légère et l'une des façons d'y arriver était de m'assurer que mon identité ne soit pas associée à mon pointage sur un terrain de golf.»

Le moment présent

L'épouse de Mahan, Kandi, a raconté dimanche que son mari était même passé maître dans l'art de relaxer. «Samedi soir, au lieu de stresser sur les matchs du lendemain, nous sommes rentrés à l'hôtel, avons commandé le dîner à la chambre et avons regardé du basketball à la télévision... Hunter se concentre maintenant sur l'instant présent. Quand nous dînons ensemble, c'est ça qui compte; quand il joue au golf, il y consacre toute son énergie.»

La recette a fonctionné la semaine dernière sur le parcours du Ritz-Carlton Golf Club at Dove Mountain. Après avoir été poussé à un trou supplémentaire en première ronde par Zach Johnson, Mahan n'a plus jamais été inquiété, éliminant en route deux joueurs du top 5 mondial. En finale, il a privé Rory McIlroy d'une chance d'accéder au premier rang.

Sa victoire lui a d'ailleurs permis de passer du 22e au 9e rang du classement mondial, un sommet pour lui. «C'est évident qu'il y a une dimension spéciale dans ces tournois du WGC, a souligné Mahan dimanche. On ne peut gagner par chance, tous les joueurs sont excellents et il faut vraiment être au sommet de sa forme.»

Mahan sera évidemment un joueur à surveiller cette saison dans les tournois majeurs. Jusqu'ici, il n'a jamais pu faire mieux qu'une sixième place, à l'Omnium britannique en 2007 et à l'Omnium des États-Unis en 2009.

«C'est au nombre de victoires dans les tournois majeurs qu'on mesure le succès d'un joueur, a-t-il reconnu. Je pense travailler dans la bonne direction pour y parvenir bientôt, mais ce n'est pas encore arrivé et c'est tout ce que vous [les médias] me rappelez constamment. C'est aussi tout ce dont les joueurs discutent entre eux...»

À moins d'une déconvenue bien improbable, Mahan retrouvera également ses coéquipiers de la Coupe Ryder, en septembre, aux États-Unis cette fois, et il aura la chance d'effacer le mauvais souvenir de 2010. L'automne dernier déjà, en Australie, il a été l'une des vedettes du triomphe américain en Coupe du Président, remportant quatre de ses cinq matchs.