Il faudra donc attendre jusqu'à aujourd'hui pour connaître le champion de l'Omnium des États-Unis et ils sont une bonne vingtaine à rêver encore au titre.

Deux golfeurs qui ont dû passer par les qualifications, les Américains Ricky Barnes et Lucas Glover, sont détachés d'un peloton compact de 19 joueurs, regroupés en quatre coups, qui comprend notamment Phil Mickelson, Mike Weir, Tiger Woods, Retief Goosen et Stephen Ames.

Auront-ils les nerfs assez solides pour résister à la meute lancée à leurs trousses? L'histoire démontre qu'on peut en douter.

Barnes n'a rien gagné depuis son Championnat amateur des États-Unis, en 2002, et il pourrait aligner sur son palmarès deux titres nationaux de son pays... à sept ans d'intervalle. Hier, il a survécu à plusieurs coups de départ erratiques, aux 10e et 11e trous notamment, mais il a retrouvé son calme en fin de ronde. En signant une carte de 70, la normale, il a complété la troisième ronde à -8, avec une priorité d'un coup sur Glover.

«Je crois en mes chances, a-t-il déclaré en conférence de presse, après la troisième ronde. J'avais dit à mes proches au début de la semaine que je pouvais gagner le tournoi et j'espère le faire demain (aujourd'hui). Je suis bien entouré: plusieurs membres de ma famille sont ici, mon frère porte mes bâtons. Je vais essayer de bien dormir et revenir demain en pleine forme.»

Glover, qui n'a rien gagné depuis 2005, a toutefois une bien meilleure fiche cette saison avec notamment une deuxième et une troisième places et plus de 1,2 millions en gains.

Au contraire de Barnes, il avoue craindre le retour des gros bras derrière lui. «Ricky et moi avons mieux joué que tout le monde jusqu'ici, mais c'est loin d'être terminé», a-t-il souligné en conférence de presse.

«Il suffit de regarder les noms sur le tableau des meneurs: Mickelson, Weir, Woods, ces gars-là ont gagné des tournois majeurs et ils savent ce qu'il faut faire. L'un d'eux va connaître une ronde exceptionnelle demain, c'est certain...»

David Duval est parmi les candidats au titre et c'est déjà une victoire importante pour lui. Premier du classement mondial en 1999, Duval a obtenu huit top 10 dans les tournois majeurs entre 1998 et 2001, obtenant enfin la consécration à l'Omnium britannique de 2001. Alors qu'on croyait qu'il livrerait une chaude lutte à Tiger Woods pour la suprématie mondiale, Duval n'a jamais plus rien gagné.

À partir de 2002, sa carrière s'est résumée à une longue série de contre-performances. Encore l'été dernier, après deux bonnes rondes à l'Omnium britannique, il s'est sorti de la compétition avec un 83. Il a dû se qualifier pour être au Bethpage State Park et s'estime chanceux d'être encore là.

«La recette est simple: frapper la balle dans l'allée, atteindre le vert en coups réglementaires et espérer que quelques coups roulés tombent dans le coupe, a-t-il déclaré en conférence de presse officielle. Il faut être patient, même si ce n'est pas facile.»

Avec les années, Duval a développé une relation d'amour/haine avec son sport. «J'aimerais apprécier davantage le jeu, a-t-il dit, mais je sais trop combien le golf peut être à la fois exaltant et cruel.»

Ils seront nombreux à penser la même chose aujourd'hui.

Tiger Woods n'a pas encore trouvé son rythme au Bethpage State Park. Il n'est toutefois qu'à trois coups de la troisième place, prêt à profiter de la défaillance attendue des deux meneurs.

Johnny Miller, l'analyste de NBC, l'un des plus fins observateurs du golf professionnel, a estimé hier: «Je ne crois pas qu'il peut revenir. Il n'est pas aussi tranchant que lors de ses meilleures performances et il n'a jamais comblé un déficit aussi important dans un tournoi majeur. Mais il y a toujours une première fois», a conclu Miller, comme pour se protéger d'un exploit possible de Woods.

Ce dernier a laissé poindre sa fatigue, hier, en avouant que l'horaire fou de la semaine l'avait éprouvé nerveusement. «Je ne sais même plus quelle journée nous sommes», a-t-il déclaré aux journalistes entre les troisième et quatrième rondes.

Quelqu'un peut-il lui répondre avec certitude?

Le déluge redouté a frappé Farmingdale dans la nuit de samedi à dimanche et les organisateurs n'ont pu relancer la troisième ronde qu'à midi, hier. Après une brève pause, les golfeurs ont entrepris la quatrième ronde vers 18h, encore sur les tertres du premier trou et du 10e, question d'accélérer le jeu. On a suspendu le jeu un peu après 20h.

«Notre objectif est de ramener tout le monde sur le terrain tôt lundi (aujourd'hui) afin de compléter le tournoi avant midi, si la météo nous le permet, a expliqué Mike Davis de la USGA, dans un communiqué. De cette façon, nous pourrions disputer une ronde de prolongation en après-midi, si cela se révélait nécessaire. Si la pluie perturbe encore notre horaire, nous pourrions disputer la prolongation mardi.»