Pour la première fois depuis longtemps, le titre de numéro 1 mondial est en jeu. Phil Mickelson pourrait théoriquement détrôner Tiger Woods pour la première fois, et ce avant même le prochain Tournoi des Maîtres. Peut être que les fans se fichent de cette compétition statistique qui repose sur un calcul arbitraire. Mais les principaux intéressés, eux, sont justement plutôt intéressés.

Le gaucher a gagné deux de ses trois derniers tournois. Avec sa victoire en février dernier à Riviera, il passait du cinquième au troisième rang mondial. Puis sa victoire dimanche dernier à Doral le propulsait en deuxième place, avec 8,62 points. Soit seulement 0,52 points derrière Tiger. Devant les caméras, Mickelson assurait alors qu'il ne se souciait pas trop de la course aux points. Prochaine question...

Difficile de le croire toutefois quand on connaît leur rivalité. Mickelson rêve sûrement de ne plus devoir répondre en conférence de presse à des énigmes du genre: «pourquoi Tiger est-il dominant?». Sans compter le bonheur d'être ébloui par quelques flashs additionnels de Kodaks.

Tiger règne au classement depuis déjà 197 semaines. Pour une rare fois, il sent dans son cou le souffle d'un prétendant. Le statu quo durera encore au moins quelques jours. Les deux ne participent pas cette fin de semaine au bien nommé Championnat Transitions. Woods retourne au jeu la semaine prochaine à l'Invitation Bay Hill. Mickelson reviendra quant à lui dans deux semaines à Houston. Il faudra attendre le Tournoi des Maîtres pour que les deux croisent le fer. Mathématiquement, Mickelson pourrait devenir numéro 1 avant même de se rendre à Augusta. Peu probable, mais tout de même possible.

Cela semblait encore plus plausible en juin dernier. Tiger étant blessé, la voie était libre pour Mickelson. On croyait qu'il se hisserait au premier rang en quelques mois. Ce fut le contraire. Le gaucher a sombré dans une léthargie. Il a fallu attendre huit mois avant sa prochaine victoire, en février dernier. Juste quand Tiger annonçait son retour.

Déshydraté, avec style

Samedi dernier en fin d'après-midi, rapporte PGATour.com, Mickelson grelottait dans sa chambre d'hôtel. Même après une douche brûlante et un bain chaud, ses sueurs froides persistaient, gracieuseté d'un virus. Son cadet, son relationniste et son entraîneur ont décidé ensemble de l'envoyer à l'urgence. On l'a hydraté par intraveineuse pendant deux heures. Le malade retournait à sa chambre d'hôtel peu après 23h.

Le lendemain, il sortait du lit à 1h30 de l'après-midi, une heure avant son départ. Il s'est rendu à temps au club Doral pour s'échauffer puis devancer l'autre co-meneur, Nick Watney. Sans ne jamais perdre sa superbe. Ou, comme dirait Jean Perron, son «calme shakespearien».