Près de la moitié des 24 participants à la Coupe Ryder 2010 en seront à leur baptême de cette prestigieuse compétition, au club Celtic Manor, lieu de la 38e présentation du tournoi. Six Européens et cinq Américains sont des recrues - un nombre record - et ils découvriront la terrible pression de ce duel acharné.

Malgré leur victoire en 2008, chez eux au club Valhalla, à Louisville, au Kentucky, les Américains partent négligés. Les Européens avaient en effet remporté cinq des six éditions précédentes de la Coupe, en grande partie grâce à un esprit d'équipe sans pareil, et ils ont l'avantage de jouer chez eux, sur un parcours qu'ils connaissent bien.

Plusieurs piliers européens des formations gagnantes ont été laissés de côté, mais Lee Westwood, Miguel Angel Jimenez, Padraig Harrington et Ian Poulter sont encore là. Et les recrues ne sont pas à proprement parler des joueurs sans expérience.

Martin Kaymer ou Rory McIlroy sont certainement deux de plus belles révélations de la saison, tandis que Ross Fisher, Peter Hanson et les frères Francesco et Edoardo Molinari se sont tous signalés d'une façon ou d'une autre en tournois majeurs depuis quelques années.

Les néophytes américains sont eux aussi de très bon calibre. Dustin Johnson a bien failli remporter deux titres majeurs cette saison et Matt Kuchar a été le joueur le plus régulier sur le circuit de la PGA. Bubba Watson et Jeff Overton sont des vedettes émergentes et le jeune Rickie Fowler est l'un des jeunes joueurs américains les plus charismatiques, avec ses cheveux longs et ses vêtements colorés.

En un sens, cette Coupe Ryder de 2010 illustre la relève de la garde au sommet du golf mondial. Au-delà du classement officiel - qui tient compte des résultats des saisons précédentes - ce sont bel et bien les meilleurs joueurs du moment qui se retrouvent au Pays de Galles.

Des recrues expérimentées

Le capitaine européen, Colin Montgomerie, a pleine confiance en ses néophytes. «C'est peut-être leur première participation à la Coupe Ryder, mais ces joueurs ne sont certainement plus des recrues sans expérience», a-t-il noté, la semaine dernière, en conférence de presse.

«En 1991, quand j'ai commencé dans cette compétition, je n'avais encore rien gagné et je n'avais pratiquement jamais joué aux États-Unis. Je découvrais l'ampleur de cette compétition et j'étais impressionné de faire équipe avec Seve Ballesteros ou Bernhard Langer, qui y avaient déjà fait leurs marques.

«Nos «recrues» sont d'un autre calibre. Ils ont joué et gagné des tournois partout dans le monde, même des tournois majeurs. Plusieurs sont aussi habitués à la compétition en équipe, qu'ils ont connue dans les rangs amateurs ou professionnels.»

Montgomerie a aussi assuré qu'il ferait appel à tous ses joueurs dès la première journée de la compétition. En 1999, quand six Européens avaient aussi fait leurs débuts en Coupe Ryder, trois d'entre eux n'avaient joué que lors des simples du dimanche. Les Américains en avaient profité pour réussir la plus grande remontée de l'histoire.

«Les frères Molinari ont remporté plusieurs titres ensembles et ils seront des premiers matchs en duo, a révélé le capitaine. Rory McIlroy jouera aussi, avec son compatriote Graeme McDowell, et je n'hésiterai pas à faire jouer Martin (Kaymer), Ross (Fisher) ou Peter (Hanson).

Le pari de Pavin

Les recrues américaines seront aussi à l'avant-scène, car Corey Pavin n'a pas vraiment le choix.

Un seul golfeur de l'équipe américaine, Hunter Mahan, présente une fiche gagnante en Coupe Ryder (2-0-3) et il n'a joué qu'une seule fois dans la compétition. Des vétérans, seul Jim Furyk connaît une fin de saison satisfaisante. Phil Mickelson est ralenti par l'arthrite, Steve Stricker et Stewart Cink éprouvent des ennuis sur les verts, tandis que Tiger Woods tente de coller les morceaux de son élan... et de sa vie.

En y allant avec cinq recrues, Pavin est assuré de miser sur des joueurs performants, gonflés à bloc et désireux de faire leurs preuves.

«C'est évidemment rassurant de voir des joueurs comme Kuchar ou Johnson faire aussi bien à l'approche de la Coupe Ryder, a avoué Pavin, la semaine dernière en conférence téléphonique. Nos plus jeunes joueurs sont très bien préparés. Je leur ai simplement rappelé de ne pas oublier de respirer quand la compétition va débuter!

«On a parfois tendance à précipiter nos gestes quand la pression est plus forte et c'est justement ce qu'il faut éviter à la Coupe Ryder. Il faudra être patient, profiter des occasions quand elles vont se présenter et éviter les erreurs mentales.»

Pavin était membre de la dernière équipe américaine à avoir enlevé la Coupe en Europe, en 1993, au club The Belfry. «C'est toujours difficile de jouer en Europe. Le public est évidemment contre nous, mais il est aussi très respectueux des règles et de la tradition de la Coupe Ryder. Je crois en nos chances.»