Mike Weir ajoute un 15e bâton dans son sac, alors qu'il entreprend une nouvelle carrière liée à la conception de parcours de golf de grande qualité aux quatre coins du monde. Avis à ceux qui sauteraient à des conclusions hâtives: il entend aussi reprendre sa place au sein de l'élite mondiale par la qualité de son jeu.

«Ma carrière en tant qu'architecte débute. Je suis emballé par les défis immenses et intéressants que cette carrière me réserve. Mais je demeure d'abord et avant tout un golfeur professionnel. Les derniers mois ont été très difficiles. J'ai été ralenti par les blessures et la qualité générale de mon jeu s'est détériorée. Je n'ai toutefois jamais cessé de m'entraîner pour retrouver ma touche et ma confiance. J'ai non seulement l'intention de reprendre ma place sur le circuit de la PGA, mais aussi, je ne vise rien de moins que la victoire.»

De passage au club Laval-sur-le-Lac, où son partenaire d'affaires Ian Andrew, avec qui il a fondé la firme Weir Golf Design en 2009, et lui ont obtenu le contrat de modernisation du parcours bleu (voir autre texte), le champion du Tournoi des Maîtres en 2003 trépignait à l'idée de retrouver ses adversaires du circuit américain. Des retrouvailles qui surviendront dès demain alors que Weir prendra part au tournoi AT&T dans la région de Philadelphie.

«J'étais là hier (lundi) pour m'entraîner. Je serai de retour ce soir et je profiterai de la journée de mercredi pour m'entraîner de nouveau afin d'être prêt jeudi pour la première ronde. J'espère que tous les efforts et les sacrifices auxquels je me suis astreint au cours des derniers mois seront récompensés. Mais je sais très bien que les succès ne viendront pas seuls. Je dois mieux jouer, garder mes coups de départ dans les allées, être plus précis avec mes fers et plus efficace sur les verts. J'ai 41 ans, je suis au sommet de ma forme physique. Je ne frapperai jamais la balle plus loin que je la frappe en ce moment, ce qui veut dire que je serai toujours derrière la grande majorité de mes adversaires. Je dois donc être meilleur sur les autres aspects. C'est comme ça que j'ai gagné le Masters. C'est comme ça que j'ai remporté mes sept autres victoires en carrière. C'est comme ça que je vais gagner de nouveau», a assuré le meilleur golfeur de l'histoire du Canada, croisé hier dans la grande salle de réception du prestigieux terrain fondé en 1917.

Et si les succès tardent à récompenser tous ces mois d'efforts et de sacrifices?

«Pas question de lâcher. Je suis inscrit dans cinq des six prochains tournois de la PGA et j'entends disputer une saison complète l'an prochain.»

De Tiger à Rory

Bien que son absence du circuit de la PGA passe inaperçue en comparaison à celle de Tiger Woods, Mike Weir demeure convaincu que, comme lui, le golfeur le plus populaire de la planète entend renouer avec la compétition.

«On ne peut pas atteindre le niveau d'excellence qu'a atteint Tiger sans aimer la pression, le niveau de compétition au point d'en avoir besoin. Je sais comment je me sens et je me dis qu'il doit être plus assoiffé que moi encore. Il ne fait aucun doute dans mon esprit qu'une fois ses blessures guéries, Tiger reviendra et qu'il reviendra plus fort que jamais. Car le niveau de compétition est plus élevé qu'il ne l'a jamais été», a ajouté Weir.

L'ascension fulgurante de Rory McIlroy, champion du dernier Omnium des États-Unis après sa déconfiture en dernière ronde du Tournoi des Maîtres, premier titre majeur de la saison, démontre à quel point la compétition vient de partout.

Exclu de l'Open américain - il a trébuché en ronde de qualifications -, c'est devant son téléviseur que Weir a pu apprécier la qualité du jeu du jeune Irlandais.

«C'est phénoménal de voir ce qu'il a accompli. C'est vrai que les conditions étaient favorables: les allées étaient plus larges et le terrain moins sec qu'à l'habitude. Ça peut expliquer son total de -16. Mais il a quand même gagné par huit coups. C'est ça qui est le plus impressionnant.»

Un job à temps plein

Entre l'entraînement, la compétition, l'implication au sein de sa nouvelle entreprise et sa vie familiale, Weir assure être en mesure de maintenir sa concentration.

«Je suis un gars très terre à terre. Je suis au gymnase tôt le matin et je frappe des balles le reste de la journée. J'ai même aménagé une salle d'entraînement à la maison. Des fois, je m'y rends pour me filmer et corriger certains aspects de mon élan. C'est un job à temps plein», lance Weir en riant.

Comment alors s'assurer de la bonne marche des travaux qui débuteront dès que les feuilles passeront du vert au rouge?

«Ian (Andrew) passera les prochains mois à Laval pour superviser les travaux. Mais je serai toujours à une envolée de venir le rejoindre. Des modifications seront apportées en cours de route. Je viendrai alors sur place. S'il le faut, je sortirai balles et bâtons afin de voir ce qui doit être fait tout en m'assurant que le plaisir de jouer soit respecté. Car c'est ce qui prime d'abord et avant tout.»

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MIKE WEIR: POINTS DE REPÈRE

Date de naissance: 12 mai 1970 (41 ans)

Lieu de naissance: Sarnia, Ontario

Lieu de résidence: Sandy, Utah

A reçu le trophée Lou Marsh (remis par les journalistes canadiens) en 2003

A été élu trois fois athlète masculin de l'année au Canada (2000, 2001, 2003)

A remporté le Tournoi des Maîtres en 2003

A remporté 8 tournois sur le circuit de la PGA