Glen Constantin et Greg Marshall sont liés par l'amitié depuis plusieurs années et leur façon de diriger leur programme respectif, avec beaucoup de succès par ailleurs, ont plusieurs points en commun.

Les deux entraîneurs sont des recruteurs hors-pair. Les deux aiment bien miser sur des formations nombreuses où la profondeur permet une saine rivalité à l'interne et élimine ceux qui sont incapables de composer avec. Et leurs attentes sont toujours très élevées, estimant que leur équipe devrait tout gagner à chaque année et exigeant de leurs joueurs un effort en conséquence pour y arriver.

La grande différence entre les deux hommes réside dans leur style comme entraîneur, ce qu'on pourra constater samedi lorsque le Rouge et Or de Constantin (no 1, 11-0) affrontera les Mustangs de l'Université Western (no 3, 10-1) à la Coupe Vanier au stade Ivor Wynne.

Constantin projette l'image de la sérénité sur les lignes de côté, dirigeant calmement ses joueurs avec un visage impassible même s'il bouillonne intérieurement. Marshall, pour sa part, ressemble à un tueur en série après avoir ingurgité trois boissons énergisantes.

«Greg est à coup sûr un gars émotif. Je l'ai toujours agacé au sujet de la proéminence de sa veine jugulaire. Il est tellement intense, a raconté Constantin en rigolant. Personnellement, j'intériorise ma nervosité, je suis très émotif sur les lignes de côté mais je ne le montre pas. Je préfère me concentrer sur le cérébral des choses.»

Marshall souligne pour sa part: «J'étais un bon joueur de football non pas parce que j'avais de grandes aptitudes, mais en raison de mon intensité au jeu. Je suis pareil en tant qu'entraîneur. Parfois, j'aimerais être plus calme. Le bon côté, c'est que je suis comme ça seulement dans la compétition. Je suis rarement comme ça à l'extérieur du terrain. C'est une bonne chose. Je ne vivrais pas très longtemps si je me montrais aussi intense tout le temps.»

Ces approches différentes ont valu aux deux hommes la loyauté de leurs joueurs et beaucoup de succès au football universitaire canadien.

Le Rouge et Or est en quête d'un quatrième championnat national en six ans, samedi, et l'équipe se veut la référence par excellence parmi les autres universités. Aucune autre équipe ne rivalise avec celle de l'Université Laval pour le financement, le soutien des amateurs et les performances au cours de la dernière décennie, ce qui facilité la tâche de Constantin pour attirer des jeunes de talent.

Et ses joueurs apprécient son style.

«C'est un aspect qu'il a travaillé au cours des dernières années, il voulait se montrer plus calme et ça déteint sur notre équipe, a expliqué le quart-arrière Benoît Groulx, vainqueur de trophée Hec Crighton remis au joueur par excellence au pays. Quand notre personnel d'entraîneurs est calme, tout le monde l'est également et c'est une formule qui nous réussit bien.

«Son éthique de travail est incroyable. Il est exigeant envers lui, il veut toujours bien préparer ses joueurs et ses discours avant les matches sont toujours pertinents, il sait quoi dire.»

Pour leur part, les Mustangs reviennent à l'avant-scène du football universitaire canadien à la deuxième saison de Marshall comme entraîneur-chef. Ils prennent part à la Coupe Vanier pour la première fois depuis 1995.

L'ex-demi offensif de l'Université Western et des Eskimos d'Edmonton en est également à sa première expérience au championnat national comme entraîneur-chef, ayant perdu quatre demi-finales d'affilée avec les Marauders de McMaster de 2000 à 2003. Il a accepté le poste d'entraîneur-chef des Tiger-Cats de Hamilton en 2004, remportant le titre d'entraîneur de l'année cette année-là, mais il a été congédié après avoir perdu ses quatre premiers matches en 2006.

Il a effectué un retour avec l'Université Western à titre de coordonnateur à l'offensive avec l'équipe de Larry Haylor plus tard cette année-là et il a pris la relève de l'entraîneur ayant connu le plus de succès dans l'histoire du football universitaire en 2007, s'inclinant encore une fois en demi-finale. L'enthousiasme de Marshall a rapidement gagné ses joueurs, qui ont dû s'adapter à son style.

«Il intimide plusieurs joueurs et d'autres ont peur de lui mais, actuellement, j'aime bien son approche, a noté le quart-arrière des Mustangs, Michael Faulds. Je suis moi-même très intense.»