Comme elle a l'habitude de le faire lors de la dernière journée d'un tournoi de golf, Paula Creamer compte utiliser une balle rose dimanche. Mais il est bien possible que la couleur à laquelle elle rêvera d'abord et avant tout sera le vert, ce même vert qui orne les billets de la devise américaine. Mais encore faut-il que son corps amoindri résiste à une ultime ronde de 18 trous, ce qui est loin d'être certain depuis samedi soir.

L'une des huit finalistes en vue du dernier parcours du Championnat ADT de la LPGA, Creamer a été admise à un hôpital de Boynton Beach, samedi soir, en raison de sévères douleurs à l'estomac.

Creamer devait y passer la nuit et «une décision quant à sa participation à la ronde finale sera prise tôt dimanche matin», a annoncé Jay Burton, vice-président senior de IMG, la firme qui représente Creamer.

La golfeuse de 22 tente de devenir la première Américaine en 15 ans à terminer au sommet du classement des boursières de la LPGA.

Après sa ronde samedi, Creamer a fait savoir qu'elle comptait être de la partie pour l'étape ultime du tournoi, mais elle a tenu à se soumettre à un scanogramme pour s'assurer qu'elle n'était pas victime d'une crise d'appendicite.

Cette hypothèse était d'ailleurs fort plausible selon le personnel médical qui l'a évaluée au parcours Trump International.

«Que je finisse ou non au premier rang du classement des boursières, je veux gagner ce tournoi», avait également lancé Creamer après avoir complété le troisième parcours, samedi.

Plus tôt cette semaine, elle ne savait même pas si elle y prendrait part.

Creamer a commencé à ressentir d'intenses douleurs à l'estomac mercredi soir, et elles se sont à peine atténuées depuis. Creamer a réduit sa période d'échauffement habituelle de 90 à 30 minutes dans le but de conserver le plus d'énergie possible, et elle est toujours incapable de digérer des aliments solides, mis à part quelques menues bouchées de rôties sèches et de bagels qu'elle croquait du bout des dents samedi.

De plus, on l'a quelque fois vue se tordre de douleur pendant quelques secondes, après avoir effectué un coup.

«Je me sens le mieux quand je suis recroquevillée, a précisé Creamer. Je ne suis pas du genre à me plaindre, mais demain je me rappellerai qu'il ne me reste qu'une seule journée à endurer.»

Si Creamer gagne le dernier tournoi de la saison, dont on se souviendra d'abord parce qu'il doit signifier le chant du cygne de la Suédoise Annika Sorenstam, non seulement devancera-t-elle Lorena Ochoa par un peu plus de 40 000$ au classement des boursières, elle deviendra la première Américaine depuis Betsy King, en 1993, à réaliser pareil exploit.

«Si j'avais eu à abdiquer, je l'aurais fait avant», a affirmé Creamer, dont les gains pourraient surpasser le plateau des 2,8 millions$ en 2008 si elle l'emporte dimanche. En comparaison, King avait amassé un peu moins de 600 000$ il y a 15 ans.

Suzann Pettersen a réalisé la meilleure performance de la journée de samedi, signant une carte de 68, quatre coups sous la normale, malgré un triple bogey au quatrième trou. Mais dès le septième trou, Pettersen était revenue au niveau de la normale et elle a assuré sa qualification pour la journée de dimanche grâce à quatre oiselets consécutifs, entre les 13 et 16e trous.

Angela Stanford a inscrit un score de 69, et fera également partie du groupe final de huit joueuses, dimamche, tout comme Creamer, Seon Hwa Lee, Ji-Yai Shin et Jeong Jang.

La prolongation a par ailleurs été nécessaire pour déterminer les deux dernières participantes, et Karrie Webb et Eun-Hee Jee ont obtenu les deux derniers laissez-passer après que Sun Young Yoo eut effectué trois coups roulés au 17e trou, une normale-3.