Peyton Manning a eu la chance de compter sur plusieurs bons groupes de receveurs depuis le début de sa grande carrière. C'est toutefois celui en poste cette saison qui remporte la palme.

On retrouve un peu de tout chez les receveurs des Broncos de Denver. Julius Thomas complique le travail de tous les coordonnateurs défensifs qui doivent l'affronter. Pas facile de couvrir un ancien joueur de basket de 6'5 qui pèse 250 livres.

Vétéran de 10 saisons, Wes Welker demeure l'un des receveurs les plus efficaces de la NFL lorsque vient le temps de capter des passes de 10 verges ou moins, et Eric Decker doit maintenant être considéré comme l'un des meilleurs deuxièmes receveurs de la NFL.

Puis, il y a Demaryius Thomas, qui fait partie de la nouvelle vague de receveurs qui a intégré l'élite du circuit depuis un an ou deux, une liste qui comprend A.J. Green, Julio Jones, Antonio Brown et Dez Bryant. Grâce à une rare combinaison de vitesse et de robustesse, Thomas a saisi 92 passes pour 1430 verges et marqué 14 touchés en 2013 (les deux Thomas, Decker et Welker ont tous inscrit au moins 10 majeurs cette saison).

«Si on faisait une course de 40 verges les quatre ensemble, Demaryius la gagnerait par quelques verges», a reconnu Decker hier.

«Je suis un gars imposant et j'aime le jeu musclé», a expliqué Thomas, qui sait très bien qu'il sera opposé à des demis défensifs qui ne craignent pas les coups d'épaule, dimanche.

«Je n'ai jamais vu une tertiaire comme celle des Seahawks. Elle est robuste, imposante et talentueuse (...). À mon avis, c'est la meilleure de la ligue.»

Le meneur de la tertiaire des Seahawks a également beaucoup d'estime pour Thomas. «Il fait partie des cinq meilleurs receveurs de la ligue», a estimé Richard Sherman cette semaine.

Derrière les barreaux

Un premier choix des Broncos en 2010, Thomas vivra une situation particulière dimanche soir. Alors que plusieurs de ses coéquipiers disputeront le Super Bowl devant des membres de leur famille, Thomas le fera en ayant une pensée pour sa mère et sa grand-mère. Car plutôt que d'être au MetLife Stadium, les deux femmes regarderont le match dans un pénitencier de Tallahassee, en Floride.

La mère de Thomas purge une peine de 20 ans, tandis que sa grand-mère maternelle a été condamnée à la prison à vie. Elles ont été arrêtées pour le rôle qu'elles ont joué dans une histoire de conspiration pour distribuer de la cocaïne. Le receveur des Broncos n'avait que 11 ans lorsqu'elles ont été arrêtées.

«Elles peuvent regarder tous les matchs qui sont télédiffusés, et elles ont des t-shirts (des Broncos). Toutes les femmes ont des t-shirts et me regardent jouer, alors c'est spécial», a raconté Thomas, il y a quelques jours.

«Ça me motive de savoir qu'elles me regardent jouer. J'essaie de bien faire, car je sais qu'elles en parleront à tout le monde dans le pénitencier.»

Le deuxième choix de Welker

Welker participera quant à lui à son troisième Super Bowl contre les Seahawks. Lui et les Patriots de la Nouvelle-Angleterre ont vu le championnat leur glisser des mains lors de ses deux premières finales au terme des saisons de 2007 et de 2011.

«Lorsqu'on a perdu en 2007, j'étais convaincu qu'on reviendrait au Super Bowl dès la saison suivante. Mais on n'est revenus que plusieurs années plus tard. J'ai pu constater à quel point il est difficile d'atteindre le Super Bowl», a observé Welker.

Malgré une dispute contractuelle avec les Patriots qui a mené à son départ de Foxboro, l'hiver dernier, et les deux commotions cérébrales qu'il a subies au cours de la saison dernière, Welker aura une troisième chance de soulever le trophée Lombardi.

Lorsque je lui ai demandé si les Broncos avaient toujours été son deuxième choix advenant une impasse dans ses négociations avec les Pats, Welker n'a pas hésité un seul instant, hier. «Absolument que ça l'était», a-t-il répondu.

Les parcours des quatre principaux receveurs des Broncos diffèrent beaucoup, mais rarement aura-t-on vu un quatuor aussi talentueux dans la NFL. On dit souvent que Manning fait bien paraître ses receveurs, ce qui est bien sûr le cas. Il n'y a cependant aucun doute que la qualité de l'arsenal à sa disposition l'aide presque autant.

«C'est très facile de trouver des ouvertures et d'attraper des passes lorsqu'on a un groupe de receveurs comme le nôtre. Et c'est facile pour le quart-arrière aussi», a résumé Thomas avec justesse.