L'Américain Steve Marino a obtenu sa place à l'Omnium britannique alors qu'il était réserviste. Il a dû faire voyager son père jusqu'en Floride en avion, pour qu'il lui fasse parvenir son passeport, puis il a joué de façon à se placer à égalité au sommet après deux rondes.

Voilà toute une histoire, non? Certainement, sauf qu'elle a été éclipsée par la brillante fin de ronde du comeneur Tom Watson, vendredi, ainsi que par la déconfiture de Tiger Woods, qui a raté la qualification par un coup.

Watson, 59 ans, est devenu le plus vieux joueur à occuper la tête au terme d'une ronde de tournoi majeur. Woods a raté la qualification pour une deuxième fois chez les pros. Marino, lui, est peut-être bien devenu une de ces réponses obscures dans un futur quiz. Il a joué 68 pour un total de 135, cinq coups sous la normale.

Il est vrai qu'il pourrait faire en sorte que tout le monde le connaisse - s'il joue assez bien pour remporter le tournoi, lors des deux prochains jours.

«C'est certain que l'expérience peut être un avantage, a mentionné Marino, qui est âgé de 29 ans. Mais ça peut aussi être une bonne chose de ne pas en avoir.»

Certains ont fait allusion à Ben Curtis, qui a remporté le tournoi à sa première participation, au Royal St. George's en 2003.

«Je n'ai pas encore vécu de cauchemar ici, touchons du bois, a dit Marino. Mais ayant suivi le tournoi à la télé depuis que je suis petit, j'ai vu de drôles de choses se passer, et ça m'est rentré dans la tête que quelques-unes pourraient bien m'arriver à moi, bonnes ou mauvaises.»

Il y a eu beaucoup de positif pour lui en deuxième ronde, alors qu'il a réussi un coup improbable après l'autre. Il a envoyé la balle dans le trou à partir de 116 verges, au troisième trou, et a fait de même à partir d'une fosse de sable pour signer un autre oiselet, au sixième. Il y a eu son roulé de 30 pieds pour l'oiselet, au cinquième, puis un autre de 20 pieds pour un aigle, au 17e.

«À certains moments de la ronde, j'avais l'impression de n'avoir besoin que d'un seul coup roulé à chaque trou, a confié Marino. Honnêtement, je ne pense pas que mon score aurait pu être plus bas, pas même d'un coup.»

Saluons aussi son père, qui lui a fait parvenir un élément essentiel à sa présence à Turnberry - son passeport.

«J'ai dû faire prendre l'avion à mon père jusqu'en Floride, pour qu'il puisse récupérer mon passeport puis me l'envoyer, a dit Marino. Je ne m'attendais même pas à participer au tournoi.»

Marino, qui a brillé à l'Université de la Virginie, a récolté plus d'un million $ US en gains, en 2007. Cette année, il s'est distingué au tournoi Colonial, en mai, s'y inclinant en prolongation au profit de Steve Stricker.

«C'est un super bon gars qui a énormément de talent, a mentionné Mark Calcavecchia, qui se trouve à un seul coup des meneurs. Ca fait du bien de le voir connaître du succès. Il pourrait remporter le tournoi. Ce n'est qu'une question de temps avant qu'il signe une première victoire.»