De tous les prétendants à la victoire, lundi à l'Omnium des États-Unis, aucun n'était moins charismatique que l'Américain Lucas Glover. Il a connu une journée difficile sur le parcours Noir du Bethpage State Park, mais a réussi un important coup roulé pour un oiselet au 16e trou et s'est finalement imposé dans la 109e édition de ce deuxième des quatre tournois majeurs du golf.

Sa dernière ronde de 73, lui a permis de conclure le tournoi à -4, deux coups devant ses compatriotes Phil Mickelson, David Duval et Ricky Barnes, qui ont été dans la lutte jusqu'aux derniers trous.

Le golfeur de 29 ans, qui n'avait remporté qu'un tournoi de la PGA en cinq saisons et n'avait jamais évité la coupure en trois participations à l'Omnium des États-Unis, a ainsi obtenu une consécration que bien peu de gens à Farmingdale semblaient lui souhaiter, à l'exception peut-être de sa famille et de quelques amateurs de sa Caroline du sud natale.

«Je ne sais pas pourquoi les gens ne croyaient pas en moi. Je n'avais jamais été compétitif en tournoi majeur, c'est vrai, mais cela m'a motivé à me prouver à moi-même que je mérite de jouer avec l'élite, a-t-il déclaré en conférence de presse officielle.

«Aujourd'hui, j'entendais la foule enthousiaste chaque fois que Phil (Mickelson) ou David (Duval) réussissait de bons coups. Je comprends les gens d'avoir encouragé ces grands golfeurs, mais ils ont aussi été corrects avec moi.»

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Mickelson et Duval, les deux favoris de la foule, ont partagé la tête avec Glover sur le dernier neuf, mais des bogeys au 17e trou ont compromis leurs chances.

Le premier, qui ne jouait qu'à la demande de sa femme, Amy, récemment diagnostiquée d'un cancer du sein, a vécu une autre journée éprouvante au plan émotif. Deuxième de l'Omnium pour la cinquième fois, sa déception était fort différente.

«Je suis déçu, c'est certain, mais je suis surtout heureux que ce soit terminé, a avoué Mickelson lors d'une conférence de presse. Les gens ont été merveilleux avec moi cette semaine, je les en remercie. Je dois maintenant m'occuper de choses plus importantes.

«Je vais retrouver Amy tout à l'heure et nous rentrerons à la maison. De là, je ne sais pas trop ce que les prochains mois nous réserveront...»

Mickelson a déjà indiqué qu'il ne serait pas à l'Omnium britannique, dans un mois, mettant ainsi fin à la plus longue série de participations consécutives aux tournois majeurs parmi les joueurs actifs.

Duval, lui, est maintenant au contraire assuré de disputer les prochains majeurs sans avoir à passer par les qualifications. Et il espère y briller à nouveau. «Certains vont me trouver arrogant, mais je crois que je suis revenu où je mérite d'être. Je savais que je jouais beaucoup mieux que mes résultats ne le laissaient croire. Je le répétais souvent, mais les gens ne le croyaient pas.»

N'eût été d'un triple-bogey au troisième trou, conséquence malchanceuse d'une balle enfouie dans une trappe de sable, le vétéran de 37 ans aurait pu s'imposer. Duval, qui n'avait plus obtenu un top 10 depuis 2002, a reçu un appui inconditionnel de la foule tout au long de la semaine.

«Je crois que les gens ont plus de facilité à s'identifier à quelqu'un qui, comme moi, a été malmené par son sport, qu'à un joueur comme Tiger, qui semble évoluer sur une autre planète.»

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L'Américain Ricky Barnes, qui était en tête depuis le début du tournoi, a connu lui aussi une dernière ronde difficile (76). « C'est décevant de terminer de cette façon, mais je dois être satisfait de ma semaine, a noté Barnes. Aujourd'hui (lundi), je n'avais aucun contrôle sur le premier neuf ; Lucas (Glover) non plus d'ailleurs... »

Celui qui dispute sa première saison complète sur le circuit de la PGA espère tirer profit de sa performance pour enfin bien établir sa carrière. «J'ai hâte de revenir sur un terrain et de poursuivre sa ma lancée, a-t-il dit. Cette deuxième place me qualifie pour l'Omnium britannique, le Tournoi des Maîtres et l'Omnium américain de l'an prochain. Elle me procure aussi beaucoup de confiance.»

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Au contraire de Mickelson et Duval, Tiger Woods et Mike Weir n'ont jamais été en mesure d'inquiéter les meneurs. Solide du tertre au vert, Woods n'a jamais trouvé son rythme avec son fer droit. «C'était très frustrant de frapper si bien la balle et de rater tous ces coups roulés. Je les ai manqués toute la semaine, que dire de plus...»

Weir, au contraire, a connu des ennuis avec ses coups de départ, particulièrement lundi. Son habileté autour des verts lui a permis de faire illusion jusqu'au 15e trou, mais un bogey et un double-bogey l'ont sorti de la compétition.

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Le Canadien Nick Taylor a été le meilleur amateur du tournoi avec une 36 place, un coup devant Drew Weaver, le jeune diplômé de Virginia Tech. On lui laisse le mot de la fin: «Je n'ai jamais été autant épuisé au terme d'une compétition de golf. C'est comme si ce tournoi avait duré quatre semaines!»