Les preneurs aux livres britanniques ont accordé à Rory McIlroy les troisièmes cotes les plus favorables en vue de l'Omnium britannique, ce qui est inhabituel pour quelqu'un qui disputera ce tournoi prestigieux pour la première fois chez les pros.

McIlroy ne semble pas être particulièrement nerveux à cet effet; à petite échelle - jusqu'ici, du moins, il a déjà montré qu'il est capable de relever les défis.

Le natif de Holywood, une ville côtière de l'Irlande du Nord, est déjà un visage facile à reconnaître avec ses taches de rousseur et ses cheveux bruns frisés, qui dépassent de sa casquette.

Il a fait ses débuts à l'Omnium britannique alors qu'il n'avait que 18 ans, en 2007 à Carnoustie, et y a connu une première ronde de 68 sur le plus difficile des parcours de type «links».

L'une des raisons pour lesquelles il attire l'attention, au-delà du talent qui lui a permis de remporter la Classique du désert à Dubaï, cette année, est le souhait perpétuel de trouver quelqu'un qui mettra Tiger au défi.

À Turnberry, McIlroy, 22e au monde, disputera ses deux premières rondes avec deux golfeurs de 24 ans, Anthony Kim et Martin Kaymer.

Kim, classé 15e, est doté d'un talent explosif. Kaymer, un Allemand, vient de signer deux gains d'affilée sur le circuit européen.

Woods a établi un record obscur de la PGA, il y a deux semaines, quand il a remporté le tournoi AT&T National: il obtenait alors un 53e gain lors de la décennie en cours - battant la marque de Ben Hogan, qui a signé 52 victoires dans les années 1940. Les 12 triomphes en tournois majeurs de Woods, depuis 2000, représentent aussi un record.

Depuis son retour en février, après une opération au genou, Woods a terminé à égalité en sixième place lors des tournois majeurs - à quatre coups d'Angel Cabrera au Tournoi des maîtres, en avril, et à quatre coups de Lucas Glover à l'Omnium des États-Unis, en juin.

«Il n'est pas seulement un autre joueur, a mentionné McIlroy au sujet de Woods. Je me rappelle la première fois où je lui ai parlé, j'étais nerveux juste à l'idée de lui parler. Il y a comme une aura qui l'entoure, vous savez? C'est un compétiteur incroyable. Il n'a pas remporté 14 tournois majeurs sans raison. Et je suis sûr qu'il n'a pas fini d'en gagner.»

Woods s'est présenté à Turnberry seulement pour frapper des balles au champ de pratique et effectuer des roulés sur le vert d'entraînement, mercredi. C'est une routine qui lui a valu de bons résultats, lors des tournois majeurs.

Sergio Garcia, un jeune vétéran de 29 ans, en est un qui aurait peut-être déjà remporté quelques tournois majeurs, si ce n'était de Woods.

Il y a maintenant 10 ans qu'il s'est mesuré une première fois à Woods - lors du Championnat de la PGA, où il a terminé à un coup de Tiger. Ils ont joué ensemble dans le dernier groupe à l'Omnium des États-Unis, en 2002, puis à l'Omnium britannique en 2006 - deux tournois que Woods a aisément remportés.

Garcia est toujours sans victoire lors de tournois majeurs - un sujet qui n'est pas parmi ses préférés, on s'en doute bien.

«La chose la plus importante pour moi est de réussir à en gagner un, a dit Garcia. Mais ce qui est important, aussi, c'est de se donner une chance de réussir. Le gars qui finit 15e ou 40e, il n'a pas de chance du tout. Je sais qu'ils disent que celui qui finit deuxième est le premier perdant, mais j'aime mieux être le premier perdant que le 39e perdant. Quand vous êtes sur le terrain au moment où ça compte, vous avez votre chance. Parfois les choses vont en votre faveur, et parfois non.»

Tout s'amorce à compter de jeudi, avec notamment Woods qui prendra le départ en compagnie du Japonais de 17 ans Ryo Ishikawa, un autre jeune golfeur qui espère un jour atteindre les sommets de son sport.