Mike Weir, son associé Ian Andrew et les membres du club de golf Laval-sur-le-Lac partagent tous un même objectif dans le cadre de la modernisation du parcours bleu: hausser son niveau de difficulté, qui le rendra plus attrayant pour les golfeurs d'élite, tout en assurant au golfeur moyen le plaisir de négocier les 18 allées et les 18 nouveaux verts qui seront créés.

«Moderniser un terrain en reculant les tertres de départ pour rallonger les trous est une façon trop simpliste de travailler à nos yeux. Je suis un professionnel. Ian a une marge d'erreur de 15. Notre but est que nous partagions le plaisir de jouer ensemble sur ce parcours. J'aurai réussi mon mandat lorsque les membres, peu importe leur niveau de jeu, me diront qu'ils aiment négocier les 18 trous que nous leur offrirons», a expliqué Mike Weir lors de la présentation du projet, hier, à Laval-sur-le-Lac.

Printemps 2013

Réalisés au coût de 6 millions de dollars, les travaux débuteront à l'automne. Ils seront terminés au printemps 2013.

«Nous modifierons complètement 6 trous, alors que des améliorations seront apportées aux 12 autres. Les tertres et les verts seront toutefois tous refaits à neuf. L'objectif est de boucler la conception des 18 verts dès l'automne afin de semer au printemps et de profiter de l'été 2012 pour terminer les allées», a expliqué hier Rémi Racine, vice-président du conseil d'administration du club et responsable du projet.

Imiter Pebble Beach

Comment rendre un terrain plus difficile tout en respectant les golfeurs moyens?

«En offrant plus d'options aux joueurs. J'ai joué aux quatre coins du monde sur des parcours magnifiques. Celui que je préfère est Pebble Beach, en Californie. Le terrain est merveilleux, bien sûr. Mais on y trouve un mélange heureux de normales trois et quatre qui sont très courtes et longues. Un golfeur de pointe peut prendre des risques et être récompensé alors qu'un golfeur moyen peut utiliser un tracé plus prudent, mais jouer la normale malgré tout. C'est l'objectif qu'on s'est fixé ici. On associe malheureusement bien trop souvent le degré de difficulté à la longueur totale d'un parcours. Le golf, c'est bien plus que de la distance brute», a illustré Mike Weir.

Omnium canadien dès 2017?

Le golfeur gaucher, reconnu pour sa précision bien plus que la distance de ses coups de départ, dresse d'ailleurs un lien entre l'architecture plus simpliste des terrains actuels en Amérique du Nord et le fait que trois Européens - Luke Donald, Lee Westwood et Rory McIlroy - occupent les trois premières places du classement mondial et que trois Américains seulement - Steve Stricker (5), Phil Mickelson (6) et Matt Kuchar (7) - figurent au top 10 des meilleurs golfeurs du monde.

«Les terrains en Europe et ailleurs dans le monde obligent les golfeurs à déployer un plus grand arsenal de coups. Ils sont très bons, très forts et frappent loin eux aussi. Mais ils doivent aussi être créatifs.»

Si Mike Weir espère recevoir des félicitations des membres du club Laval-sur-le-Lac afin de mousser ses chances d'obtenir d'autres contrats du genre, il aimerait bien sûr voir l'Omnium canadien être disputé sur les allées de «son» terrain. Un souhait qui pourrait se réaliser avant la fin de la décennie.

«Le parcours - une normale 71 de 7166 verges - représentera un défi intéressant pour les golfeurs de la PGA. Il ouvrira en 2013. Il faudra lui accorder quelques années pour atteindre sa maturité. Mais vers 2017 ou 2018, il pourrait certainement accueillir un tournoi de cette envergure», ont assuré en choeur Weir et son associé.