Les joueurs et les amateurs devront être patients, ce week-end, au Bethpage State Park, où se déroule l'Omnium des États-Unis. La pluie a en effet volé la vedette, hier, inondant le redoutable parcours Noir et forçant l'interruption de la première ronde avant même qu'un seul joueur ait pu compléter le parcours.

En fin de journée, les organisateurs travaillaient sur plusieurs scénarios, mais il semble déjà peu probable qu'un champion puisse être couronné avant lundi, peut-être même plus tard la semaine prochaine.

Avec un peloton de 156 joueurs et des conditions de jeu très ardues, les deux premières rondes de l'Omnium sont toujours de longs marathons. Même si la pluie fait relâche aujourd'hui, on doute de pouvoir compléter ces deux rondes.

Mike Davis, le responsable du parcours pour la USGÀ (United States Golf Association), a expliqué: «Les précipitations dépassaient le niveau d'absorption du terrain. Certains trous, le 18e en particulier, étaient complètement inondés et ce n'était pas possible de jouer dans ces conditions.

«Nos météorologistes prévoient «la même chose» pour demain, lundi et mardi. Réussir à programmer quatre rondes de golf dans tout cela sera difficile...»

Pour l'instant, les organisateurs espèrent compléter la première ronde aujourd'hui, en début d'après-midi, pour ensuite commencer la deuxième ronde vers 16h. En oubliant la météo, ils pourraient ensuite compléter la deuxième ronde demain matin et entreprendre la troisième en après-midi.

Gageons qu'on citera encore M. Smith au cours des prochains jours.

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On a quand même joué au golf, hier, à Farmingdale, et le Canadien Andrew Parr est l'un des quatre meneurs à -1. Le jeune homme de 26 ans, qui n'est professionnel que depuis deux ans, a dû se qualifier pour participer à l'Omnium.

Hier, il a enregistré un oiselet au premier trou, a sauvé deux normales aux trous suivants, puis est sagement rentré au chalet pour se protéger de la pluie et savourer son heure de gloire.

Bien peu de Canadiens ont mené l'Omnium des États-Unis. Le Québécois Adrien Bigras l'a fait, il y a quelques décennies, en 1962, dans des circonstances similaires.

Pendant quelques heures, les agences de presse ont envoyé son nom aux quatre coins du monde. Bigras a raté la coupure de peu, après deux rondes, mais il en a gardé le souvenir d'un de ses plus beaux exploits.

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L'Américain Jim Brehaut, un vétéran de 46 ans habitué des circuits satellites, partage le premier rang avec Parr et deux autres joueurs. C'est lui qui est allé le plus loin sur le parcours, ayant le temps de jouer 11 trous.

Lui et son épouse ont acquis de leur parcours laborieux une certaine philosophie. ««Apprécie ce que tu vis», me dit toujours ma femme. Elle me l'a encore répété quand je suis revenu au chalet et c'est vrai que je suis choyé d'être ici. La pluie ne fera de mal à personne ce week-end...

«Aucun de nous n'a vraiment envie de se retrouver dans ces conditions climatiques, mais tout le monde doit jouer le parcours comme il est. Et il y aura un champion à la fin du tournoi. Enfin, je crois.»

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Revenons aux favoris. Tous les spécialistes ont eu le temps de noter que Tiger avait échappé un vilain coup de départ au premier trou, une cinquantaine de verges vers la gauche, mais qu'il avait réussi à sauver sa normale pendant que ses partenaires de jeu, Padraig Harrington et Angel Cabrera, se contentaient de bogeys après avoir frappé de bons coups de départ. Harrington avait d'ailleurs déjà cédé quatre coups à la normale en six trous, quand la ronde a été interrompue.

Tout le monde a aussi noté que les joueurs profitaient des conditions pour viser les fanions sans crainte de voir leur balle rouler hors du vert. Malgré sa longueur, le parcours Noir est infiniment moins féroce quand la pluie ralentit ses verts.

Et des conditions plus faciles ouvrent toujours la porte aux négligés.