Tom Watson et Jack Nicklaus ont livré bataille lors du fameux «Duel au Soleil», l'une des rondes finales les plus captivantes dans l'histoire des tournois majeurs.

Trente-deux ans plus tard, l'un des deux, samedi, pouvait rêver à une autre conquête de l'Omnium britannique à Turnberry, à l'âge de 59 ans.

L'autre jouait au tennis.

Maintenant âgé de 69 ans, Nicklaus a raconté qu'il a complété un match à sa résidence du sud de la Floride à temps pour regarder Watson négocier les neuf derniers trous. Il a pu voir son ancien grand rival inscrire deux oiselets sur les trois derniers trous, en route vers une carte de 71, un coup au-dessus de la normale, et une avance d'un coup après 54 trous.

«En fait, j'en ai regardé un bon bout», a confié Nicklaus dans le cadre d'un questionnaire auquel il a répondu par l'entremise de son porte-parole. «Comme tout le monde... j'en avais les larmes aux yeux.»

Déjà le golfeur le plus âgé à occuper le premier rang à un tournoi majeur, peu importe la ronde, Watson tentera de signer un sixième triomphe en carrière à l'Omnium britannique, ce qui lui permettrait d'égaler la marque de Harry Vardon. Il deviendrait, bien sûr, l'aîné parmi tous les vainqueurs de tournois majeurs.

Le dernier triomphe de Watson à l'un des quatre rendez-vous annuels du Grand Chelem du golf est survenu il y a 26 ans. Il s'agirait alors du plus grand intervalle entre deux victoires à un tournoi majeur.

«Que Tom joue bien ou non demain (dimanche), qu'il l'emporte ou non, ça ne change rien», a affirmé Nicklaus. «C'est évident que nous aimerions tous le voir gagner, mais ce qu'il a accompli jusqu'à maintenant représente un exploit remarquable.»

Nicklaus était âgé de 46 ans lorsqu'il est sorti vainqueur du Tournoi des Maîtres de 1986 grâce à un score de 30 sur le neuf de retour le dimanche. Douze ans plus tard, il a tenté de compléter une autre de ses irrésistibles poussées à Augusta National, mais il a dû se contenter du sixième échelon.

Lors d'une récente entrevue, Nicklaus a avoué que sa performance lors du «Duel au Soleil» avait été la meilleure de sa carrière à un tournoi majeur... qu'il n'a pas gagné.

Lui et Watson ont ramené des cartes identiques lors de chacune des trois premières journées du tournoi et se trouvaient à égalité avec deux trous à jouer, jusqu'à ce que Watson ne se détache grâce à un oiselet au 17e trou. Watson a complété sa ronde finale avec un score de 65 et l'a emporté par un coup.

Selon Nicklaus, Watson profitera de sa vaste expérience, non seulement sur les terrains britanniques, mais aussi résultant de ses huit victoires en carrière en tournois majeurs.

«Tom va réaliser que ce terrain n'est pas très facile», a rappelé Nicklaus. «Peu importe ce que feront ses rivaux dimanche, ils commettront des erreurs. Lui aussi, et il le sait. La clé du succès, pour lui, sera d'empêcher que les erreurs se multiplient ou mènent à un mauvais trou. Si Tom joue avec intelligence demain, il sera le favori. Et je m'attends à ce qu'il joue avec intelligence. Rien d'autre.»

Tout au cours de la semaine, Watson a été transporté vers ses souvenirs de Turnberry, à commencer par un message-texte venant de l'épouse de Nicklaus, Barbara, qui lui a souhaité bonne chance à la veille du premier parcours.

Nicklaus a également acheminé un message-texte à Watson, bien qu'il ait eu besoin d'aide pour le faire.

«Barbara a envoyé à Tom mon premier message-texte à vie», a confié Nicklaus. «Barbara lui a écrit toute la semaine, mais c'était mon premier.»

Et que disait le message?

«Ca, c'est entre nous deux», a répondu Nicklaus. «Ce sera à lui de vous le dire.»