Le coup de fer-7 que Tiger Woods a effectué de l'herbe longue au sixième trou l'an passé - un coup à l'aveuglette de derrière une colline qui s'est retrouvé sur le vert et a permis de transformer un hypothétique boguey en oiselet - demeurera certainement ancré dans les annales de l'Omnium des États-Unis.

L'Américain devra cependant se méfier s'il se retrouve en position semblable cette année, car le fameux parcours de Pebble Beach, situé en bordure de l'océan Pacifique, sera désormais beaucoup plus intimidant.

L'USGA a décidé de procéder à une modification subtile du parcours qui pourrait engendrer de nombreuses craintes chez les golfeurs. Elle a décidé d'éliminer l'herbe longue sur six trous le long de la côte du Pacifique, permettant ainsi aux coups ratés de se retrouver au bas de la falaise, dans le plus grand obstacle d'eau de l'histoire du golf.

«Si le vent est de la partie sur ces trous, ce ne sera pas une partie de plaisir, a commenté Ernie Els. J'ai expédié une balle sur la plage l'autre jour au 10e. Si vous l'envoyez là, vous n'aurez aucune chance. La falaise est légèrement insérée dans l'allée, et du tertre de départ, vous pouvez croire que c'est possible de l'envoyer au-delà (de cet obstacle). Mais c'est impossible. Du moins pour moi.»

Els n'est pas descendu sur la plage pour jouer son coup suivant. C'était une ronde d'entraînement. De plus, «(j'ignore) s'il est possible de remonter après cela».

Padraig Harrington sait où il ne doit pas envoyer son coup de départ au sixième. Il l'avait frappé un peu trop vers la droite lors du tournoi National Pro-Am de Pebble Beach en février dernier et avait regardé sa balle choir dans les parois rocheuses du parcours Stillwater Cove.

«J'ignore si c'est un coup jouable de la droite, a-t-il dit. Ce n'était certainement pas le cas à l'époque.»

Ce n'est qu'un élément additionnel à gérer pour Woods, Phil Mickelson, Lee Westwood et la balance du peloton de 156 golfeurs qui participeront au 110e Omnium des États-Unis à compter de jeudi.

Pebble Beach est déjà un test passablement éprouvant avec ses minuscules verts, si fermes que l'USGA a décidé d'y ajouter de l'eau à l'aube de la dernière ronde d'entraînement, mercredi, afin de s'assurer qu'ils ne meurent pas d'ici le week-end.

«C'est un parcours où votre jeu doit être à point dans toutes ses facettes, a commenté Geoff Ogilvy. De tous les parcours, lorsque Pebble est façonné de la sorte, c'est le type de terrain qui sépare le golfeur en pleine maîtrise de son jeu des autres. C'était vrai en 2000. Et je crois que ça l'est encore aujourd'hui.»

Les prévisions météorologiques font état de températures fraîches et arides pour la majeure partie du tournoi, même s'il n'est pas exclu qu'une brise marine ne vienne jouer les trouble-fêtes sur la péninsule de Monterey.

«Le brouillard sera l'ami des joueurs», a confié Roger Maltbie, un habitué de Pebble Beach qui est maintenant analyste pour le réseau américain NBC Sports.

«Si nous profitons de conditions ensoleillées avec une légère brise, ce sera un grand championnat, a-t-il ajouté. Et je serais vraiment surpris que quelqu'un brise le par.»

Un seul golfeur a joué mieux que la normale la dernière fois - Woods, avec un monstrueux cumulatif de moins-12 (272), l'emportant par 15 coups devant son plus proche rival.

Mickelson sera un autre joueur à surveiller cette fin de semaine, puisqu'une troisième place ou mieux lui permettrait de ravir le titre de meilleur joueur au monde à Woods. «Lefty» a joué une ronde sur le parcours de Pebble Beach la semaine dernière, et sait à quel point il peut être exigeant.

Il a remporté trois tournois sur ce terrain en carrière sur le circuit de la PGA, et avait amorcé sa première ronde à titre de golfeur professionnel à l'Omnium des États-Unis de 1992 avec un score de 68. Il avait cependant remis une carte de 81 le lendemain et avait raté le seuil de qualification.

«Je crois que tout est en place pour que nous connaissions le meilleur Omnium des États-Unis de l'histoire», a conclu Mickelson.