L'année qui se termine aura été marquée par le décès d'une légende européenne du golf, mais pourrait avoir été marquée par l'éclosion d'une autre.

La mort de l'Espagnol Seve Ballesteros en mai après un combat de trois ans contre une tumeur au cerveau a durement touché le monde du golf. Son décès a d'ailleurs transcendé le sport.

Ce fut approprié que le décès du golfeur européen qui a tant fait pour redorer le blason du continent dans les années 1980 survienne au cours de l'année pendant laquelle ses comparses ont gardé le haut du pavé sur les Américains.

En devenant le premier joueur à officiellement terminer au premier rang du classement des boursiers des deux côtés de l'Atlantique, l'Anglais Luke Donald a confortablement terminé l'année 2011 au premier rang mondial.

Le golfeur de 34 ans a remporté quatre tournois en plus de terminer parmi les 10 premiers dans 20 des 26 tournois auxquels il a pris part. Il maîtrise à perfection le jeu court, une phase de son jeu qui sauve son manque de distance au sortir des tertres.

Ses insuccès en tournois majeurs à une époque où tout le monde profite des ennuis de Tiger Woods pourraient toutefois contribuer à ce qu'il ait de la difficulté à se défaire de son étiquette de golfeur ne répondant pas aux attentes.

Si Donald a dominé, c'est toutefois l'un de ses coéquipiers au sein de l'équipe de Coupe Ryder qui a vraiment éclos au cours de la dernière année.

Rory McIlroy, le jeune Nord-Irlandais à la chevelure hirsute, a provoqué des discussions endiablées à propos de la succession de Woods au sommet du golf mondial en remportant l'Omnium des États-Unis par huit coups sur les allées du club Congressional. À 22 ans, il est devenu le deuxième plus jeune golfeur à remporter un majeur depuis 1934.

Ce qui a rendu cette première victoire de McIlroy en Grand Chelem aussi spéciale est qu'elle soit survenue deux mois après qu'il eut bousillé une avance de quatre coups dans la dernière ronde du Tournoi des Maîtres, ramenant une carte finale de 80, l'un des effondrements les plus mémorables de l'histoire du golf.

«C'est une bouffée d'air frais pour le golf», a déclaré Graeme McDowell, grand ami de McIlroy qui a remporté l'Omnium des États-Unis en 2010. «Peut-être sommes-nous prêts pour la prochaine grande vedette du golf. Peut-être Rory est-il cette vedette.»

L'un des golfeurs à l'élan le plus pur, McIlroy est capable d'exécuter tous les coups. La leçon qu'il a donnée à Congressional n'était pas sans rappeler la victoire par 15 coups de Woods à Pebble Beach, en 2000. La conquête de 14 majeurs de Woods - quatre de moins que Jack Nicklaus - est maintenant dans la mire de McIlroy, qui a terminé 2011 au deuxième rang mondial.

Et qu'advient-il de l'ex-numéro un au monde? Selon ses propres critères, 2011 aura été une autre année à oublier.

Pas de victoire importante, de nouvelles blessures (à la jambe, au genou, au tendon d'Achille) et même une amende pour avoir craché sur le vert lors de la dernière ronde de la Classique de Dubaï en février, qui a davantage terni sa réputation. Il avait pourtant promis, un an plus tôt, à la suite du scandale d'adultère qui a mis fin à son mariage, de redorer son blason.

Qui plus est, il a congédié son caddie Steve Williams - à sa grande consternation - et l'a remplacé par Joe LaCava, qui a travaillé avec Fred Couples et Dustin Johnson.

Il a mis fin à une série de 107 tournois sans victoire en remportant la Classique mondiale Chevron en décembre, le propulsant jusqu'au 22e rang mondial.

Ce fut aussi une année à oublier pour le Canadien Mike Weir. Le vétéran ontarien a disputé 15 tournois de la PGA, mais n'a joué les rondes du week-end qu'en deux occasions, remportant 23 312 $ US avant de se retirer de l'Omnium canadien avec une blessure au bras qui a mis fin à sa saison.

Le golfeur de 41 ans a été opéré au coude droit en août. Il s'attend à disputer des tournois en 2012.

Les quatre majeurs ont été remportés par des golfeurs n'ayant jamais gagné un tournoi du Grand Chelem. En plus de McIlroy, Darren Clarke, son compatriote, a gagné l'Omnium britannique, le Sud-Africain Carl Schwartzel a triomphé à Augusta et la recrue Keegan Bradley a mis la main sur le Championnat de la PGA.

Finalement, en tournois internationaux, les États-Unis et le reste du monde ont coupé la poire en deux: les Européennes ont remporté la Coupe Solheim 15-13 en Irlande, tandis que les Américains ont battu l'équipe internationale 19-15 en Coupe des Présidents.