Tiger Woods aurait dû s'expliquer clairement et rapidement devant l'opinion publique après son accident de voiture mystérieux au lieu d'attendre plusieurs jours avant de révéler avoir «trahi sa famille», estiment des experts en communication interrogés par l'AFP.

«La meilleure chose à faire dans ces cas là, c'est de dire la vérité, de reconnaître l'erreur --l'erreur humaine», commente Terrie Williams, dont le cabinet de conseil en relations publiques travaille à New York pour des vedettes du divertissement et du sport.

Et il faut le faire vite, selon Vince McGourty, du cabinet HCD, pour qui Tiger Woods «a attendu trop longtemps» avant de reconnaître ses erreurs.

Le golfeur a reconnu mercredi dans un communiqué avoir commis des «écarts de conduite» et «trahi sa famille», semblant confirmer les rumeurs de liaisons extraconjugales qui le poursuivent depuis son accident de voiture du 27 novembre.

Son refus de parler à la police et son premier communiqué diffusé lundi pour condamner «les nombreuses rumeurs» n'avaient fait que relancer les spéculations sur un accident dont des médias estiment qu'il est dû à une dispute conjugale liée aux maîtresses attribuées par la presse au champion.

D'après M. McGourty, les premières déclarations du champion n'ont pas calmé la tempête médiatique et Tiger Woods s'est retrouvé acculé. «Je pense qu'il s'est dit qu'il n'y avait pas d'autre issue, qu'il n'avait plus le choix».

Terrie Williams précise qu'elle a aussi eu des clients, confrontés au même type de situation, qui n'ont pas respecté la règle, intangible selon elle, qui consiste à venir s'expliquer devant l'opinion publique dès l'éclatement d'un scandale. Et ils le regrettent, souligne-t-elle.

«Je connais ce genre de situation depuis toujours. Et je sais que c'est le bon conseil que je donne à mes clients, mais qu'au final ils n'en font qu'à leur tête», dit elle.

Suite à l'accident survenu devant le domicile de Tiger Woods en Floride (sud-est) la police n'a infligé qu'une amende de 164 dollars au champion aux 14 titres de grand chelem.

Et pour le moment, les parraineurs de Woods ne semblent pas échaudés par le tourbillon médiatique. Nike, Gatorade et Gillette ont unanimement apporté leur soutien au numéro 1 mondial du golf après ses aveux.

Un sondage commandé par le cabinet de Vince McGourty montre néanmoins qu'un tiers des Américains ont une opinion moins bonne du champion en raison de ce scandale qui est devenu le sujet de blagues dans tout le pays.

«Ma femme et moi sommes allés voir le comédien Robin Williams à New York lundi et il a commencé son spectacle avec Tiger Woods», explique Vince McGourty.

Néanmoins, les scandales sexuels de ce type choquent moins les Américains, généralement présentés comme très puritains sur ces questions: «il y en a eu tellement, tellement d'hommes qui ont eu une maîtresse», note Terrie Williams.